Dans le cadre de la publication d’un article sur un événement de trail, une image a suscité la réaction d’une association anti-chasse. L’image montrait un traileur portant un fusil de chasse sur son sac à dos, provoquant la crainte chez les autres coureurs. À la suite de cette publication, l’association a formulé une réponse détaillée, invoquant notamment des arguments juridiques liés au port d’armes. Cet article se propose d’examiner ces arguments, en rappelant les faits, citant le droit de réponse, et en procédant à une analyse juridique de la situation.
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Rappel des faits
Dans le cadre de notre couverture d’une course de trail, une scène particulièrement notable a été rapportée. Un coureur portait un fusil de chasse dans un porte-bâtons fixé à son sac de trail, connu pour transporter de l’eau ou des équipements. Cette scène a attiré l’attention des autres participants qui, selon plusieurs témoignages, se sont écartés pour le laisser passer, manifestement sous l’effet de la peur.
L’image accompagnant l’article illustrait ce coureur en pleine course, avec les autres concurrents lui cédant la place. La situation, très inhabituelle dans le contexte d’une épreuve sportive, a généré diverses réactions, notamment de la part d’une association anti-chasse, qui nous a contactés pour exprimer son désaccord et soulever des questions juridiques concernant le port d’armes dans un tel contexte.
Réaction de l’association anti-chasse
L’association anti-chasse nous a envoyé une réponse mettant en lumière plusieurs points de droit. Voici un extrait de leur message :
“Ca ne me fait pas rire…
En effet, l’article L2338-3 du Code de la Défense stipule que le port d’armes est légal dans le cadre d’une activité de chasse, tant que le permis est valide.Toutefois, ‘L’article L2338-3 du Code de la Défense’ concerne la gendarmerie et il n’y a aucune référence à la chasse. Le trail n’est pas un acte de chasse et on n’a pas le droit de porter une arme sur la voie publique.”
L’association souligne également la possibilité d’une plainte pour intimidation :
“Il faudrait que plusieurs participants se mettent d’accord pour porter plainte ensemble pour s’être sentis victimes d’intimidation. La gendarmerie ne PEUT PAS REFUSER d’enregistrer leur demande. Après ce sera au Procureur de décider de la suite à donner.”
Analyse juridique
Port d’armes et législation française
Le message cite initialement l’article L2338-3 du Code de la Défense en lien avec le port d’armes. Cependant, cet article ne concerne pas le cadre de la chasse, mais régule l’armement des membres de la gendarmerie. L’association a elle-même reconnu cette erreur, en précisant que le trail n’est pas une activité de chasse et qu’il n’existe pas de disposition spécifique permettant le port d’armes dans un tel cadre.
En France, le port d’armes est strictement encadré par la loi, notamment par le Code de la sécurité intérieure. Selon l’article L312-1, la détention d’armes est réglementée et leur port en public est interdit sauf exceptions (comme les chasseurs disposant d’un permis ou les participants à des compétitions de tir sportif). En dehors de ces contextes, le port d’une arme à feu, y compris sur une voie publique ou lors d’une course de trail, est une infraction.
Le transport d’une arme à des fins autres que celles légalement prévues serait donc illégal, et dans le cas présent, l’action du traileur (portant un fusil dans une course publique) pourrait constituer une infraction au regard de la loi française.
Absence d’activité de chasse
L’association a également souligné un point crucial : le trail n’est en aucun cas une activité de chasse. En conséquence, le permis de chasse, même s’il était en possession du coureur, ne légitimerait pas le port d’une arme pendant une course de trail. Le port d’un fusil de chasse serait alors assimilé à une violation des lois en vigueur sur le port d’armes en dehors des espaces de chasse ou de tir.
Intimidation et possibilité de plainte
Le message de l’association mentionne la possibilité que les autres coureurs se soient sentis victimes d’intimidation et propose une action en justice. Juridiquement, une plainte pour intimidation pourrait être déposée en vertu de l’article 222-18 du Code pénal, qui traite des actes d’intimidation, notamment lorsqu’une personne utilise une arme pour effrayer ou contraindre autrui.
Cependant, il est important de noter que pour qu’une plainte aboutisse, il doit y avoir une preuve d’intention de nuire ou de menacer. Si les autres coureurs peuvent démontrer qu’ils ont été intimidé par la présence de l’arme et que celle-ci a modifié leur comportement ou leur sécurité perçue, une plainte pourrait être examinée par le Procureur de la République. Néanmoins, il faudrait démontrer que l’action du coureur portait délibérément atteinte à la sécurité ou au bien-être des autres participants.
Enregistrement de la plainte par la gendarmerie
Un autre point soulevé par l’association concerne l’obligation de la gendarmerie d’enregistrer une plainte. En effet, selon l’article 15-3 du Code de procédure pénale, toute personne peut déposer une plainte, et la police ou la gendarmerie ne peut refuser de la recevoir. Toutefois, comme l’indique l’association, la décision de poursuivre revient au Procureur de la République, qui évalue les éléments de la plainte avant d’engager une procédure judiciaire.
Dans cette situation, si des coureurs se sont sentis réellement intimidés, ils sont en droit de déposer une plainte. Cependant, la suite donnée par les autorités dépendra de l’interprétation des faits et de la gravité de la situation.
En réponse à l’inquiétude soulevée par l’association anti-chasse, il est indéniable que la législation française encadre strictement le port d’armes, et que le contexte de trail ne permet en aucun cas la détention d’une arme à feu, même avec un permis de chasse valide. Bien que l’association évoque la possibilité d’une plainte pour intimidation, celle-ci ne pourra être suivie d’effets que si les participants parviennent à prouver une intention malveillante ou une atteinte à leur sécurité. Dans tous les cas, la gendarmerie est légalement tenue de recevoir une telle plainte, laissant ensuite le soin au Procureur d’envisager d’éventuelles poursuites.
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