L‘ Échappée Belle : une diagonale alpine, une vraie
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Pendant que les projecteurs du trail mondial commencent à se braquer sur l’UTMB, une autre épopée est déjà en train de faire souffrir les mollets des ultra-traileurs : l’Échappée Belle. Un monstre alpin de 152 kilomètres pour 11 400 mètres de D+ qui a démarré ce vendredi 22 août 2025 à 5h03, depuis le Domaine de Vizille, en Isère. Et dès les premières heures de course, les chiffres donnent le ton : plus de 140 abandons ont déjà été enregistrés, alors que 518 coureurs sont encore en course. Le ratio fait mal.
Et ce n’est que le début. Car si l’Échappée Belle est l’un des trails les plus durs de France, ce n’est pas un hasard. Belledonne ne fait pas de cadeau. Et les organisateurs eux-mêmes ne s’attendent jamais à un taux d’arrivée très élevé.
L’Echapée Belle : Belledonne, ça se mérite
L’Échappée Belle, ce n’est pas un ultra comme les autres. C’est une traversée. Une aventure. Une immersion brutale et magnifique dans un massif exigeant, peu accessible, parfois cassant, souvent aérien. Sur les 152 kilomètres de cette “intégrale”, on compte 15 cols au-dessus de 2000 mètres, dont le célèbre passage à la Croix de Belledonne (2 930 m).
Chaque édition est un défi de logistique et de sécurité. En cette fin août 2025, les organisateurs ont tout prévu : sentiers de repli, raccourcis balisés, déviations activables en cas de météo capricieuse. Le col de Freydane et le col de Moretan peuvent être shuntés à la dernière minute. En 2024, ces options avaient permis à des dizaines de coureurs de finir la course alors qu’ils étaient au bord de l’abandon. Et cette année encore, ces plans B pourraient bien sauver plus d’un dossard.
Mais rien n’y fait : les jambes lâchent. Le mental vacille. Et malgré tous les efforts de l’organisation, Belledonne impose sa loi. Pour preuve, le taux d’abandons explose dès les premières heures. Si l’on extrapole, on pourrait bien dépasser les 250 abandons sur l’ensemble de la course. Le genre de statistique qui fait frissonner même les finishers de la Diagonale.
Une course taillée pour les vrais montagnards
L’Échappée Belle n’est pas un événement « grand public ». Il attire des traileurs aguerris, souvent plus attirés par la rudesse des Alpes que par les paillettes de Chamonix. Des profils solides, mais lucides. Ici, on ne court pas pour le chrono. On court pour le plaisir d’être en montagne, pour l’engagement physique, pour la beauté brute du massif.
Ce qui rend cette course unique, c’est aussi son ambiance. Moins de coureurs, moins de médias, moins de hype… mais une authenticité rare. Et des bénévoles en or, capables de monter des ravitaillements à 2 500 mètres d’altitude avec le sourire.
Et ce n’est pas fini…
L’Échappée Belle, ce n’est pas seulement l’intégrale. Tout au long du week-end, d’autres formats sont au programme :
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La Skyrace (départ vendredi 9h30) avec remise des prix le jour-même à 14h30.
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L’Échappée Étoilée, plus courte mais toujours aussi sauvage, lancée vendredi soir à 18h30.
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La Traversée Nord, partie samedi à 0h01 depuis Allevard.
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Le Parcours des Crêtes et le Maratrail, au départ samedi matin.
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Et même une course enfants dimanche à Aiguebelle, pour terminer sur une note festive.
Mais c’est bien l’intégrale qui reste l’épreuve reine, celle qui fait vaciller les jambes et le mental. Et en cette édition 2025, tout semble indiquer que l’abandon fait encore plus partie du décor que les alpages.
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