Annulations en raison du manque de participants : à qui la faute
Trail annulés pour les mauvaises raisons
On a tous râlé (et à juste titre selon moi) à cause de l’annulation du Trail de la Côte d’Opale. Notamment parce que ça a été fait en dernière minute (un peu à l’image de ce qui s’était passé pour le Semi marathon de Paris). On s’est alors dits que dans 100% des cas, les annulations étaient plutôt dues aux interdictions des préfectures ou au fait que le protocole sanitaire était trop contraignant pour certaines organisations (ce qui peut clairement s’entendre). Il arrive aussi que des épreuves soient annulées en raison du manque de participants. Ça a été notamment le cas du 35ème Cross des coteaux et du trail du facteur, lesquels devaient se dérouler ce week-end. Alors que l’organisation, l’ACP (les Amis de la Course à Pied) avaient reçu les autorisations…
Comment expliquer ce paradoxe entre l’existence de ce genre d’annulation et le fait la majorité des coureurs réclame de pouvoir reprendre la compétition et n’attende qu’une chose, à savoir remettre un dossard ?
A cause du covid ?
C’est une possibilité. Notamment pour les coureurs plus âgés ou ayant une santé fragile. C’est même plutôt cohérent. Cela n’explique cependant pas tout. En effet, les protocoles sont suffisamment coercitifs pour être sécurisés. D’ailleurs, depuis que les trails ont repris, tant en France qu’en Belgique, il n’y a pas eu de cluster déclaré, ou du moins on n’en a pas entendu parler (et vu comme les coureurs sont devenus des cibles à abattre depuis le début de la crise, on aurait été forcément cloués au piloris si c’était arrivé).
Peur d’une annulation en dernière minute ?
Le spectre de l’annulation en dernière minute du Semi Marathon de Paris en a traumatisé plus d’un. Et pas de bol, à peine commençait-on à s’en remettre que sont arrivées coup sur coup les annulations de l’Embrunman et du Trail de la Côte d’Opale. Et dans ce cas on dit merci qui ? Non, pas Jacquie et Michel, mais plutôt les préfectures… Et plus généralement, autant sur un petit trail, ça peut être gérable, mais faire une prépa de plusieurs mois pour un événement avec le risque qu’il soit annulé en dernière minute, c’est clairement éprouvant (et je parle en connaissance de cause).
Peur d’une annulation sans remboursement ?
Forcément, aucune organisation n’avait imaginé qu’une pandémie viendrait mettre un tel bazar dans le monde. Aussi, il était un peu logique que les conditions générales de vente de dossards ne prévoient pas spécialement un tel cas. Alors, il y a eu trois types de réactions face à cela :
– Ceux qui ont joué le jeu, ont fait tout pour que ça se déroule et ont essayé de trouver des compromis pour que chacun y perde le moins possible (l’Ecotrail de Paris, le NTMF, l’infernal Trail des Vosges, le trail des Passerelles du Monteynard, le Marathon de Paris…)
– Ceux qui ont annulé tôt et ont remboursé intégralement, ou en grosse majorité les inscriptions (L’UT4M, le Marathon du Mont Blanc, le Grand Raid des Pyrénées, la Montagn’hard, et j’en oublie beaucoup)
– Ceux qui ont décrété que les coureurs n’étaient que des moutons qu’il fallait tondre jusqu’au dernier poil (on a ici forcément en tête l’Ultra Marin, l’UTMB et il y a des chances qu’on ajoute la diagonale des fous à cette funeste, mais heureusement brève, liste).
Et le problème, c’est que probablement, à cause de cette minorité qui n’a pas joué le jeu, des trails qui auraient pu se tenir doivent être annulés. C’est dommage et scandaleux à la fois.