L’EcoTrail de Paris a officialisé une grande nouveauté pour 2026 : en plus de l’édition habituelle du printemps, une seconde édition se tiendra à l’automne, sur un nouveau territoire francilien. L’annonce a été faite publiquement via une newsletter grand public et relayée sur les réseaux sociaux de l’organisation.
Ce nouveau rendez-vous ne reprendra pas l’intégralité des codes du format historique. Il ne passera pas par les Yvelines, ni par Meudon, et surtout, l’arrivée ne se fera pas au premier étage de la tour Eiffel. Un autre monument emblématique de Paris sera choisi, mais n’a pas encore été dévoilé.
Ce changement soulève logiquement des interrogations. Faut-il y voir une perte de prestige ou au contraire une évolution bienvenue ? Loin de l’émotion attachée à la Dame de fer, ce choix pourrait bien apporter des avantages concrets pour les coureurs. Voici pourquoi.
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L’arrivée d’un second rendez-vous annuel apparaît d’abord comme une réponse tangible à la déception de nombreux coureurs.
L’édition historique du printemps s’est imposée comme un rendez-vous attendu — mais l’édition 2025 du 80 km a une nouvelle fois révélé les limites du modèle : l’arrivée au 1er étage de Tour Eiffel a dû être annulée, privant des milliers de finishers de leur ultime marche. Ce manquement, vécu comme un gâchis symbolique, a laissé un goût amer à beaucoup. Offrir un autre moment dans l’année, sans la dépendance à un monument surchargé ou soumis à des contraintes de sécurité/évacuation, permet de diminuer ce type de désillusions.
L’autre atout de cette édition automnale réside dans la découverte renouvelée de la région parisienne.
Un nouveau parcours, un autre territoire d’Île‑de‑France, c’est l’occasion de proposer aux coureurs un autre regard sur la “nature à côté de la ville”. Là où l’EcoTrail historique mêlait forêt, chemins de l’Ouest francilien et Paris‑ville, cette édition automne pourrait offrir un tracé différent, des paysages variés, voire une immersion renouvelée dans l’environnement francilien — un appel pour celles et ceux qui aiment mixer trail et exploration urbaine/nature.
Enfin, l’abandon du mythe “arrivée Tour Eiffel + escaliers + vue” peut s’avérer salvateur sur un plan pragmatique.
La dépendance à un site emblématique mais fragile crée une attente massive, et donc un risque d’annulation ou de frustration collective (comme en 2025). Si l’organisation choisit un autre lieu, stable, accessible, sans contraintes extrêmes, elle diminue fortement le risque d’échec logistique — et garantit une expérience plus sûre, plus fiable pour tous les participants.
Mais cette mise à plat n’est pas sans coût — et le premier concerne l’identité même de l’EcoTrail.
Depuis 2008, l’épreuve s’est construite autour d’un parcours unique, mêlant ouest francilien, forêt, nature et fin grandiose à la Tour Eiffel. C’est ce mix particulier qui lui donnait une signature reconnaissable, un ADN. Si l’édition automnale ne passe pas par ce parcours historique, si elle ne se termine pas dans Paris “symbole”, alors peut‑on encore parler d’“EcoTrail Paris” dans le sens originel ? On s’expose à une dilution de la marque, à un glissement vers un “trail urbain/nature lambda”, plus générique.
Ensuite, pour les coureurs attachés à l’histoire de l’EcoTrail, à la montée finale, à l’effort suivi d’un instant suspendu dans Paris, le risque est une perte d’émotion. Beaucoup d’inscriptions se justifiaient par le mythe personnel de finir sur les marches de la Tour Eiffel — un symbole fort, parfois la seule raison d’engagement. Se priver de ce symbole, c’est aussi perdre un marqueur d’intensité, d’accomplissement, de récit.
Enfin, organiser un second événement dans l’année signifie mobiliser — ou recruter — bénévoles, ressources, organisation logistique : ce n’est pas neutre. Si l’organisation ne réussit pas à structurer cette duplication avec la même exigence, l’édition automnale pourrait souffrir (balisage, ravitaillements, logistique, ambiance). Le spectre d’un “EcoTrail version light” plane : un événement plus accessible, mais peut‑être moins prestigieux, moins attendu.
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Si l’organisation parvient à mobiliser les bénévoles ou même à en recruter suffisamment — car ce n’est pas la montagne : le terrain francilien est déjà urbanisé, les accès plus simples, les contraintes d’environnement moindres — alors cette édition automnale peut faire sens. Elle offre l’occasion d’ouvrir le trail à plus de monde, de proposer deux pics de forme dans l’année, de lisser la pression d’inscription sur une seule date, et d’offrir une expérience différente mais complémentaire au printemps.
À condition que l’esprit soit préservé : que l’édition automnale conserve l’éthique “nature + ville”, la qualité de l’organisation, un tracé travaillé, et une ambition d’accueil. Si ce “EcoTrail bissextile” est conçu comme un prolongement — non comme un second couteau — alors cette duplication peut devenir un vrai parcours d’opportunités pour le trail urbain en Île-de-France.
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