On avait laissé Erik Clavery après sa belle huitième place à l’UTMB fin août (avec un chrono en 23h07) et sa non moins belle douzième place à la Western States Endurance Run (où, pour rappel, Jim Walmsley avait écrasé la concurrence avec brio).
Qu’a-t-il fait depuis lors ? Eh bien, il s’est préparé pour la course « France des 24 heures ». Pour information, cette course se déroule à Albi et chaque participant, sur une boucle de 1114 mètres, tourne pour accumuler un maximum de kilomètres. Vous l’aurez compris, ici ce n’est pas le plus rapide uniquement qui gagne, mais celui qui fera la plus longue distance en un temps prédéfini.
Il a décidé de prendre tout le monde de surprise avec une stratégie de course pour le moins offensive. En effet, alors que la majorité des coureurs a pris le parti de courir lentement dans le but de s’économiser, Erik Clavery est parti sur les chapeaux de roue avec une moyenne de 13 km/h durant les quatre premières heures de la course. En guise de comparaison, il était sur des bases supérieures à celle du record du monde de l’épreuve, qui est supérieur à 300km.
Cette stratégie, un peu à double tranchant, n’est pas sans rappeler ce qu’on a appelé sur U-trail celle de « l’école américaine », formidablement incarnée par Jim Walmsley, à savoir partir vite et soit exploser un record (comme ça a été le cas sur le Western States Endurance Run) ou exploser en plein vol (comme ça a été le cas sur l’UTMB en 2018 ou sur la diagonale des fous en 2017). Comment cela va se passer pour Erik ?
Il atteint les 75km en 6h00, les 100km en 8h00 et les 143km en 12h00 (soit quand même une vitesse moyenne de 11.9 km/h…). Il tient ce rythme capable de lui faire battre le record de France jusque 18h00 (qui est de 268 km) avant de baisser en rythme et en énergie. Le revers d’une stratégie trop offensive dès le début ? Il s’agit alors pour lui de serrer les dents et de résister à ceux qui sont partis plus lentement et qui reviennent bien (notamment Raphaël Gérardin et Valentin Costa).
Sa stratégie aura finalement été la bonne. Erik s’impose avec 254km parcourus (et une moyenne générale de 10.9km/h) tandis que ses poursuivants ont fini respectivement à 251 et 250km. Toutes nos félicitations à lui !