Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, des managers d’équipes ont expliqué qu’ils commençaient à préparer leurs coureurs afin que ceux-ci puissent être prêts à reprendre la compétition à partir de la fin de l’été. On aurait pu penser que ce serait pour fin août (ou du moins l’espérer très fort car ça correspondait a la tenue de l’utmb), mais les annonces du premier ministre ont un peu refroidi les espoirs.
Pour rappel, avant septembre, les évènements sportifs rassemblant plis de 5000 personnes (je n’ai pas compris si c’était les participants, les spectateurs ou les deux) ne pourront pas se tenir. On fait une croix sur tout ce qui est prévu jusque fin août, on espère que ce qui a été reporté ne sera pas annulé.
J’en profite pour pousser un coup de gueule. Un argument qui revient souvent dès lors qu’on évoque l’économie du sport, ou la perspective de reprendre, toute une frange de bien-pensants qui ont décidé que le sport était quelque chose de vulgaire ou de grossier disent que c’est déplacé d’évoquer cette thématique. Cet argument est particulièrement exaspérant.
J’assume totalement d’avoir envie de reprendre le sport, et je trouve minable de mettre de côté le nombre de métiers et d’emplois générés par ce domaine. Ces gens n’ont pas idée du nombre de personnes qui travaillent grâce au trail. Amusez-vous à lister le nombre de fonctions différentes qu’on trouve sur un UTMB, vous verrez à quel point cette économie est importante.
Quelques points d’attention quand même ?
La seule inquiétude que j’ai est l’absence de recul qu’on a par rapport aux séquelles que la maladie peut laisser à long terme. Dans le trail, on sait que notre Michel Lanne l’a attrapé (mais ça ne doit pas être le seul). Mais il n’y a pas que dans le trail ; on pense notamment à Blaise Matuidi et à Paulo Dybala à la Juventus de Turin. Nul doute qu’ils seront suivis de très près par le corps médical. Pendant un match de foot, c’est une chose, de même que pendant un trail court ; on peut porter assistance à quelqu’un assez rapidement. Mais sur un ultra, c’est un peu autre chose. A la limite, sur un UTMB, je me dis que globalement, il y a moyen de récupérer un blessé assez rapidement. En revanche, admettons qu’un ancien malade du covid ait un problème sur la diagonale des Fous, à des endroits où les hélicoptères ont du mal à accéder (et il y en a…), c’est autre chose.
Un optimiste vous dira que s’il est possible que plus les formes sont graves, plus on met du temps à reprendre, il est également probable que lesdites formes graves ne concernent a priori pas un public d’ultra trailers.
Ni bien, ni mal, mais nécessaire et pragmatique ?
Au même titre que les écoles vont devoir rouvrir, que les gens vont devoir retourner travailler, que la vie va devoir reprendre bon gré mal gré. Tout le monde va devoir gagner de nouveau sa vie, et ce compris les trailers.
En attendant qu’un vaccin (à moyen-long terme) et un traitement (à court-moyen terme), qu’il soit préventif ou curatif, soient trouvés, il va falloir limiter les risques de contagion dans un maximum de sphères sociétales. Et pour cela, il faudra tester, tracer et traiter au cas par cas.
Enfin, il faudra que les malades prennent le temps de revenir. On a beaucoup lu et entendu qu’il fallait plusieurs semaines pour bien récupérer. Quand je vois combien ma grippe m’a mis KO il y a quelques années, ce n’est pas illogique que le covid prenne du temps…