Courses digitales ou Courses en ligne : et si on arrêtait les bêtises ?
En raison de la crise du Covid, je ne vous apprendrai rien en vous disant que bon nombre de courses ont été annulées. Je ne vous en apprendrai pas plus en vous disant que la nature ayant horreur du vide, il a bien fallu trouver des alternatives. Et si on a beaucoup parlé
– des tentatives de record tentées par les élites
.. Curmer/Kern/Robin sur le GR5 Sud,
.. Clavery sur le GR10,
.. Thévenard sur le GR20,
.. Beauxis et les 3000, Grenot et le Massif du Nord Est,
.. Rachon et l’intégralité du GR5,
.. Anne-Lise Rousset au cold es Aravis, et j’en oublie probablement plein…;
– on a aussi eu une belle promotion pour le trail par le Team Salomon (avec D’Haene, Lanne, Baronian, Bruyas, Detienne, Jovet, Spehler et Michelon).
Ce genre de projets est très bien pour les élites ; en revanche, pour les amateurs, il fallait bien se mettre autre chose sous la dent. Non pas que ce soit impossible, mais d’un point de vue logistique, ça demande une certaine organisation.
C’est la raison pour laquelle des organisateurs ont redoublé d’imagination pour proposer des alternatives aux coureurs amateurs. On a principalement trouvé deux principes, un qui est plutôt sympa, et un autre d’une inutilité assez incroyable.
Le parcours originel, oui !
Plusieurs trails ont proposé ça. En général, l’événement est étalé sur plusieurs semaines et chacun peut s’inscrire le jour où il veut (avec un nombre limite d’inscriptions quotidiennes) et démarrer à l’heure qu’il veut dans la journée. On choisit donc son créneau, sa distance, et on reçoit par la poste son dossard. Cette idée est plutôt chouette, car même si on n’a pas la compétition à proprement parler, on peut faire la distance prévue sur le parcours prévu. Le trail des Fantômes, en Belgique, a proposé cela (du 18 juillet au 15 août), et à plus grande échelle, Sierre-Zinal a fait la même chose. D’ailleurs, pour rappel, Kilian Jornet devrait aller y fouler les sols.
Dans une certaine mesure (on verra après pourquoi), l’UTMB a proposé un peu la même chose avec UTMB For the Planet, car il est possible d’aller fouler les sentiers prévus et d’essayer d’y faire un temps, pour peu qu’on prenne la peine de le faire dans des conditions quasi-réelles. C’est d’ailleurs ce que Pau Capell a pour ambition de faire.
Les courses digitales, non !
L’autre partie des alternatives proposées me semble, comme je le disais, d’une inutilité assez chronique. Car en parlant de «courses digitales», les organisateurs vous permettent de faire la course en question,
– non seulement quand vous voulez (ça, à la limite, pour le respect des distanciations sociales, ça a du sens),
– mais aussi où vous voulez ! Oui, vous avez bien lu !
Ainsi, cette année, il était possible de courir le semi-marathon de Kuala Lumpur en vous trouvant au Luxembourg… Il vous sera également possible de participer à l’UTMB for the Planet, tant que vous parcourez la distance et le dénivelé (qu’il est possible de modifier, en ajoutant 1km par 100m de dénivelé non effectués). Vous pouvez même le faire en plusieurs étapes…
Là, on ne parle absolument plus de course… Les courses digitales, ce sont une vaste fumisterie. Ça veut dire que si je vais courir 50km à côté de chez moi, que ça grimpe un peu et que je suis inscrit à cet événement, je peux me déclarer finisher de l’UTMB ? Allons, soyons sérieux deux minutes. Autant se concentrer sur les quelques événements qui ont lieu, sur ceux qui se font sur les parcours d’origine obligatoirement, mais pas plus…