Le sujet prête à sourire, mais il est au cœur des préoccupations de nombreux coureurs avant une compétition. Qui n’a jamais stressé à l’idée de ne pas pouvoir aller aux toilettes avant le départ d’un marathon ou d’un trail ? Ce réflexe d’anticipation n’est pas anodin : il joue un rôle clé dans le confort, la performance… et parfois même la dignité du coureur. Voici pourquoi votre réveil doit sonner (très) tôt les jours de course.
Aller au toilettes, parce que… l’impact du stress et des vibrations sur votre système digestif
Quand le compte à rebours commence, le corps s’active… y compris au niveau intestinal. Le stress d’avant-course provoque une poussée d’adrénaline qui accélère le transit. Ajoutez à cela les secousses continues de la course à pied, particulièrement en trail, et vous avez la recette parfaite pour réveiller votre intestin au pire moment.
Pendant l’effort, l’organisme mobilise l’essentiel de son flux sanguin vers les muscles. Le système digestif, lui, est mis en veille — ce qui peut paradoxalement générer des troubles gastriques, des nausées ou une urgente envie de vous soulager. Ne pas anticiper, c’est courir le risque de devoir s’arrêter au beau milieu d’un ravito ou, pire, dans une montée sans recoin discret.
Se lever tôt : la meilleure routine possible
Il n’y a pas de miracle : pour permettre à votre corps de « faire son job » avant la course, il faut du temps. Se lever deux à trois heures avant le départ permet de réveiller naturellement le transit. Certains coureurs jurent par un petit café, d’autres adoptent des postures inspirées du yoga, comme s’accroupir contre un mur en position fœtale, pour stimuler le réflexe.
Ce n’est pas seulement une question de confort — c’est une stratégie d’optimisation. Un intestin vidé, c’est un coureur plus léger, plus libéré mentalement, et capable de mieux gérer l’effort. À l’inverse, courir avec l’estomac noué ou des crampes abdominales peut ruiner une préparation de plusieurs mois.
Pourquoi les toilettes de départ ne suffisent pas
Vous l’avez sans doute déjà vécu : sur les grandes courses, les files d’attente devant les toilettes chimiques sont interminables, parfois plus longues que la course elle-même. Sans parler du manque d’hygiène ou du stress supplémentaire d’un « dernier passage » incertain.
De nombreux traileurs préfèrent anticiper chez eux, à l’hôtel ou, en dernier recours, dans la nature. Mais attention, même l’option « team buisson » a ses limites : conditions météo, zones urbaines, absence d’intimité… Mieux vaut ne pas laisser cela au hasard.
Un tabou à dépasser
Ce sujet, longtemps tu, commence à s’inviter dans les discussions d’avant-course. Et c’est une bonne chose. En parler permet de normaliser cette réalité corporelle, partagée par 100 % des coureurs. Comme le dit un dicton populaire dans les pelotons : « Il y a ceux qui l’ont déjà vécu… et ceux à qui ça arrivera. »
Plutôt que de craindre l’inéluctable, mieux vaut adopter une stratégie simple et efficace : se lever tôt, garder une routine alimentaire stable et respecter ses habitudes. Et surtout, éviter les aliments riches en fibres, les nouveautés nutritionnelles ou les excès de caféine les jours précédents la course.
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