Il aurait pu se contenter de faire le clown. De publier une reco en trois actes et de monter des vidéos virales. Mais non : pour sa première TDS, Casquette Verte livre une vraie lecture stratégique du parcours. Et quand on prend le temps de croiser ses propos avec le profil officiel, on se rend compte qu’il tape juste. Ce n’est pas un one-man-show. C’est un traileur expérimenté qui, mine de rien, donne une leçon de lucidité.
Casquette Verte explique que la TDS est une trace « pas lisible »… et c’est vrai
lien rémunéré amazon
Dès le début, il insiste : la TDS n’est pas une course logique. Ce n’est pas l’UTMB, avec ses grandes lignes de force, ses temps de respiration, ses rythmes identifiables. Ici, chaque portion semble posée sans fil rouge. Il parle d’une trace malhonnête, presque cynique. Et à la lecture du profil, on comprend pourquoi.

Après une mise en jambe raisonnable jusqu’au col Chavannes, les coureurs enchaînent une série de montagnes russes, avec très peu de descentes vraiment récupératrices.
Cette lecture désorientée n’est pas qu’un effet de style. Elle a des conséquences concrètes : la difficulté à gérer l’allure, à anticiper les efforts, à poser une stratégie. Sur la TDS, le terrain décide pour vous. Et si vous résistez, il vous casse.
Le vrai piège : Bourg-Saint-Maurice → Cormet de Roselend
C’est là que son analyse devient précieuse. Casquette Verte insiste sur la zone centrale de la course. Bourg-Saint-Maurice marque un basculement. On quitte la civilisation pour une quarantaine de kilomètres sauvages, isolés, cassants. Le fameux Passeur de Pralognan est au milieu, et il n’est pas seul : col de la Forclaz, col du Joly, montée vers le Signal… Aucun répit.
Ce que Casquette Verte exprime en quelques phrases (« chaque descente est suivie d’une montée sans logique »), c’est la réalité d’un ultra sans respiration. Une version brute du trail, où le mental est autant sollicité que les jambes. Cette lecture-là, peu de trailers la formulent aussi clairement. Elle peut aider de nombreux participants à anticiper les erreurs de gestion de course.
Un format piégeux pour les élites… et pour les amateurs
Casquette Verte dit qu’il aurait besoin de 20 ou 30 kilomètres en plus pour être compétitif. C’est paradoxal, mais logique. Il performe mieux sur les très longues distances, où les corps s’effondrent lentement. Sur la TDS, tout va plus vite. Il faut relancer souvent, être tranchant, lucide. Ce n’est pas une course d’usure, c’est une course de résistance mentale.
Et ce qu’il ressent, beaucoup d’amateurs vont le vivre aussi. Ce format entre-deux, ni « 100K », ni « 100 miles », déstabilise. On y vient parfois comme à une UTMB allégée… mais c’est un leurre. La TDS n’est pas une version courte, c’est une version compressée. Ce n’est pas la distance qui vous usera, mais le fait qu’il n’y a pas de ligne claire.
une reco pas si marrante que ça
On pourrait croire que Casquette Verte est venu faire le show. Mais ce qu’il livre, c’est une vraie fiche de lecture. Sa vidéo n’est pas seulement drôle. Elle est utile. Sa reco, il l’a faite sérieusement. Son analyse, il l’a pensée. Et au final, elle donne un vrai coup de projecteur sur ce qui fait la spécificité — et la difficulté — de la TDS : une course qui ne laisse jamais le cerveau se reposer.
Lire aussi
- UTMB : Alexandre Boucheix dit Casquette Verte vise un top 30 sur la TDS
- Alexandre Boucheix : pourquoi le traileur Casquette Verte redoute plus la TDS que l’UTMB
- Image extraite d’une vidéo publique utilisée à des fins d’illustration dans un contexte d’actualité, conformément à l’article 9 du Code civil et au droit à l’information. Aucune atteinte à la vie privée ou au droit à l’image n’est recherchée.