C’est un paradoxe que les coureurs ont du mal à accepter : en trail, marcher n’est pas un aveu de faiblesse. C’est une compétence. Et comme toute compétence, ça se travaille.
ACHETER UNE MONTRE GPS
montre connectée Garmin Forerunner 570
Ecouter cet article sur la rando course
Marcher, ça ne s’improvise pas
Sur route, la logique est simple : courir du début à la fin. En trail, c’est une autre histoire. Dès que les montées s’enchaînent ou que les distances s’allongent, la marche devient incontournable. Même les élites marchent. Pas par dépit, mais parce qu’il est plus rentable de marcher intelligemment que de courir à tout prix.
Sauf que personne ne nous apprend à marcher. Ni dans les plans d’entraînement, ni dans les courses courtes. Résultat : on monte au feeling, on s’épuise, on a mal aux cuisses, on perd du temps… Et souvent, on craque mentalement parce qu’on croit que “marcher, c’est mal”.
C’est là que la rando-course entre en jeu. C’est **le seul entraînement pensé pour faire de vous un bon marcheur** en contexte de trail.
La rando-course, laboratoire de la marche efficace
Une rando-course, ce n’est pas une balade. C’est une sortie longue en terrain varié, où l’on alterne course sur les portions roulantes et marche active sur toutes les montées. Avec bâtons, si vous en utilisez, et surtout avec intention.
On vise une marche rapide, fluide, utile. En montant à six kilomètres/heure, vous travaillez vos appuis, votre posture, vos fessiers, votre économie de mouvement. Vous apprenez à grimper sans casser votre dynamique, à garder une cadence, à synchroniser bras et jambes. Vous répétez des gestes simples, mais essentiels. Et plus important encore : vous effacez la culpabilité de marcher.
Marcher est un art en trail.
La rando-course est l’atelier où vous l’apprenez. Ne pas la pratiquer, c’est espérer que la technique viendra toute seule… sous la douleur.
Pourquoi vous en avez besoin
Si vous n’entraînez jamais la marche, votre corps ne saura pas la supporter. Et en trail, la sanction arrive vite : quadriceps explosés, fessiers qui brûlent, cardio qui s’emballe dès qu’on lève le pied. À l’inverse, un bon marcheur maintient son rythme, même dans les moments de faiblesse.
La rando-course vous permet aussi d’apprendre **à marcher longtemps sans que votre mental lâche**. Elle vous habitue à rester concentré pendant trois, quatre, voire cinq heures. Elle vous fait entrer dans l’effort long, celui qui prépare aux ultras. Et elle vous donne un cadre pour tester votre matériel, votre alimentation, votre gestion de l’eau et vos réactions mentales dans les moments creux.
Comment apprendre à marcher avec une rando-course bien structurée
Organiser une rando-course, ce n’est pas juste “faire une longue sortie avec des montées”. C’est créer un cadre spécifique pour apprendre à marcher efficacement dans les conditions réelles d’un trail. Le choix du parcours, la durée, l’alternance des allures et l’intention technique sont essentiels. Ce n’est pas une séance de fond, c’est une séance de maîtrise.
Une bonne rando-course commence par un itinéraire bien choisi : du sentier, du dénivelé, pas trop technique, mais avec suffisamment de montées pour forcer l’alternance. Le but n’est pas de forcer, mais de **tenir un rythme constant** : courir dès que le terrain le permet, marcher efficacement dès que la pente le justifie.
Sur les sorties les plus longues (quatre à cinq heures), vous pouvez passer **jusqu’à 50 % du temps à marcher**. C’est normal. C’est voulu. Et c’est ça qui en fait un entraînement aussi redoutablement utile.
Ne pas confondre avec une sortie longue : seule la rando-course prépare réellement à marcher
La sortie longue classique reste indispensable pour renforcer l’endurance de course continue, affiner la foulée et installer une posture régulière sur terrain roulant. Mais elle ne vous apprend pas à marcher, ni à gérer les transitions marche‑course qui rythment la réalité d’un trail long. C’est là que la rando-course prend tout son sens : elle habitue le corps à marcher vite, longtemps, et sans casser le rythme, en sollicitant les chaînes musculaires spécifiques de la montée et en développant une véritable économie de mouvement à la marche.
Dans une préparation équilibrée, les deux formats se complètent, mais ils ne travaillent absolument pas les mêmes compétences. L’erreur la plus fréquente consiste à n’enchaîner que des sorties courues, puis à découvrir le jour de la course que le corps n’a jamais été préparé à marcher efficacement… alors que la marche représente parfois la moitié du temps de déplacement sur un trail long. À ce moment‑là, ce n’est plus la tête qui lâche en premier, c’est la technique qui fait défaut.
References trail : pourquoi intégrer la rando-course dans votre plan d’entrainemen trail
🗂️ Tableau : Pourquoi intégrer la rando-course dans votre plan trail

🆚 Tableau comparatif : Rando-course ou sortie longue ?

En résumé, marcher pour mieux courir
Apprendre à marcher, c’est apprendre à durer. C’est comprendre que la performance en trail ne vient pas seulement de la vitesse, mais de l’intelligence de l’effort. Et c’est précisément ce que vous enseigne la rando-course.
Faites-en un rendez-vous régulier. Respectez-la. Et surtout, soyez fier de marcher : c’est en maîtrisant la marche que vous ferez la différence quand les autres commenceront à subir.
Une video sur la rando-course
Lire deux anciens articles sur la rando course
- Quelles sont les définitions et les différences entre la rando-course et la sortie longue ?
- La rando course dans votre entrainement trail
Lire des infos sur l’entrainement trail
- La position du corps en trail : sur plat, en descente, en montée et en ultra-trail
- Si vous faites du trail, n’oubliez pas de travailler votre posture
- Plan d’entrainement trail gratuit pour passer de 50 à 100 km





