EuroSuit : la combinaison spatiale européenne testée par Sophie Adenot en 2026
Au printemps 2026, une page inédite de l’exploration spatiale européenne s’écrira à bord de la Station spatiale internationale. L’astronaute française Sophie Adenot s’envolera au printemps 2026 pour une mission de six mois baptisée Epsilon, orchestrée depuis Toulouse par le CNES et son centre CADMOS.
Mais au-delà des expériences scientifiques, un autre élément attire l’attention : le test de l’EuroSuit, une combinaison spatiale intra-véhiculaire révolutionnaire, fruit d’une collaboration entre Spartan Space, MEDES, le CNES… et Decathlon.
EuroSuit : un projet piloté depuis Toulouse
La Ville rose s’impose, une fois de plus, comme un pilier de l’innovation aérospatiale européenne. Le CADMOS, basé au CHU de Toulouse, joue un rôle central dans la supervision des expériences menées en microgravité. Parmi celles-ci, le port de l’EuroSuit par Sophie Adenot constitue une première mondiale dans l’histoire des équipements spatiaux européens.

Les partenaires du programme EuroSuit
Le projet EuroSuit ne ressemble à aucun autre. Il rassemble des acteurs aux profils très variés : une agence spatiale, une start-up du “New Space”, un institut médical et un géant du sport. L’objectif est ambitieux : créer une combinaison intra-véhiculaire ergonomique, sûre, rapide à enfiler, et capable de s’adapter aux besoins physiologiques d’un astronaute en micropesanteur.
Ce prototype, élaboré depuis fin 2023, est conçu pour les phases critiques de mission à bord d’un vaisseau spatial : lancement, arrimage, repli d’urgence. Contrairement aux scaphandres utilisés lors des sorties extravéhiculaires, l’EuroSuit est destiné à un usage intérieur. Il combine des matériaux textiles techniques, des systèmes de biomonitoring intégrés, et une structure légère mais protectrice, adaptée à l’environnement confiné de l’ISS.
Decathlon dans l’espace grâce à l’EuroSuit
L’implication de Decathlon dans le développement de l’EuroSuit peut surprendre, mais elle illustre une tendance forte : la convergence entre recherche spatiale et innovation textile issue du sport outdoor. L’enseigne a mis à contribution son centre de conception basé à Lille, déjà reconnu pour ses innovations en matière d’ergonomie, de thermorégulation et de confort en conditions extrêmes.
Grâce à son savoir-faire, Decathlon a contribué à rendre l’EuroSuit facile à enfiler, fonctionnelle avec des gants, respirante, et capable d’intégrer des capteurs biomédicaux. Une preuve que les compétences développées pour les sports de montagne, de plongée ou de trail peuvent s’exporter… jusqu’en orbite.
Les essais en orbite de l’EuroSuit
Durant la mission Epsilon, Sophie Adenot portera l’EuroSuit pour une série d’essais centrés sur trois axes : ergonomie, sécurité, et interaction avec les systèmes embarqués. Le test inclura des déplacements dans les modules de la station, l’usage de tablettes tactiles avec les gants intégrés, et l’observation du comportement du corps humain dans cette enveloppe textile sous gravité réduite.
Le retour d’expérience de l’astronaute sera crucial pour ajuster les dimensions, la ventilation, la liberté de mouvement ou encore les interfaces de communication intégrées dans le casque. Si les essais sont concluants, l’EuroSuit pourrait devenir la norme pour les vols européens, avec un déploiement dans les futures missions à bord du Gateway lunaire, voire d’éventuelles expéditions vers Mars.
EuroSuit : une ambition européenne face à SpaceX
Alors que les combinaisons spatiales utilisées à bord du Crew Dragon de SpaceX sont exclusivement américaines, l’arrivée de l’EuroSuit marque une tentative de rééquilibrage stratégique. La France et l’Europe affichent ici leur ambition : concevoir leurs propres outils pour assurer une certaine souveraineté dans les vols habités.
Ce positionnement technologique s’inscrit dans un contexte plus large de compétition industrielle, où l’Europe cherche à rattraper son retard face aux États-Unis et à la Chine. Grâce à des projets comme l’EuroSuit, le CNES et ses partenaires entendent démontrer que l’innovation “made in France” peut peser dans les enjeux spatiaux de demain.
Les perspectives d’avenir pour l’EuroSuit

Le programme EuroSuit est à la fois un démonstrateur technologique et un message politique. Il montre qu’il est possible de croiser les expertises de secteurs traditionnellement éloignés pour répondre à des défis de haute complexité. Il témoigne aussi de la volonté de l’Europe de bâtir des solutions sur mesure pour les besoins futurs de l’exploration humaine.
Enfin, il permet à des entreprises non issues du spatial – comme Decathlon – de mettre un pied dans ce secteur d’avenir, en apportant agilité, réactivité et intelligence industrielle. Un pari audacieux, mais porteur de sens dans une époque où les frontières entre disciplines scientifiques, techniques et commerciales s’estompent.
Déclinaisons futures de l’EuroSuit
Si les tests en orbite sont concluants, l’EuroSuit pourrait connaître plusieurs déclinaisons : version pressurisée, version longue durée, ou encore version adaptée aux environnements lunaires. Le CNES et ses partenaires n’excluent pas de développer une gamme complète d’équipements intégrés, mêlant textile, capteurs, interfaces vocales et affichages tête haute.
Ce n’est donc peut-être que le début de l’histoire pour cette combinaison spatiale EuroSuit, qui, malgré son look futuriste, incarne une logique bien ancrée dans la réalité : adapter le meilleur du savoir-faire terrestre aux exigences extrêmes de l’espace.
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