Nike l’a sanctionnée pour être devenue mère. Elle a répondu en devenant une légende.
Allyson Felix, onze fois médaillée olympique, a refusé de se taire face à l’injustice et a fait changer les règles du jeu pour toutes les athlètes féminines. Voici comment une femme seule a fait reculer un géant de l’industrie du sport.
Nike
Son contrat Nike brutalement réduit après sa grossesse
En 2017, Allyson Felix tombe enceinte. Une heureuse nouvelle qui tourne pourtant au cauchemar sur le plan professionnel. Nike, son sponsor de longue date, applique alors sa politique standard : une réduction de 70 % de son salaire, sans aucune garantie de soutien après l’accouchement. Comme si la maternité était un frein à la performance, l’entreprise la traite comme un poids mort.
Un an plus tard, en 2018, l’athlète traverse l’épreuve la plus difficile de sa vie. Victime d’une pré-éclampsie, elle subit une césarienne en urgence. Son bébé naît prématuré et passe plus d’un mois en soins intensifs. Pendant ce temps, Nike continue de l’ignorer, refusant toute protection contractuelle pour les athlètes enceintes.
Une tribune qui fait exploser le scandale
En 2019, Allyson Felix décide de ne plus subir en silence. Dans une tribune publiée dans The New York Times, elle dénonce publiquement le traitement réservé aux athlètes mères. Son témoignage fait l’effet d’une bombe. Face à l’inaction de Nike, elle claque la porte et signe avec Athleta, une marque qui s’engage à soutenir les femmes dans leur carrière sportive, maternité comprise.
« Le sport fonctionne encore avec des règles faites par et pour les hommes », déclare-t-elle.
Cette phrase résonne bien au-delà de l’athlétisme et met en lumière les discriminations systémiques subies par les femmes dans le milieu du sport de haut niveau.
La revanche d’une championne
En 2021, plutôt que d’attendre qu’un sponsor change les règles, Allyson Felix crée sa propre marque de chaussures, Saysh. Conçues spécifiquement pour les femmes, ces chaussures incarnent son combat : permettre aux athlètes de concilier carrière et maternité sans avoir à se justifier ou à cacher leur grossesse.
Quelques semaines après le lancement de sa marque, elle réalise un nouvel exploit : elle devient l’athlète la plus médaillée de l’histoire de l’athlétisme, dépassant même Usain Bolt. Une réponse éclatante à ceux qui doutaient de sa capacité à revenir après sa grossesse.
Nike contraint de revoir sa politique
Face au tollé provoqué par cette affaire, Nike est contraint de revoir sa copie. L’entreprise annonce officiellement une nouvelle politique : désormais, aucune athlète enceinte ne pourra être pénalisée financièrement. Un contrat minimum garanti de 18 mois en cas de grossesse est instauré pour toutes les sportives sous contrat avec la marque.
Mais Allyson Felix ne s’arrête pas là. En plus d’avoir changé les mentalités, elle agit concrètement pour les générations futures :
Elle crée un fonds pour soutenir financièrement les mères athlètes.
Elle met en place un service de garde d’enfants gratuit pour les sportives lors des compétitions.
Elle inspire une génération entière à ne plus accepter l’inacceptable.
Un combat qui dépasse le sport
« J’ai toujours pensé que parler pouvait me coûter ma carrière. Mais vous ne changez rien en restant silencieux. » Cette phrase d’Allyson Felix résume parfaitement son engagement. Son combat n’était pas seulement pour elle, mais pour toutes les athlètes d’aujourd’hui et de demain.
Nike a changé ses règles sous la pression médiatique. Mais si Allyson Felix n’avait pas levé la voix, l’histoire aurait-elle été la même ? Son parcours rappelle une vérité essentielle : le sport ne devrait jamais être un obstacle à la maternité.
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