À force d’être visible, on finit par déranger. Réel média vient de publier une vidéo sur Alexandre Boucheix, alias Casquette Verte, traileur amateur ultra-médiatisé. Il revient sur son parcours, sa passion pour le trail, et son positionnement assumé de « rockstar de l’ultra-trail ». Une déclaration qui a enflammé les réseaux, entre éloges enthousiastes et salves de critiques. Plongée dans le personnage… et dans la tempête numérique qu’il suscite.
Casquette Verte, un parcours atypique, un style très assumé
Dans sa vidéo, Alexandre se présente sans filtre. Chef de projet en Système d’Information le jour, traileur acharné le soir, il court chaque jour entre 2h et 2h30 dans Paris, ajoutant volontairement des détours pour atteindre les 25 kilomètres. Issu d’une école de commerce et ancien président de BDE, il confesse être tombé dans la course à pied un peu par défi. Ce qui n’était au départ qu’un moyen de suivre un collègue s’est transformé en passion dévorante, jusqu’à enchaîner marathons, ultras et podiums impressionnants : quadruple vainqueur de l’Ultra 01, top 10 à la Diagonale des Fous, plusieurs top 20 à l’UTMB.
Mais ce qui frappe surtout, c’est son ton. Il revendique son image clivante, son statut « d’amateur qui titille les pros », et son goût pour l’ultra long – « entre 150 et 600 km ». S’il assume pleinement son style provoc’, il reconnaît aussi ce que cette posture lui a coûté : « Je n’ai pas peur d’être pris pour un petit con, parce qu’en fait je le suis. »
Un Parisien dans la montagne : le choc des cultures
« Petit Parisien », c’est ainsi qu’il dit avoir été perçu à ses débuts dans le monde du trail, historiquement enraciné en milieu montagnard. Loin de se laisser décourager, Casquette Verte a décidé d’en faire une force : « Puisqu’on me dit que je suis le Parisien, je vais aller titiller ce qu’ils aiment faire et leur prouver que je peux courir avec eux, voire plus vite. »
Une forme de revanche sociale sur fond d’endurance extrême, teintée d’ironie et d’arrogance. Une manière de brouiller les frontières entre amateurisme, performance, et storytelling personnel.
Quand la notoriété divise
Cette vidéo, pourtant bienveillante sur le fond – il y salue la démocratisation de la course, la « bonne mode » du trail, et l’évolution de la discipline – a déclenché un raz-de-marée de commentaires. Et tout le monde y va de son avis.
Entre les messages d’encouragement sincère – « Bravo », « Inspirant », « Personnage attachant » – et les attaques violentes – « Le teubé du trail », « Arrogant en baskets », « Melon vert » –, l’avalanche de réactions montre à quel point Casquette Verte incarne une fracture dans le monde du trail.
Pour les uns, il est le reflet d’une nouvelle génération qui casse les codes et assume une forme de storytelling égocentré. On trouve d’ailleurs quelques commentaires positifs.
Pour les autres, il est le symbole d’un sport dénaturé, gangréné par la quête de visibilité et le culte de la personnalité.
phénomène ou imposture ?
Casquette Verte fascine autant qu’il exaspère. Il parle trop, il court beaucoup, il dérange les puristes tout en inspirant les néophytes. En se posant comme un personnage, il met en lumière une tension grandissante dans l’ultra-trail : entre authenticité et image, entre performance et communication. Et peut-être que, derrière la caricature de la « rockstar », se cache une simple volonté de rendre visible un sport autrefois réservé à une élite discrète.À chacun de choisir : Casquette Verte, hype ou hyperbole ?
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capture d’écran de la vidéo publiée sur Reel Media, utilisée dans un contexte d’actualité conformément à l’article 9 du Code civil.
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cet article exprime une analyse journalistique et une opinion éditoriale, sans intention diffamatoire. Il vise à nourrir la réflexion sur l’évolution du trail et ses figures médiatiques.