Mathieu Blanchard 18e en dernière position sur la Transat Café l’Or. Nouvelle panne à bord : la galère continue
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Panne du système hydraulique de quille, pourtant essentiel à la stabilité et aux performances du monocoque
Dix jours après le départ du Havre, Mathieu Blanchard et Conrad Colman pointent à la 18e et dernière place de la Transat Café L’Or. Leur bateau, MSIG Europe, ne cesse d’enchaîner les avaries. Dernière en date : une panne du système hydraulique de quille, pourtant essentiel à la stabilité et aux performances du monocoque. L’équipage a fini par réparer, mais la question devient inévitable : le bateau est-il encore capable de tenir son rang dans cette transatlantique exigeante ?
Avant d’y répondre, petit rappel du contexte.
C’est quoi la Transat Café L’Or, et pourquoi Blanchard y est ?
Anciennement appelée Transat Jacques Vabre, la Transat Café L’Or est l’une des plus prestigieuses courses transatlantiques en double. Elle relie Le Havre à la Martinique sans escale, soit plus de 7 500 kilomètres à travers la Manche, le golfe de Gascogne, puis l’Atlantique. Pour les IMOCA, c’est un test grandeur nature entre Vendée Globe et tour du monde.
Mathieu Blanchard, ultra-traileur de renom, s’est lancé dans l’aventure aux côtés de Conrad Colman, marin expérimenté. Leur objectif : traverser, apprendre, et vivre l’océan sans viser le podium. Mais l’aventure a vite basculé dans la gestion de crise.
Une avalanche de pannes depuis 10 jours
Hydraulique, électronique, voiles… depuis le départ, l’IMOCA MSIG Europe accumule les problèmes techniques. Le dernier en date : une panne du système hydraulique de quille, heureusement réparée par Colman après plusieurs heures d’intervention.
Cette avarie s’ajoute à une longue liste : pilote automatique HS, radar arraché, voile d’avant déchirée, latte de grand-voile instable… L’équipage enchaîne les réparations, au détriment du rythme de course. Le bateau tient, mais au prix d’un effort constant. Même les moments de pause – comme un petit-déjeuner au pamplemousse sous la lune – semblent suspendus hors du temps, tant la pression est permanente.
Retour au départ : une course plombée dès la première nuit
Dès la première nuit, la Manche a frappé fort. Quatre mètres de creux, plus de cinquante nœuds de vent, une mer démontée. Le pilote auto principal tombe en panne… à cinq minutes du départ. Le pilote de secours lâche à son tour. Une voile s’enroule dans le radar, qui est arraché. Une voile d’avant se déchire. Le rail de grand-voile est endommagé. L’équipage décide de faire escale à Roscoff après seulement 280 milles nautiques.
C’est le point de bascule. Dès cet instant, la course devient une lutte pour la survie technique plus qu’une traversée fluide.
MSIG Europe : un bateau solide… mais vieillissant
Mis à l’eau en 2007, l’IMOCA MSIG Europe a été conçu par le duo VPLP-Verdier. C’est un modèle sans foils, doté de dérives droites : plus stable dans le gros temps, mais moins rapide que les générations récentes. Il a couru sous plusieurs noms, dont Groupe Bel et V and B – Mayenne, avec une solide réputation de fiabilité.
Mais la fiabilité d’un bateau ne suffit pas à encaisser tout. L’électronique embarquée vieillit. Les systèmes critiques – pilote, radar, hydraulique – deviennent des points faibles. Face aux IMOCA neufs bardés de technologie, MSIG Europe commence à montrer ses limites.
Alors… pas au niveau ?
C’est la question centrale. Après dix jours de mer, deux escales techniques, une dizaine d’avaries, un classement loin derrière : **le bateau est-il au niveau ?**
Objectivement, non. Pas pour rivaliser avec les meilleurs. Pas pour enchaîner les manœuvres sans crainte d’une nouvelle panne. MSIG Europe reste un bateau vaillant, mais chaque mille parcouru demande une énergie folle. Là où d’autres IMOCA surfent dans les alizés, celui-ci répare, bricole, survit.
Ce n’est pas une faute de Blanchard. Ni de Colman. C’est le projet lui-même qui accepte ce déséquilibre : apprendre avec un bateau ancien, vivre l’Atlantique sans chercher la performance. Mais à ce rythme, l’addition technique et humaine devient lourde.
En résumé, ce n’est pas un bateau hors jeu, mais à bout de souffle
L’IMOCA MSIG Europe n’est pas un mauvais bateau. Il tient. Il encaisse. Mais dans cette Transat Café L’Or 2025, il semble au bout de ses forces. Chaque panne est une piqûre de rappel : la course au large est impitoyable avec les systèmes vieillissants.
Blanchard et Colman font preuve d’une ténacité admirable. Ils poursuivent leur route, loin de la tête de course, mais fidèles à leur philosophie : **aller au bout, ensemble.** Et c’est peut-être là que réside la vraie victoire.
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Note de prudence éditoriale : Cet article s’inscrit dans un traitement journalistique indépendant, fondé sur des faits accessibles au public (données de course officielles, communications de l’équipage MSIG Europe, publications sur les réseaux sociaux).
L’expression utilisée dans le titre (« pas au niveau ») est une formulation éditoriale questionnant les nombreuses pannes survenues depuis le départ de la Transat Café L’Or. Elle ne vise en aucun cas à remettre en cause la compétence de Mathieu Blanchard ou de son coéquipier Conrad Colman, ni à porter atteinte à leur réputation, à leur intégrité ou à l’image de leurs partenaires.
De même, il n’est formulé ici aucun jugement de valeur sur la qualité du bateau IMOCA MSIG Europe, ni sur ses concepteurs, ni sur les choix techniques opérés. Le bateau n’appartient pas à Mathieu Blanchard à titre personnel. Il est engagé dans cette course par une structure indépendante, et fait l’objet d’une gestion professionnelle.
Le propos de l’article est de documenter les difficultés rencontrées dans le cadre de la course, dans le respect du droit à l’information et de la liberté de la presse, sans volonté de dénigrer, de nuire ou de diffuser des informations erronées. Si des éléments techniques ou contextuels devaient évoluer, ils seraient corrigés ou complétés en toute bonne foi.
📸 Image extraite de la story publique de Mathieu Blanchard, publiée sur Instagram dans le cadre de la Transat Café L’Or 2025. Utilisée ici à des fins d’information, conformément au droit de citation d’images dans un contexte journalistique.






