Après son abandon sur la TDS, Beñat Marmissolle revient sur les accusations de dopage qui l’ont ciblé pendant l’UTMB.
En pleine TDS 2025, Beñat Marmissolle n’a pas seulement affronté les montagnes. Il a aussi été confronté à une attaque personnelle qui l’a profondément blessé : une inscription « DOPÉ » tracée à la bombe sur la route, en pleine montée, visant clairement sa personne. Un choc violent pour l’athlète basque, évacué plus tard par hélicoptère après un grave coup de chaud. De retour chez lui, il a tenu à répondre.
Alors qu’il était engagé dans l’une des épreuves les plus techniques de l’UTMB, Beñat Marmissolle a découvert sur la chaussée un message anonyme, lâche, l’accusant de dopage.
Pour un athlète qui a toujours revendiqué des valeurs d’éthique et de respect, cette attaque gratuite a eu l’effet d’un coup de poignard.
Quelques heures plus tard, le corps de Beñat lâchait au col du Tricot : déshydratation sévère, hypoglycémie, intervention des secours, et fin prématurée de sa TDS. Mais sa course ne s’est pas arrêtée là. Blessé dans sa chair et dans ses principes, Beñat a publié un long message sur ses réseaux sociaux, à la fois digne et acéré.
« Pauvre de toi… tu salis sans fondement »
Dans ce message publié le 1er septembre, Beñat Marmissolle s’adresse directement à son ou ses détracteurs.
Il y décrit la douleur ressentie face à cette accusation, mais aussi la rage de voir ternie une image qu’il construit jour après jour à la sueur de ses entraînements.
Il n’y va pas par quatre chemins :
« Pauvre de toi, qui ose salir mon image sans fondement, sans raison. Je ne sais pas ce qui anime ta haine — le courage sûrement pas. »
Il poursuit en dénonçant l’hypocrisie de ceux qui critiquent dans l’ombre, rappelant que lui se plie à tous les contrôles : « S’il y en a un seul ici qui sait si je suis chargé ou pas, eh bien mon coco, c’est con pour toi, mais ce n’est pas toi. »
Et d’ajouter : « En pensant me faire de la contre-publicité, tu es en train de me faire briller. Car les gens qui me connaissent et qui croient en moi se fendent la gueule en lisant tes absurdités. »
Beñat engagé dans le programme ADAMS
Contrairement à ce que ces accusations laissent entendre, Beñat Marmissolle est engagé depuis longtemps dans une démarche de transparence. Il fait partie du programme ADAMS, mis en place par l’AFLD, qui permet des contrôles antidopage inopinés tout au long de l’année. Il s’en félicite régulièrement, considérant que ces mesures sont indispensables pour préserver l’équité dans le sport.
Quelques jours avant la TDS, il avait d’ailleurs mentionné sur ses réseaux avoir été contrôlé sans préavis. « C’est une étape importante pour aller vers un sport plus équitable et plus propre, en accord avec les valeurs que je défends », rappelait-il déjà en amont de l’épreuve.
Est-ce que l’AFLD cible les athlètes au hasard ?
On parle souvent de contrôles « inopinés », mais ils ne sont pas totalement laissés au hasard. L’AFLD (Agence française de lutte contre le dopage) suit un plan annuel précis, en lien avec les fédérations, pour répartir ses contrôles en fonction des disciplines, des risques, et des profils à suivre de plus près.
Les athlètes les plus visibles — ceux qui performent régulièrement sur les grandes courses comme l’UTMB ou la Diagonale — font naturellement partie des profils les plus surveillés. C’est le cas de Beñat Marmissolle, qui a lui-même annoncé publiquement être inscrit volontairement au programme ADAMS. Ce système international, piloté par l’Agence mondiale antidopage, permet de réaliser des contrôles n’importe où, y compris en dehors des compétitions.
L’AFLD prend aussi en compte d’autres critères : blessures fréquentes, abandons successifs, performances inattendues, ou encore signaux d’alerte transmis par des observateurs. Un contrôle effectué avant ou après une course n’a donc rien d’anormal : il s’inscrit dans une stratégie de surveillance cohérente, sans lien automatique avec une suspicion.
En résumé, plus un athlète est engagé à haut niveau, plus il est exposé aux contrôles. Ce n’est pas une sanction, c’est une mesure d’équité pour tous. Dans un sport comme le trail, où les exigences physiques sont immenses et la tentation du dopage bien réelle, ces contrôles doivent rester rigoureux, justes et transparents.
Le trail perd-il son âme ?
Au-delà de sa défense personnelle, le post de Beñat interroge aussi sur l’évolution du trail running. Avec la croissance de l’UTMB, la médiatisation accrue et les enjeux économiques grandissants, les pressions se multiplient. Et avec elles, la suspicion.
« Où va notre sport ? », demande-t-il. Il dénonce un climat de méfiance et d’agressivité qui dénature selon lui l’esprit originel du trail : liberté, simplicité, respect de la montagne.
Une mise au point salutaire
Dans un monde où l’anonymat permet les pires lâchetés, la réponse de Beñat Marmissolle est à la fois humaine et percutante. Il aurait pu ignorer ces accusations. Il a préféré les affronter frontalement, à visage découvert. Avec les mots d’un homme blessé mais digne. Et le courage de rappeler que, dans le trail comme dans la vie, la grandeur commence là où finit la triche.
Une vague de soutien qui en dit long
Au-delà du choc et de la colère, c’est une véritable marée humaine de soutien qui a déferlé sur les réseaux. Des amis proches, des bénévoles de la TDS, des fans, des inconnus, des athlètes, des organisateurs… Tous ont pris la plume ou le clavier pour défendre Beñat. Certains ont dénoncé la lâcheté de l’insulte anonyme, d’autres ont salué son courage, sa dignité, son engagement éthique — mais tous ont rappelé que ce type d’attaque ne fait que révéler l’étendue de la médiocrité de celui qui la formule.
Un message est revenu souvent : la jalousie est le prix à payer pour la réussite quand on reste droit dans ses bottes. Dans un sport où les sacrifices sont quotidiens, où les entraînements s’enchaînent souvent dans l’ombre, les accusations gratuites sont d’autant plus blessantes qu’elles piétinent un travail de longue haleine. Beñat, lui, a répondu avec ses tripes, son verbe, et une sincérité qui force le respect.
FAQ : tout savoir sur le programme ADAMS
Qu’est-ce qu’ADAMS ?
ADAMS est une plateforme en ligne gratuite développée par l’Agence Mondiale Antidopage (WADA). Elle centralise les données des programmes anti-dopage : localisation des athlètes, historiques de tests, passeport biologique, résultats, autorisations thérapeutiques (TUE), et violations de règles.
Qui utilise ADAMS et pourquoi ?
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Les athlètes, notamment ceux du Registered Testing Pool (RTP), doivent y saisir leurs données personnelles et leurs “whereabouts” (localisation).
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Les organisations antidopage utilisent ADAMS pour planifier, coordonner et analyser les contrôles, gérer les résultats, les TUEs, et les éventuelles sanctions.
Les fonctions principales d’ADAMS :
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Whereabouts : les athlètes déclarent où ils seront (jour, heure, lieu), pour permettre des contrôles hors compétition.
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Gestion des TUE : les demandes d’autorisation thérapeutique sont soumises et approuvées via ADAMS.
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Clearinghouse : centralise les données sensibles (résultats de tests, TUE, infractions) et facilite le partage entre organismes autorisés.
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Plateforme de contrôle : coordonne les tests antidopage (in/out-of-competition) et évite les redondances.
Sécurité et conformité
ADAMS est sécurisé, harmonisé avec le Code mondial antidopage et ses standards internationaux.
Critiques et enjeux de confidentialité
Le système suscite des critiques sur la vie privée : certains athlètes dénoncent une surveillance permanente, le caractère intrusif des “whereabouts” et le manque d’ergonomie. Des alternatives comme la géolocalisation GPS ont aussi été évoquées.
Pourquoi ADAMS est important dans le trail moderne (UTMB, etc.)
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Lorsqu’un athlète est contrôlé le matin ou la veille, il est souvent géré via ADAMS.
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Ça lui donne une visibilité totale du contrôle, légitime l’exercice et le rend plus crédible.
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En cas d’annonce d’un nouveau contrôle “juste avant l’arrivée”, cela pourrait provenir d’un changement de plan via ADAMS.
Pour un coureur : quelles obligations ?
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être inscrit dans un RTP et alimenter ADAMS régulièrement (ou via un représentant),
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être toujours disponible au lieu déclaré,
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signaler toute modification éventuelle (adresse, horaires),
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gérer ses TUEs si nécessaire.
Et si un contrôle surprise est annoncé à l’arrivée ?
La décision peut émaner d’un gestionnaire via ADAMS. Même si cela surprend l’athlète, c’est prévu pour préserver l’intégrité des compétitions. Cela peut aussi conduire certains à abandonner pour éviter un test à risque, comme tu le suspectes dans certains cas.
En résumé
ADAMS est le cœur opérationnel de la lutte antidopage moderne — il organise, sécurise, trace, planifie et facilite les contrôles. Il est indispensable pour les sports comme le trail, fortement exposés et nécessitant un cadre clair et efficace.
Souhaites-tu que je rédige une version “guide pour coureurs” (en français, simple et courte), ou un schéma explicatif visuel pour un article sur le sujet ?
- Cet article s’appuie sur des éléments factuels et publics, notamment les déclarations officielles de Beñat Marmissolle sur ses réseaux sociaux. Aucune allégation n’est portée par notre rédaction. Toute critique vise les pratiques nuisibles au trail, non les individus. Nous rappelons notre attachement au respect de la présomption d’innocence et à la liberté d’expression dans le cadre du droit.
- L’image utilisée ici est une copie d’écran d’un contenu publié sur Facebook dans un cadre d’actualité, conforme au droit à l’information (article L122-5 du Code de la propriété intellectuelle).