Malade, Mimmi Kotka fait une pause
Mimmi Kotka prend une pause
Mimme Kotka fait assurément partie des meilleures traileuses du monde (avec Ruth Croft et Courtney Dewaulter). Samedi dernier, elle s’est alignée sur le départ de l’Echappée Belle (sur le 87km). Au 57ème km, elle était première féminine (et avait été jusque 6ème au sratch) et avec plus d’une demi heure d’avance sur sa poursuivante. Elle n’a finalement jamais franchi la ligne d’arrivée. Etait-elle blessée ? Même pas (en tout cas, pas à ma connaissance).
RED-S (Relative Energy Deficiency in Sport)
Peu de temps après la course, elle a publié un message sur sa page Facebook où elle explique se sentir vidée, avec son corps « comme une coquille sèche ». On se rapprocherait d’une sorte d’épuisement, alors ? Peut-être un peu, mais pas tout à fait. L’athlète souffrirait en réalité du RED-S (Relative Energy Deficiency in Sport).
La définition de l’acronyme est assez clair, et les symptômes évoqués par Mimmi Kotka sont les suivants : affaiblissement du système immunitaire, anémie, fatigue, problèmes intestinaux, absence de règles… Elle trouve l’origine de ce mal dans un déséquilibre entre les calories dépensées à l’entraînement et celles ingurgitées en s’alimentant. Et forcément, quand on fait des séances quotidiennes où on va dépenser des milliers de calories, ce n’est pas forcément simple de compenser.
Mimmi Kotka explique
« le corps meurt de faim depuis longtemps. Pour moi, cela n’a pas été intentionnel, j’aurais voulu manger suffisamment, mais je ne l’ai pas fait. Je me rends compte que je manque de milliers de calories par semaine depuis des années. J’ai beaucoup de muscles, donc mon poids est normal, ce qui masque cela, mais ma graisse corporelle est bien trop faible ».
Quand je lis ces phrases, en toute honnêteté, ça me retourne, car on évoque souvent les personnes qui ont des troubles alimentaires avec une grosse maigreur en conséquence. En revanche, être aussi mal sans s’apercevoir… ça ressemble à une forme d’anorexie sur la forme (moins sur le fond).
Mimmi Kotka finit sa publication par une touche d’espoir et un message assez intéressant (en termes de perspective) sur la manière dont elle appréhendera l’entraînement une fois qu’elle sera retapée. En effet, elle explique qu’elle va obtenir l’aide de quelqu’un plus instruit qu’elle et va changer sa perspective sur l’entraînement et la course.
Est-ce qu’on peut parler de surentraînement dans ce cas ? C’est peut-être une possibilité, éventuellement une cause, mais pas seulement. On est plus sur un rapport énergie dépensée/énergie emmagasinée. Mais dans ce cas, une autre question se pose ; comment maintenir une telle intensité d’entraînement en réussissant à ne pas trop se déplumer et sans mettre sa santé en danger ?
On s’aperçoit surtout qu’il est important d’écouter son corps, quel que soit son niveau, et qu’on peut mettre sa santé en danger sans s’en apercevoir directement et, au moment où on en prend la mesure, c’est trop tard.
J’ai en tout cas hâte de revoir Mimmi Kotka sur les sentiers