Il y a des matins où enfiler ses chaussures semble une montagne. Le corps est lourd, l’esprit ailleurs, et pourtant le programme d’entraînement est là, inscrit noir sur blanc.
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chaussures de trail Salomon Speedcross

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Alors on hésite : faut-il y aller ou non ? Cette question, chaque traileur se la pose un jour ou l’autre. Et la réponse n’est pas si simple.
Car il y a fatigue… et fatigue.
Oui, on peut courir en étant fatigué… à certaines conditions
Tout dépend du type de fatigue que l’on ressent. Si c’est une fatigue musculaire légère, une suite logique d’une séance précédente, ou une lassitude passagère, oui, il est non seulement possible, mais parfois même bénéfique de courir. Dans ces cas-là, un footing lent peut favoriser la récupération, relancer la circulation sanguine et aider le corps à assimiler les efforts précédents.
C’est ce qu’on appelle souvent la « fatigue fonctionnelle » : elle accompagne les cycles d’entraînement bien construits. Elle indique que le corps travaille, qu’il se renforce. À condition de respecter ensuite les phases de récupération, elle prépare à de futurs pics de forme.
Mieux encore : certains types d’entraînement misent sur cette fatigue pour pousser l’organisme à s’adapter. C’est le principe de la pré-fatigue, que l’on utilise pour habituer le corps à courir avec les jambes déjà entamées – exactement comme en fin d’ultra. On apprend alors à rester propre techniquement et mentalement même quand le confort s’est envolé.
Mais…
Non, il ne faut pas courir quand la fatigue est un signal d’alerte
Si la fatigue est généralisée, mentale, profonde, courir ne fait que creuser le déficit. Et là, le risque est réel : perte de motivation, stagnation des performances, blessures, voire surentraînement. Autrement dit, courir dans un mauvais état, c’est avancer en direction de la rupture.
Les signaux à ne pas ignorer : sommeil haché, irritabilité, perte d’appétit, rythme cardiaque élevé au repos, manque d’envie chronique, douleurs persistantes. Quand l’organisme n’envoie plus de réponse aux efforts, quand l’esprit décroche, c’est qu’il est temps de lever le pied. L’entraînement ne fait pas progresser. La récupération, si.
Courir dans cet état ne renforce rien. Cela détruit. Et plus encore : cela éloigne du plaisir, ce carburant invisible mais indispensable en trail. On peut forcer une fois. Pas dix. Le corps encaisse… jusqu’à ce qu’il dise stop.
La vraie question, c’est : pourquoi suis-je fatigué ?
Le trail est exigeant. Il pousse le corps loin dans ses retranchements. Mais il n’est pas une punition. Courir fatigué, c’est utile si la fatigue est prévue, comprise, dosée. C’est dangereux si elle est subie, incomprise, ignorée.
Il faut donc apprendre à nommer sa fatigue. Est-elle :
- Musculaire ? Probablement normale. Un footing léger peut aider.
- Nerveuse ? Repos actif ou journée off.
- Mentale ? Pause complète. Aucune montre ne mesurera l’épuisement émotionnel.
- Globale ? Revoir les priorités, alléger la charge d’entraînement, et repartir plus tard.
Dans le doute, une règle simple : si la fatigue empêche de courir avec plaisir ou de récupérer ensuite, il vaut mieux s’abstenir.
Courir ou se reposer : ce que le corps attend vraiment
Ce n’est pas la séance du jour qui construit un traileur solide, c’est l’ensemble du cycle. Le bon coureur, ce n’est pas celui qui coche toutes ses séances. C’est celui qui ose annuler celle qui allait lui faire du mal.
Paradoxalement, dire non à une sortie, c’est parfois l’acte le plus « pro » qui soit. Car l’adaptation a besoin de stress… mais aussi de relâchement. On ne progresse pas sur un corps en tension permanente. Il faut laisser de l’espace.





