Caroline Chaverot : le retour triomphal d’une reine du trail
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Caroline Chaverot, une victoire qui a le goût du miracle
Ce samedi 12 juillet 2025, sur la X-Traversée du Trail Verbier Saint-Bernard (76 km et 5300 m D+), Caroline Chaverot a signé l’un des retours les plus marquants du trail moderne. Sept ans après sa dernière victoire sur ultra, l’ancienne championne du monde s’est imposée, seule, sans assistance, sur un parcours exigeant, technique, et magnifique. Cette victoire n’est pas juste sportive : elle est profondément humaine. Elle raconte une renaissance, après des années de silence, de douleurs et de doutes.
Du sommet à l’abîme
Entre 2013 et 2017, Caroline a tout gagné : CCC, UTMB, Transgrancanaria, Hardrock 100, Eiger Ultra Trail… Elle domine la discipline avec une exigence rare et une force mentale qui impressionne tout le monde. Mais dès 2016, des signes de fatigue chronique apparaissent. Elle enchaîne les infections, ressent des douleurs persistantes, perd sa capacité à récupérer. En 2018, tout déraille. Elle abandonne l’UTMB, puis la CCC, méconnaissable. Ce n’est plus une contre-performance. C’est un corps qui dit stop.
La maladie de Lyme, l’ennemie invisible
Le diagnostic finit par tomber : Caroline souffre de la maladie de Lyme, contractée probablement sur les sentiers entre 2016 et 2017. Une tique, une morsure passée inaperçue, et tout bascule. La maladie ronge son énergie, perturbe son système nerveux, fragilise son foie. Dans une interview pour iRunFar, elle confiera : « Mon foie allait très mal… Je ne pouvais plus m’entraîner ». Sur Instagram, elle évoque ses traitements, sa petite forme, et cet objectif qui reste accroché quelque part : courir à nouveau un ultra, un jour.
Le traitement est long, épuisant. Antibiotiques, cure de fer, effets secondaires violents. La phase de “die-off” – la libération des toxines de la bactérie – la vide complètement. Elle ne peut même plus courir doucement. Tout s’arrête. Ou presque.
Un chemin de croix… vers la lumière
Peu à peu, elle reconstruit. Quelques joggings. Puis une première victoire symbolique sur le trail de Serre-Chevalier (48 km). Puis un titre aux Championnats de France. Et puis, le vélo. En 2024, elle roule plus qu’elle ne court, mais le goût de l’effort revient. À l’automne, elle décide de se lancer un défi : s’aligner sur un ultra en 2025. Repartir de zéro.
Les premières sorties longues sont difficiles. Elle parle de sa première sortie de 4 heures comme d’une ascension de l’Everest. Mais la dynamique est enclenchée. Elle retrouve du plaisir, de la régularité, de la prudence. En juin, elle se sent enfin prête.
Une course imparfaite, mais une leçon de trail
Sur la X-Traversée 2025, Caroline court avec humilité. Elle sait qu’elle n’a pas les jambes d’avant. Elle gère. Elle souffre dans les descentes techniques. Elle cale dans la dernière montée, faute d’alimentation suffisante. Ses pieds sont ravagés par les ampoules. Mais elle s’accroche. Et elle passe la ligne. Devant la Suédoise Anna Carlsson et l’Allemande Dioni Gorla. À 45 ans. Seule. Après tout ce qu’elle a traversé.
Plus qu’un podium, une inspiration
Cette victoire n’est pas un simple retour. C’est un message. Un manifeste. Oui, on peut s’effondrer. Oui, on peut être championne du monde et ne plus pouvoir courir 20 minutes. Oui, on peut se reconstruire. Lentement. En écoutant son corps. En respectant sa fragilité.
Caroline Chaverot redevient ce qu’elle a toujours été : une immense championne. Mais elle incarne désormais autre chose. Le courage. La résilience. Et cette forme de sagesse que seul l’échec profond peut transmettre.
Ce qu’elle nous apprend, à nous traileurs
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Ne jamais ignorer une fatigue persistante : la maladie de Lyme est encore trop méconnue, mais elle peut ruiner une saison, voire une carrière.
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Le retour demande du temps : Caroline n’a pas repris avec des blocs de 100 km par semaine. Elle a repris avec humilité.
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L’importance de se fixer un objectif : même en toute petite forme, elle gardait dans un coin de sa tête ce 90 km à venir. Cette lumière au bout du tunnel.
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Le mental est aussi un muscle : il se fragilise, mais il se renforce aussi. Et il finit par porter le corps quand tout le reste flanche.
En résumé
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2016–2017 : victoire à l’UTMB, Hardrock, mais début des premiers symptômes.
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2018 : diagnostic de la maladie de Lyme. Traitement lourd. Carrière en pause.
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2024 : reprise progressive par le vélo, retour de l’envie.
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2025 : victoire à Verbier sur la X-Traversée. Le come-back est réel.
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