En juin 2024, l’Ultra‑Trail du Haut‑Giffre tournait au drame : un coureur de 52 ans perdait la vie dans des conditions météo extrêmes — pluie battante, terrain glissant, hypothermie — et plusieurs participants étaient gravement blessés. L’émotion fut immense, la polémique aussi. Tout le monde pointait alors du doigt une organisation jugée trop laxiste.
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organisateurs trail et l’exemple du trail du haut griffe
Un an plus tard, le scénario s’inverse. Cette fois, c’est la canicule qui menace. L’organisation prend les devants, annule plusieurs courses dans la nuit… et se fait à nouveau étriller. Annonces tardives, décisions injustes, soupçons de mauvaise gestion. Comme si, quoi qu’ils fassent, les organisateurs étaient condamnés à perdre. Ce qu’on reprochait l’an dernier devient un prétexte à critiquer aujourd’hui. Et cela pose une question simple : faut-il encore vouloir organiser une course de trail en France en 2025 ?
Canicule = mauvaise organisation ?
L’annonce est tombée à 1h du matin. Pour certains, c’était trop tard, trop flou, trop brutal. Mais face à un épisode de chaleur extrême, l’équipe du Haut-Giffre n’avait pas d’autre choix que d’attendre les dernières validations météo, d’alerter les secours, de consulter les autorités. Elle a agi dans un cadre contraint. Et pourtant, une partie des coureurs s’est jetée sur les réseaux pour hurler à l’amateurisme, au scandale, au non-respect du dossard.
L’an dernier, c’était « pas assez prudent »…
L’orage de 2024 reste dans toutes les mémoires. À l’époque, on dénonçait une organisation irresponsable, coupable d’avoir laissé partir les coureurs sous la pluie. Cette année, elle fait exactement l’inverse : elle anticipe, neutralise, protège. Et c’est encore pire. Trop paternaliste, trop alarmiste, trop frileuse… on croirait une version trail du « quoi qu’il en coûte », sauf que même en prévenant un drame, elle se prend une volée de bois vert.
Le message est clair : l’erreur est de s’organiser. Car en trail, l’organisateur a toujours tort.
On veut l’aventure… mais sans l’imprévu
Ce paradoxe éclaire un malaise plus large. Le trail attire désormais des milliers de coureurs, mais pas toujours prêts à en accepter les règles implicites : météo instable, terrain dangereux, décisions prises à chaud. On veut vivre l’aventure, mais calibrée. Avec un plan B, une appli de suivi, des ravitos sous cloche et des photos finish. Le trail devient une prestation. Le dossard, un droit de consommation. Le classement, une promesse. Mais la montagne, elle, n’a rien promis.
Des réseaux sociaux transformés en ring permanent
Sur la page Facebook de la course, les commentaires sont accablants. Certains mesurés, d’autres violents, d’autres encore absurdes. Tout y passe : le manque de professionnalisme, les bénévoles absents, les remboursements flous, les horaires mal communiqués. On pourrait croire à une enquête publique. Mais non : juste une course annulée pour éviter des malaises, des évacuations, peut-être pire. Le décalage est sidérant. On réclame de la sécurité, mais on ne supporte pas qu’elle soit appliquée.
ce n’est pas le trail qui fatigue, c’est ce qu’on en fait
Le trail est un sport de liberté. Mais la liberté, c’est aussi accepter la part de chaos. C’est faire confiance à ceux qui organisent. C’est reconnaître qu’il vaut mieux rater une course que rater sa vie. L’organisation du Haut-Giffre n’a peut-être pas tout fait parfaitement, mais elle a fait au mieux. Et ça ne suffit plus. Parce qu’aujourd’hui, il ne faut plus seulement gérer une course. Il faut aussi gérer un tribunal en ligne.Alors à force de crier, d’exiger, de menacer pour chaque goutte de sueur non transformée en médaille, on finira par les faire fuir. Pas les coureurs. Les organisateurs.
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