Trail # Chasse
A chaque période de chasse, on se retrouve dans une espèce de guéguerre entre les chasseurs, les randonneurs et les trailers. Le souci est que le combat est légèrement disproportionné. Dans la majorité des cas, la cohabitation est possible et ne se passe pas trop mal. Sauf qu’en ce moment, tout le monde est tendu. La tension en question a été la dérogation accordée aux chasseurs pendant le coronavirus alors que les trailers ont juste le droit de courir 1km autour de leur domicile. On ne va pas aller nous faire croire que la chasse est plus importante que le trail. C’est juste que les chasseurs ont un lobby (et donc une force de frappe) que le trail et la randonnée n’ont pas ; et rien que ça peut constituer une bonne raison d’avoir une fédération, une association nationale, un lobbying, ou même un syndicat (appelez ça comme vous voulez) qui permette de parler à l’oreille des autorités. Car le fait que les chasseurs puissent avoir voix au chapitre plus que les autres est excessivement énervant ; mais si on regarde plus loin, ce qui est surtout énervant, c’est surtout qu’on n’aie pas la même force qu’eux…
La seule solution qui existe en attendant qu’on puisse ressortir est de chercher des solutions pour optimiser un peu plus la cohabitation. Parce que bizarrement, je pensais qu’il était assez simple de différencier un trailer d’un sanglier (peut-être pas tous, j’en conviens)… Le jour où on verra un sanglier avec une veste Evadict ou un sac Salomon et courir sur ses deux pattes arrière, on pourra s’inquiéter. En attendant, ce n’est pas le cas. Alors comment faire pour éviter de se mettre en danger inutilement ?
La réponse peut se situer en Belgique francophone. Un député wallon (Eddy Fontaine) souhaite mettre en place une application qui contiendrait les horaires de chasse afin d’en finir avec ces rencontres impromptues. Comme on peut le lire dans la Dernière Heure :
“Il arrive souvent que des marcheurs, des randonneurs ou des VTTistes soient dans l’impossibilité de pratiquer leur activité parce qu’ils se retrouvent à l’entrée d’un bois qui a été bloqué en raison de la chasse. Pour le moment, il est possible d’obtenir des informations sur les horaires de chasse sur des panneaux ou dans les offices du tourisme mais il faut se déplacer pour le savoir. Ce que je voudrais donc mettre sur pied, c’est un système où les promeneurs n’ont pas besoin de prendre leur voiture pour savoir s’ils ont le droit ou pas de se promener quelque part. Mon but est vraiment d’éviter aux gens de devoir rebrousser chemin ou de se mettre en danger. On sait que huit ou neuf promeneurs sur dix décident quand même de poursuivre leur route quand ils tombent sur un panneau. C’est évidemment hyperdangereux. Et pire encore, parfois il n’y a même pas de panneau indicatif. On n’en parle pas beaucoup mais chaque année, il y a des accidents de chasse en Wallonie, soit entre des randonneurs et des chasseurs, soit entre chasseurs”.
Ce type de projet existe déjà à petite échelle dans la province du Luxembourg belge, où les propriétaires de chasse sont tenus de préciser à la Commune les dates de chasse. Il suffit juste ensuite de rassembler ces informations dans une application et de les appliquer à plus grande échelle.
En soi, ce n’est pas grand-chose, et ça peut rendre service à pas mal de gens (tant aux chasseurs qu’aux sportifs). A quand cette solution en France ?