Long apprentissage, dont les résultats sont attendus par la planète trail. Jim Walmsley est une fusée. Aucun doute. Mais pour le moment ses performances sur les ultra-trails nous laissent sur la faim. Plusieurs contre-performances et abandons dans le même format :
le champion est extrèmement attendu, il met “naturellement” en pression le plateau de coureurs, il part vite ou assez vite, il maintient la pression, en attendant ses compétiteurs lors des ravitos, il reste en tête de course, puis il explose.
Voilà, passé la barrière des 100km il explose littéralement.
Analyse.
D’abord son palmarés, celui qui justifie ses points ITRA 946 au dernier comptage, numéro 1 du classement, ces dernières grandes performances où il arrive premier, sont sur des formats plutôt marathonien : JFK 50, Ultra marathon de Tarawera, Lake Sonoma, Speedgoat 50; plutôt plats, peu technique, il y a peu de dénivelés. Sur le Tarawera, sur 100km il y a 2900m de dénivelé. Par comparaison sur la Diagonale à 100km on a déjà engrangé 5100m de D+.
Et puis plusieurs contre-performances ou abandons majeurs : western 100, UTMB et maintenant la diagonale.
Lors de ces contre-performances les erreurs sont différentes.
Sur la Western 100 au 3/4 du parcours il se trompe de chemin, il a des problèmes digestifs.
Sur l’UTMB il a des ampoules dans la descente du col Ferret, mais il a surtout besoin de dormir.
Sur la Diagonale, il n’arrive plus à s’alimenter. Carbonisé, il abandonne.
Le terrain des courses comme l’UTMB et la Diago ne sont pas propice à un ultra-fondeur. Le physique de Jim est proche d’un Mo Fara, d’où son surnom de Kenyan Blanc.
Il manque peut-être de muscles, qui peuvent emporter des réserve de glycogène plus importantes pour accomplir ces efforts extrèmes.
Mais Jim apprend. On est positivement étonné de la façon dont Jim a survolé la technicité du parcours du Grand Raid. Il n’a pas eu d’ampoules. Il est tombé une fois sans grand dommages.
Jim a aussi souffert de la chaleur, un environnement innatendu pour lui à ce moment là de la course. Au grand col ferret sur l’UTMB dans la nuit il avait aussi souffert des écarts de température, avec une soudaine baisse de température vers -5° voire -10° ressenti. Dans la cuvette de Mafate, c’est les 30-35° sous le soleil qui ont du surprendre son rythme d’hydratation.
On sent une petite pointe de déception .. mais aussi de l’humour.. dans le retweet de l’équipe de Jim.
Jusqu’à la montée de Maïdo, Jim était encore relativement bien, marqué, mais vivant. Le changement d’altitude, l’effort énorme qui a consommé toutes ses réserves énergétiques lors de la montée, et surtout l’incapacité pour son système digestif de divertir un peu de l’énergie qu’il a concentré dans ses jambes à la digestion, provoquant des vomissements et donc le cercle infernal de la non-alimentation et de la perte d’énergie.
Aussi on peut évoquer une perte de lucidité, au 3/4 des parcours, le manque d’éléments nutritifs, la fatique empêche Jim de garder son cap et l’incite à faire des erreurs : se tromper de parcours, ne pas respecter la prise hydrique ou solide, mauvais appuis, mauvaise gestion d’allure etc..
Le mental de Jim est excellent, s’il arrive à mieux gérer sa course, baisser de 10-15% sa vitesse, alors que c’est lui qui donne le rythme au peloton, afin de garder de l’énergie pour s’alimenter il devrait, ENFIN, finir un ultra-trail sur un podium.
Qui le coach spécialiste des ultra-trail européens, parlant bien américain, sera capable de convaincre Jim de ne pas aller trop vite, de mieux gérer, à vouloir se prouver qu’il est un grand champion, car champion, on sait qu’il en a l’étoffe, que s’il se gère mieux il sera un MONSTRE de TRAIL avec un sourire d’ANGE.