Altra : un coup de comm très habile ?
Connaissez-vous Alysia Montano et Tina Muir ? Rassurez-vous, si ce n’est pas le cas, ça n’a rien de dramatique. La première est une athlète américaine que l’on a déjà vu aux JO, sur le 800m. La seconde est quant à elle une athlète britannique qui vaut 2h36 sur marathon (pas mal, quand même). La marque Altra vient de leur a proposer un contrat. Ça n’a a priori rien de spectaculaire, et pourtant, du moins vu de France, c’est potentiellement un exploit. Pourquoi ? Parce qu’elles sont enceintes.
Altra : Un message envoyé aux rétrogrades
Cette signature de contrat a quelque chose de plutôt positif, car elle constitue un message envoyé à toutes les personnes (tant hommes que femmes) qui ont tendance à mettre les femmes enceintes dans un cocon, à en faire des petites choses fragiles, voire des personnes malades, alors que dans la majorité des cas, ce n’est pas du tout ça. Alors oui, quand on est au huitième mois, ça peut être plus compliqué, mais ça ne justifie pas qu’on mette les femmes enceintes sous une cloche de verre dès que leur grossesse est annoncée.
Ce message est positif au moins à deux égards :
– d’une part, une femme enceinte peut faire du sport,
– d’autre part une femme enceinte peut travailler (je m’en rends compte en l’écrivant, mais c’est quand même hallucinant de devoir trouver ça bien, alors que c’est juste normal).
Altra : un bémol néanmoins sur l’aspect sportif
Les personnes sur les réseaux sociaux ne le savent que trop bien, on a toujours une frange d’extrémistes du sport qui n’écoutent que des oiseaux de mauvais augure, qui ne s’écouteront pas et qui n’écouteront pas les avis médicaux. Mais si, ces imbéciles qui disent « no pain no gain » et qui vont s’entraîner alors qu’ils sont blessés… Bref, revenons à nos moutons. Dans la majorité des cas, on peut faire du sport quand on est enceinte. Mais… Pas sans le feu vert d’un médecin, et peut-être (je dis bien peut-être), pas avec la même intensité. Le souci est que les runnix ont tendance à ne pas écouter les médecins, et écouteront plutôt d’autres gens aussi bêtes qu’eux qui les feront culpabiliser. A la limite, s’ils étaient les seuls à prendre des risques pour leur santé, à la limite, je leur dirais bien de continuer (au moins, on ne les verrait plus sur les sentiers), mais ce n’est pas le cas. En fait, ça me rappelle quand Rachida Dati avait eu son bébé et avait repris le boulot deux ou trois jours après sa naissance ; plusieurs associations avaient dénoncé l’aspect culpabilisant envers les jeunes mamans qui n’étaient pas en état de reprendre aussi vite ; là, c’est pareil.
Ça a quelque chose de culpabilisant envers les femmes enceintes qui, pour des raisons de santé, ne peuvent pas faire de sport.
Altra : et si c’était juste un coup de comm de la part d’Altra ?
Au fond, ça n’a sûrement rien de normal, ni d’anormal, ni de bien, ni de mal. C’est peut-être juste un coup de comm de la part d’Altra. Il sera intéressant de voir après coup comment la marque communique à ce sujet. Mais je ne serais pas étonné qu’ils s’en moquent de savoir si c’est bien ou mal. Car ceux qui trouvent que c’est de l’exploitation et du buzz en parleront sur les réseaux sociaux et plus de gens connaîtront la marque. Et en parallèle, ceux qui trouvent ça bien de donner leur chance aux femmes enceintes iront plus facilement consommer chez Altra. Et en soi, c’est très malin. Car si je dois acheter des chaussures et que j’hésite entre deux marques, j’irai plus facilement vers la marque qui (même si c’est totalement artificiel) semble prôner les mêmes valeurs que moi.