L’UTMB a été annulé.
On ne sait pas quand les trails vont pouvoir êtres organisés à nouveau. Ce qui est sûr, c’est que d’un côté nous avons des traileurs qui estiment que rien ne doit se faire tant qu’on ne peut pas reprendre comme avant, de l’autres des traileurs qui voudraient reprendre quoi qu’il en coûte.
Ce débat de la reprise du sport a eu lieu dans le milieu du foot français. Il s’est ensuite déplacé dans les autres sports, notamment dans le monde de la course à pied et du trail.
Coronavirus & Trail :
ceux qui ne veulent pas reprendre sans troisième mi-temps
Nous avons tout une frange des coureurs qui n’est pas prête à reprendre avant 2021. Une des raisons avancées par ces personnes est qu’un déroulement « comme avant » de ces courses est impossible. Quand on creuse un peu plus, c’est souvent lié à ce qui entoure l’épreuve, et pas l’épreuve en elle-même. Ça passe notamment par l’impossibilité de se retrouver après la course pour boire un verre. Bref, le rejet de la reprise est essentiellement lié au fait que l’aspect festif des courses doit être mis entre parenthèses.
Coronavirus & Trail :
ceux qui veulent des trails avec les gestes barrière
En parallèle, nous avons une frange de coureurs qui veut reprendre le plus vite possible en essayant de voir comment ça peut marcher.
– On ne doit pas se parler et s’approcher ? OK…
– On doit arriver plus tôt pour récupérer les dossards ? OK…
– On doit faire plus de sas de départs ? OK…
– On doit rentrer chez nous une fois que la course est finie ? Bah OK…
Pour résumer, nous avons :
– ceux qui refusent de séparer la compétition du plaisir
(ou qui utilisent la compétition comme un prétexte (légitime, hein) pour du lien social et pour faire la fête)
– et ceux qui n’ont aucun problème à séparer les deux et qui se diront que la compétition est plus importante, mais aussi que la partie festive finira par revenir. C’est une question de priorité, et personnellement, je fais plutôt partie de la seconde frange.
Coronavirus & Trail :
priorité à la compétition, svp !
Pour moi, les deux sont importants, mais si je dois tirer un enseignement de ces dernières semaines, où il n’a pas été possible de voir du monde et de faire des trails, je dirais que la compétition m’a plus manquée que le verre d’après-course. Ça m’a manqué aussi, je ne vais pas dire le contraire, mais je préfère reprendre déjà la compétition en me disant que le reste reviendra un jour. C’est en somme une manière de remettre un pied dans une vie normale.
Ce que je trouverais absolument dommage, c’est que la compétition ne puisse pas reprendre parce que la troisième mi-temps ne peut pas avoir lieu. Est-ce que c’est parce qu’on a plus de coureurs plaisir que des compétiteurs ? Je n’en sais rien. Mais si c’est le cas, autant reprendre les compétitions en insistant bien sur le fait que l’accent sera mis sur la course et sur rien d’autre. Si seule la deuxième frange est intéressée, on aura moins de monde, et donc ce sera plus facile à organiser.
Ça amène à une autre question qu’on aura l’occasion de traiter une autre fois : est-ce que le trail sans troisième mi-temps reste du trail ?
LIRE LA SUITE : droit de réponse d’un coureur plaisir