Courtney Dauwalter se recycle sur marathon : après une année 2025 compliquée, la reine de l’ultra change de terrain
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Secouée par une saison inhabituelle marquée par un podium manqué à l’UTMB et un abandon soudain à la Cocodona 250, l’icône américaine choisit d’explorer le marathon rapide pour retrouver une dynamique nouvelle. Il arrive parfois qu’une saison bouscule jusqu’aux athlètes que l’on croyait indestructibles, et Courtney Dauwalter en a fait l’expérience en 2025. Celle qui avait habitué le monde du trail à une domination presque surnaturelle a vécu une année déroutante, au cours de laquelle son corps a envoyé des signaux inattendus et où son habituel état de grâce a semblé vaciller. Plutôt que de s’entêter à forcer un retour sur ses terrains habituels, elle a fait un choix surprenant mais profondément cohérent : utiliser la rupture comme moteur et se tourner vers un défi qui casse complètement ses codes.
Courtney Dauwalter va courir le marathon de Californie le 7 décembre
Le 7 décembre, Courtney Daualter sera au départ du California International Marathon, une course de vitesse, taillée pour les chronos, qu’elle décrit elle-même avec humour comme un “sprint de 26 miles”, une formule authentique qu’elle a publiée sur Instagram et qui a capté instantanément l’attention de toute la communauté running.
2025, l’année où la mécanique s’est déréglée
La première alerte sérieuse a eu lieu à Chamonix
Après des années à flotter au-dessus du peloton féminin de l’UTMB, Dauwalter n’a tout simplement pas réussi à se hisser sur le podium, une situation quasiment inimaginable encore quelques mois plus tôt. Elle l’a admis après coup : ses jambes ne répondaient pas, sa sensation d’énergie habituelle avait disparu, et elle a eu le sentiment d’être constamment en décalage avec elle-même, comme si son corps refusait d’entrer dans la course.
Quelques mois plus tôt, un autre signe avait déjà inquiété tout le monde : son abandon à la Cocodona 250, stoppée nette au mile 108, soit 174 kilomètres, après un début de course où rien ne laissait présager une telle issue.
Elle avait simplement expliqué que quelque chose n’allait pas et qu’elle avait préféré ne pas insister, ce qui, venant d’elle, avait résonné comme un choc silencieux. Ces deux épisodes ont dessiné les contours d’une année trouble, où la meilleure ultrarunneuse de sa génération a dû accepter l’idée qu’une machine même exceptionnelle peut avoir besoin de lever le pied.
Pourquoi un marathon, et pourquoi maintenant ?
À ce moment charnière, Courtney Dauwalter aurait pu choisir de s’effacer un temps, de reconstruire sa préparation en douceur ou de planifier son retour sur ultra avec la rigueur méthodique que tous les athlètes d’élite appliquent en période de vulnérabilité. Mais la logique de Courtney n’est pas celle du repli : elle a toujours avancé par curiosité, par instinct d’exploration, et par ce besoin profond de tester son corps dans des environnements qui le dérangent juste assez pour le transformer. C’est précisément ce qui l’a attirée vers le marathon. Après avoir passé des années à maîtriser l’art de courir longtemps, très longtemps, elle a choisi de revenir à une forme d’effort qu’elle ne connaît presque plus : la vitesse continue, l’allure fixe qui ne pardonne jamais, la gestion millimétrée où la marge d’erreur disparaît totalement. Lorsque, sur Instagram, elle écrit qu’elle essaie de “coaxer un tout petit peu plus de vitesse de ces jambes d’ultra pour un sprint de 26 miles”, elle résume parfaitement l’écart entre son univers habituel et ce qu’elle s’apprête à affronter.
Le marathon comme outil de reconstruction
Pour une ultrarunneuse comme elle, un marathon représente un défi à contre-courant, non pas parce que la distance est courte, mais parce qu’elle impose une intensité constante que son corps n’a plus l’habitude de maintenir. Contrairement aux ultras où les allures fluctuent, où la marche dans les montées est intégrée, où les variations énergétiques font partie du jeu, le marathon rapide exige une concentration totale du premier au dernier kilomètre. Le moindre relâchement se paie immédiatement, et c’est précisément cette précision technique, presque chirurgicale, que Courtney est venue chercher, comme si l’apprentissage de la vitesse pouvait devenir la clé d’une remise à zéro plus profonde.
Courtney Dauwalter va en fait courir son deuxième marathon de l’année
Elle avait déjà testé la discipline en octobre lors du Twin Cities Marathon, où elle avait signé un très solide 2 h 49 dans une chaleur lourde et un vent perturbant. Ce jour-là, elle avait non seulement retrouvé la sensation de courir vite, mais aussi réveillé quelque chose qu’elle avait mis longtemps de côté : le simple plaisir d’être débutante à nouveau, d’expérimenter, de sentir son corps surpris par un autre type d’effort.
Le choix du California International Marathon, un signal fort
Le CIM est considéré comme l’un des parcours les plus rapides des États-Unis, avec un profil régulier en descente et une organisation pensée pour les chronos, qu’il s’agisse de qualifications pour Boston ou pour les Trials olympiques. Cette course, dépourvue de pièges, de virages serrés ou de difficultés techniques, offre un terrain idéal pour quiconque veut tester sa vitesse maximale sur marathon. En la choisissant, Courtney ne cherche pas seulement un défi personnel : elle s’inscrit dans un registre complètement différent du sien, presque comme si elle avait envie de vibrer à un rythme nouveau, débarrassée des automatismes acquis en ultra. Personne ne sait quel chrono elle peut viser, et elle-même ne s’avance pas, mais son expérience du Twin Cities et les semaines de travail qu’elle a publiées suggèrent qu’elle pourrait largement améliorer sa marque. Surtout, ce marathon devient un symbole plus large : celui d’une athlète qui refuse d’être définie uniquement par ce qu’elle a déjà accompli.
Un changement d’identité sportive qui raconte autre chose
En parlant de ce marathon comme d’un “sprint”, Courtney Dauwalter n’exagère pas : comparé aux 100 miles, aux 24 heures de course, aux dénivelés excessifs qui composent habituellement son univers, 42 kilomètres deviennent réellement une parenthèse courte, un effort compact où tout se joue dans la densité de l’intensité plutôt que dans la durée. Ce changement n’est pas anodin : il traduit une volonté consciente de se replacer dans une dynamique d’apprentissage, de bousculer ses automatismes et de retrouver cette sensation si particulière de vulnérabilité qui accompagne chaque nouveauté sportive. Pour elle, ce marathon n’est pas une diversion, c’est une façon d’ouvrir une nouvelle fenêtre, d’explorer les limites sous un autre angle, et de reconstruire un équilibre après une année où tout semblait vouloir la ralentir.
En résumé, en choisissant de se “recycler” sur marathon après une année 2025 tumultueuse, Courtney Dauwalter montre une fois de plus qu’elle ne se contente pas d’être la meilleure ultrarunneuse du monde : elle veut rester une athlète en perpétuelle évolution, capable de sortir volontairement de son territoire pour mieux revenir ensuite.
Le California International Marathon n’est pas un renoncement à l’ultra, mais une transition intelligente, presque intuitive, qui lui permet d’aborder la suite avec un regard neuf. Et si cette parenthèse de vitesse devenait, paradoxalement, l’élément qui relancera sa domination en ultra ? La réponse arrivera très vite, sur la route californienne.






