Ecouter cet article, miracle sur un trail
Un corps sans vie sur un sentier de montagne. Un jeune cœur arrêté. Et pourtant, il court à nouveau.
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Ils étaient plusieurs centaines à prendre le départ ce matin-là. Une course exigeante, tracée au cœur des montagnes, comme on en trouve tant dans le calendrier trail européen. Des sentiers techniques, des crêtes exposées, du brouillard, du vent, de la pluie. Et dans la foule des coureurs, un jeune homme de 18 ans, plein d’envie, de courage et d’inconscience, habillé léger, le regard tendu vers les sommets.
Quelques heures plus tard, il sera porté disparu.
Quelques heures plus tard, son cœur cessera de battre.
Pendant 1 h 30.
Et pourtant, aujourd’hui, il est vivant. Il parle. Il se souvient. Il joue du piano.
Son histoire est une déflagration dans l’univers du trail. Un mélange de miracle médical, d’instinct de survie et de responsabilité collective.
Une erreur de parcours, une météo dantesque, et la solitude à 2 000 m d’altitude
Ce jour-là, les conditions sont hostiles. Pluie glaciale, rafales hurlantes, visibilité quasi nulle. Sur un parcours en crête, balisé mais piégeux, le coureur s’engage à pleine foulée. Il ne le sait pas encore, mais dans quelques minutes, un croisement mal interprété va bouleverser son destin.
Il quitte le bon tracé. Sans s’en rendre compte, il s’éloigne, il grimpe, il s’isole. Autour de lui, la montagne devient sourde. Il n’a plus de repère. Il est à 2 000 mètres d’altitude, seul, dans un tee-shirt trempé, un short, et sans la moindre protection thermique. Son téléphone est là, mais ses doigts sont gelés. Impossible d’appeler. Le froid s’insinue. Il lutte. Il garde espoir. Puis, petit à petit, le corps lâche.
Il ne se souvient plus des derniers instants. Seulement du silence. Et du noir.
Le cœur arrêté depuis 90 minutes. Et pourtant, on tente encore
De l’autre côté de la montagne, les organisateurs s’inquiètent. Le dossard n’a pas été pointé au dernier poste. Les recherches s’organisent. Une équipe de secours part à sa recherche. Elle le retrouve. Inerte. Gelé. Son cœur ne bat plus. Il ne respire plus. Sa température corporelle est descendue à 21°C.
Cliniquement, il est mort. Depuis 1 h 30.
Mais les secouristes n’abandonnent pas. Ils connaissent la rare mais réelle possibilité d’un “miracle de l’hypothermie”. Le jeune coureur est héliporté. Transféré d’urgence vers un centre hospitalier capable de tenter l’impossible.
Une technologie de pointe et un instinct de vie hors norme
Dès son arrivée, il est placé sous ECMO : une machine extracorporelle qui remplace les fonctions vitales. Elle extrait le sang, le réchauffe, l’oxygène, et le réinjecte. Ce système, utilisé dans les cas extrêmes de réanimation, devient le dernier espoir.
Et contre toute attente, il fonctionne.
Au fil des heures, des jours, le cœur redémarre. Les organes reprennent leur activité. Les cellules cérébrales, protégées par le froid extrême, n’ont pas subi les dégâts irréversibles attendus après une telle durée sans oxygène. Il est resté six jours sous assistance vitale, neuf en soins intensifs, deux semaines en médecine générale, quatre en rééducation.
Quand il sort, il est vivant. Entier. Presque intact. Il ressent simplement un léger engourdissement au bout des doigts – une conséquence probablement due au froid, plus qu’au cœur lui-même.
Il a survécu.
Un choc pour le monde du trail
Ce récit est un électrochoc pour la communauté des traileurs. On croit souvent qu’un corps jeune, entraîné, musclé, peut tout encaisser. Que 18 ans, c’est l’assurance tous risques face au froid, à l’effort, à la solitude. On croit qu’en trail, il suffit de courir vite et de suivre la trace. Mais ce sport reste un sport de pleine nature, imprévisible, dangereux par essence, surtout en montagne et surtout quand les conditions se dégradent.
Ce jeune homme a survécu. Mais il aurait pu mourir. Il aurait dû, disent certains médecins.
Ce genre de situation soulève une multitude de questions. Faut-il interdire le départ à ceux qui viennent sans veste ? Faut-il imposer un kit de survie, même sur les formats moyens ? Faut-il renforcer les balisages, doubler les contrôles de pointage, voire ajouter des balises GPS à tous les participants, même les amateurs ?
Ou faut-il simplement rappeler que courir en montagne ne sera jamais sans risque — que c’est aussi cela, le trail ?
Un corps gelé, mais un cerveau préservé
Le phénomène médical qui explique sa survie est bien connu des services de réanimation : l’hypothermie profonde peut ralentir le métabolisme au point de “geler” les fonctions vitales, sans les détruire. À condition d’une prise en charge rapide et extrêmement technique, il est possible de réanimer un patient déclaré “cliniquement mort”.
Mais cela reste rarissime.
Et cela n’aurait pas été possible sans plusieurs éléments favorables : son âge, sa robustesse physique, l’intervention rapide, la technologie ECMO, et surtout l’excellence du personnel médical.
Les médecins eux-mêmes parlent de “miracle”.
Un pianiste de retour parmi les vivants
Car ce jeune traileur n’est pas qu’un coureur. Il est aussi élève dans une école de musique. Pianiste. Et c’est ce détail qui rend le récit encore plus poignant. Le froid a peut-être réduit légèrement la sensibilité de ses doigts. Mais son esprit, sa mémoire, son souffle sont là. Intacts. Il raconte son aventure avec une sérénité qui force l’admiration.
“Je ne comprends pas comment c’est possible”, confie-t-il. “Mais je remercie la vie, et tous ceux qui m’ont sauvé.”
Il n’est pas encore remonté sur les sentiers. Mais il le fera, un jour. Pas pour repousser des limites. Pour honorer la seconde chance qui lui a été donnée.
Un traileur retrouvé mort depuis 90 minutes sur une course, en short à 2 000 m d’altitude, a été sauvé grâce à l’ECMO.
Aujourd’hui, il vit sans séquelle. Jiri Marzi, 18 ans, participait au marathon trail du lac de Côme, en Italie, quand il s’est égaré sous une météo glaciale. Transporté à l’hôpital Papa Giovanni de Bergame, il a été réanimé malgré 1 h 30 d’arrêt cardiaque, comme l’a révélé le *Corriere della Sera*, repris par *Ouest-France*.
L’ECMO est une machine de réanimation qui prend temporairement le relais du cœur et des poumons en oxygénant le sang à l’extérieur du corps avant de le réinjecter, permettant ainsi de maintenir en vie des patients en arrêt cardiaque ou respiratoire sévère.
🚨 Jiri Marzi, un traileur italien de dix-huit ans, a vécu l’impensable lors d’une course près du lac de Côme.
Victime d’un arrêt cardiaque et respiratoire pendant une heure et demie, il a été retrouvé inanimé en montagne, trempé et en hypothermie. Les secours l’ont transporté en urgence à l’hôpital où son cœur a pu être relancé. Les médecins décrivent un véritable miracle. Avec une température corporelle de seulement vingt et un degrés, Jiri était considéré comme cliniquement mort. Selon les spécialistes, sa survie tient à son jeune âge et à sa constitution particulièrement robuste. Après plusieurs semaines en réanimation, soins intensifs, puis rééducation, le jeune sportif est aujourd’hui hors de danger. Il ne garde que de légers engourdissements aux doigts, malgré l’extrême gravité de l’accident. De retour au lycée, il peine encore à réaliser comment il a pu survivre à une telle épreuve.
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