Après un demi-siècle d’efforts, Jean-Michel Lacrevasse devient enfin finisher de l’UTMB
finisher UTMB à 72 ans
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Cet infatigable parisien s’est confié sur les sacrifices personnels et financiers qu’il a dû faire pour franchir l’arche d’arrivée, place du Triangle de l’Amitié. Nous avons également recueilli les avis d’experts pour comprendre cette quête hors norme, qui s’est parfois transformée en véritable marathon… de la patience !
finisher UTMB à 72 ans, une passion née bien avant l’UTMB
Jean-Michel découvre son amour pour les longues distances à l’âge de 25 ans, lors d’une randonnée autour du Mont-Blanc avec des amis. À l’époque, l’idée d’une compétition reliant les trois pays était encore une utopie.
“Quand la première édition a été annoncée en 2003, je me suis dit que c’était mon Everest. Je savais que c’était pour moi, mais je n’imaginais pas que ça me prendrait 20 ans de préparation et d’obstacles !” raconte-t-il.
Dès 2004, il s’inscrit, mais les fameuses qualifications basées sur les points ITRA deviennent son premier défi.
“C’était frustrant : à chaque fois que je réunissais les points nécessaires, une blessure ou un changement de règlement m’empêchait de courir. À un moment, j’ai failli tout abandonner.”
Une quête parsemée d’obstacles : blessures, index et running stones
La quête de Jean-Michel a souvent pris des tournures tragiques. En 2012, lors d’une tentative d’accumulation de points sur la CCC, il chute lourdement, se déchirant les ligaments croisés. Pendant sa rééducation, il suit les exploits de Kilian Jornet à la télévision, ce qui ravive sa détermination.
Le docteur Alain Dolérus, spécialiste des blessures des sportifs d’endurance, le connaît bien :
“Jean-Michel est le parfait exemple d’un patient persévérant. Chaque blessure – chevilles, genoux, dos – a été pour lui une occasion de repartir de plus belle. Mais parfois, il aurait gagné à écouter son corps au lieu de le pousser dans ses retranchements.”
Une facture salée : 75 000 euros en 47 ans
La course à l’UTMB n’a pas seulement coûté de la sueur à Jean-Michel, mais aussi une véritable fortune. Il estime avoir dépensé près de 75 000 euros au total, entre les inscriptions, l’équipement et les déplacements.
“Rien que les chaussures, c’est un gouffre financier. J’en ai acheté 56 paires au fil des ans. Et ce tapis de course à 3 000 euros qui n’a jamais servi… Et les transports… Heureusement, je me console en me disant que c’était pour une bonne cause.” plaisante-t-il.
Mais cette passion n’a pas été sans conséquences personnelles.
“Ma femme m’a quitté quand j’ai vendu notre voiture familiale pour financer une inscription. Elle n’a jamais compris que c’était bien plus qu’un simple caprice.” confie-t-il avec émotion.
Le docteur Ana Tophy, psychologue du sport, évoque les dangers de cette obsession :
“Les projets de longue haleine comme celui-ci peuvent devenir isolants. L’effet tunnel pousse parfois les sportifs à ignorer les relations, les finances et même leur santé mentale.”
Quand l’âge s’invite dans la course
Malgré tout, Jean-Michel n’a pas perdu son humour, surtout quand il parle des “petits” ajustements que son âge a rendus nécessaires pour affronter l’UTMB.
“Heureusement que les bâtons sont autorisés sur le parcours, ça remplace ma canne !” plaisante-t-il en évoquant les descentes techniques.
Il ajoute également que les avancées technologiques l’ont bien aidé :
“Avec ma presbytie, je bénis les montres GPS AMOLED et leurs écrans ultra-visibles. Avant, c’était mission impossible de lire mes temps intermédiaires.”
Et côté nutrition, il reconnaît que les marques comme Baouw lui ont sauvé la mise :
“Les purées énergétiques, c’est parfait pour moi ! Avec mes dents, les barres énergétiques classiques, c’est plus compliqué…”
L’année 2024 : la consécration
En 2024, après une ultime tentative pour valider son index UTMB, Jean-Michel est tiré au sort pour participer à la course reine. Cette fois, la météo clémente et une préparation millimétrée lui permettent d’atteindre son objectif. Il franchit l’arrivée après 46 heures 59 minutes et 59 secondes, une seconde avant la barrière horaire.
Le docteur Dolérus est impressionné :
“À 72 ans, c’est tout simplement phénoménal. Surtout avec son historique médical. Cela montre qu’avec de la résilience, même l’impossible devient réalisable.”
Pour Jean-Michel, cette victoire a été savoureuse, notamment grâce à une anecdote cocasse :
“Je crois que c’est la soupe lyophilisée qui m’a sauvé. Ça, ou alors mes vieilles chaussures que j’ai ressorties pour l’occasion. Elles m’ont porté chance.”
Le prochain rêve de Jean-Michel est aussi ambitieux qu’il est improbable : “Le Tor des Géants. Mais cette fois, je compte bien finir avant mes 120 ans !”
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