Montrer ses sorties Strava de plus de 1km pendant le confinement, est-ce un acte militant ou de la simple bêtise ?
Faut-il passer outre les règles délibérément ?
Faire son malin avec Strava pendant le confinement
Depuis que le confinement a été annoncé, il y a un énorme dilemme chez les coureurs. Déjà un peu existant au printemps, il semble beaucoup plus exprimé en ce moment ; peut-on délibérément aller outre les règles en faisant notamment son malin sur Strava ? Avant d’aller plus loin, nous rappelons que nous n’appelons pas à l’infraction des règles, on se limite à un avis.
Strava et confinement : un peu de rationnel ne ferait de mal à personne
Réfléchissons deux minutes et posons-nous la question autrement. Oui, on n’a pas le droit de sortir plus d’une heure et à plus d’un kilomètre de chez nous.
Pourquoi ?
Franchement, je me pose encore la question.
Qu’est-ce qui change entre courir une heure et courir une heure et demi ?
Qu’est-ce qui change entre courir dans un périmètre d’un kilomètre autour de chez soi et dans un bois qui serait à quatre kilomètres de chez nous ?
C’est le principe d’une règle arbitraire, c’est que ça n’a pas de sens. Le gouvernement voulait, à juste titre, stopper les interactions dans des lieux de socialisations en intérieur et sans masque. C’est pour ça qu’on ne peut pas aller courir seul et dehors comme bon nous semble.
Les runners sont-ils égoïstes avec Strava ?
Alors, ceux qui préfèrent mettre un jogging que de le pratiquer diront qu’on est juste des égoïstes, qu’on ne pense pas aux autres et que finalement, on mériterait qu’une pluie de météorites s’abatte sur nos chaussures. Bon, pour eux, j’ai envie de reprendre les paroles de Jésus qui disait « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font ». Donc eux, on s’en fiche. En revanche, les amis, reconnaissons un peu qu’on est égoïstes. En tout cas, je n’ai personnellement aucun mal à le reconnaître. Oui, à partir du moment où ça ne fait de mal à personne, ça m’emm*** de ne pas pouvoir aller courir. Mais franchement, de là à invoquer le régime de Vichy ou d’aller citer Thoreau pour justifier une désobéissance civile, on va peut-être pas s’enflammer non plus et on va éviter les amalgames douteux. D’autant que 95% des personnes qui citent Thoreau ne l’ont probablement jamais lu. Et soyons clairs, c’est légèrement excessif. A la limite, si on était totalement assignés à résidence, je dis pas.
Sur Strava : soyons libres, mais assumons
Finalement, chacun est libre de faire ce qu’il veut, de se prendre pour un défenseur des libertés en allant courir comme il l’entend. Mais alors, il faudra assumer en cas de verbalisation et ne pas aller miauler si on se prend une prune de 135 euros. On joue, on perd, c’est la règle. Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Les libertaires vont diront que oui, les radins (dont je fais partie) vous diront que non.
Un paradoxe ?
En revanche, il y a un point sur lequel je ne parviens pas à tout saisir. À Pâques, les gens ont été hyper résilients, pour ne pas dire dociles. Cet automne, les coureurs l’ont beaucoup plus mauvaise et ont bien plus envie de braver les interdits. Et pourtant, si on regarde les chiffres, la situation actuelle est (ou ce n’est qu’une question de jours) bien pire qu’à Pâques, pas tant au niveau de la mortalité de la maladie (car elle est un peu mieux traitée qu’avant), mais surtout au niveau de la saturation des hôpitaux. Est-ce que c’est l’impréparation du gouvernement qui énerve ? Est-ce que c’est le fait que notre ministre n’en a rien à faire de nous ?