Trail interdit en Ariège à cause des ours
Ces derniers jours, quatre ours se sont approchés d’un troupeau de brebis, poussant la préfète de l’Ariège à déclencher le protocole « ours à problème ». C’est dans ce même contexte que Alain Servat, le maire d’Ustou (Ariège également), a interdit la randonnée et le trail sur une partie du massif de sa commune, invoquant un danger pour l’homme.
Cette interdiction fait suite à la plainte d’un groupement pastoral contre l’Etat pour mise en danger de la vie d’autrui.
Les faits se sont déroulés un soir de la semaine dernière. Une bergère regroupait ses bêtes quand une ourse est arrivée avec ses deux oursons à quelques dizaines de mètre d’elle. Après s’être réfugiée, elle a alerté la brigade d’effaroucheurs (que je ne connaissais absolument pas), sachant qu’ils peuvent avoir l’autorisation (localement) de faire des tirs d’effarouchement (ce sont deux personnes de l’Office Français de la biodiversité). Malheureusement, ce fut sans effet.
Alors, on peut trouver excessif le dépôt d’une plainte, mais comme l’explique l’éleveur, ils veulent « marquer les esprits et franchir des étapes dans la mise en lumière de la responsabilité de l’Etat ». A juste titre d’ailleurs, et c’est bien pour ça que le trail et la randonnée se retrouvent un peu victimes sans l’être. Car franchement, autoriser des gens à aller courir vers un secteur où il y a potentiellement Winnie l’Ourson et sa famille, ça craint sévère. Et là, s’il y a un accident, l’Etat ne pourra pas facilement dire qu’il ne savait pas.
Je le disais plus haut, suite à cela, Chantal Mauchet (la préfète de l’Ariège) a déclenché le protocole dit « ours à problème », qui permet de renforcer les moyens face à Winnie et ses potes.
En parallèle, l’Association Pays de l’Ours-Adet (plutôt militante d’une réintroduction, voire d’une sauvegarde de l’ours brun dans les Pyrénées) a estimé que l’Etat devrait
« se concentrer sur les conséquences plutôt que sur les causes du problème »
.
Autrement dit, il faut mieux protéger les troupeaux que de s’attaquer aux ours. Je comprends bien l’idée, mais c’est un peu le serpent qui se mord la queue, car en général, les plus grands dangers des troupeaux sont les ours et les loups (il y en peut-être d’autres, je ne sais pas). Et donc, s’il faut mieux protéger les troupeaux sans remédier à leur danger principal, on fait quoi ?
La question de la présence et de la sauvegarde des ours n’est pas neuve, et a souvent cristallisé la tension entre les éleveurs et les défenseurs de l’animal. Et au coeur de tout ça, nous avons les trailers qui qui se retrouvent à devoir gérer un potentiel danger supplémentaire. Après, on peut se demander qui sera le plus dangereux entre un chasseur et un ours…
En tout cas, on espère que ce sera bientôt un mauvais souvenir et que les coureurs pourront rapidement regagner les sentiers ariégeois.
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