PPS & Pass prévention santé : pourquoi certains organisateurs veulent quitter la Fédération »
C’est une décision qui ne passe pas. En annonçant que le Pass Prévention Santé (PPS) deviendra payant dès le 1er janvier 2026, la Fédération française d’athlétisme a déclenché une onde de choc dans le monde de la course à pied. Tarifié cinq euros et imposé à tous les coureurs, ce document remplaçant le certificat médical suscite la colère des clubs et des organisateurs. Certains réfléchissent même à couper les ponts avec la FFA. En première ligne : le Marathon de la Liberté à Caen, qui pourrait bien devenir le symbole d’une fronde plus large.
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Le PPS à 5 euros, c’est un coup de massue inattendu pour les organisateurs
Jusqu’ici gratuit et valable trois mois, le PPS sera désormais payant pour un an. Annoncée dans une newsletter discrète le 14 novembre 2025, la décision a pris de court de nombreux acteurs. « On n’était même pas informés en amont », s’étonne un directeur de course. À Caen, l’équipe du Marathon de la Liberté dénonce une mesure précipitée, contraire à l’esprit d’ouverture et d’accessibilité que le running s’efforce de défendre.
Pour les épreuves caritatives comme La Rochambelle, qui attire de nombreuses femmes débutantes, l’impact pourrait être désastreux. Cinq euros supplémentaires à payer « pour une seule course dans l’année » risquent de faire fuir les participantes. Et ce, alors même que ces événements jouaient un rôle de tremplin vers d’autres distances.
Un manque de dialogue criant avec la Fédération
Malgré les réactions vives sur le terrain, les organisateurs affirment n’avoir reçu aucune explication directe. Depuis l’annonce, silence radio. Ce manque de concertation laisse un goût amer, d’autant que la FFA aurait déjà été alertée par certains clubs sur les dangers de cette mesure.
Dans les faits, le monde du running évolue souvent en dehors du cadre fédéral. Les grandes épreuves, y compris les marathons populaires, fonctionnent sans lien organique avec la FFA. « Le développement du running s’est fait sans la Fédération », résume un organisateur. La fracture semble aujourd’hui consommée.
Une taxe pour combler un déficit de plusieurs millions
Derrière cette décision, beaucoup y voient une manœuvre financière. Avec plus de trois millions d’euros de déficit, la FFA aurait trouvé dans le PPS une solution rapide pour renflouer ses caisses. Mais au lieu de créer l’adhésion, cette stratégie risque de faire fuir ceux qui composent le tissu vivant du running français : les clubs amateurs, les bénévoles, les petites courses à bas prix.
Les cinq euros du PPS peuvent représenter jusqu’à 50 % du prix d’inscription pour certaines courses locales. Ce surcoût pourrait décourager les pratiquants occasionnels, mais aussi alimenter la concurrence entre fédération et clubs, ces derniers y voyant « un système parallèle qui met leur existence en péril ».
Vers une rupture ?
Face à ce malaise, la question d’une sortie du giron fédéral est plus que jamais d’actualité. Certains se tournent vers d’autres modèles, comme celui du triathlon où un système de pass à la journée existe déjà — mais qui reste facultatif. D’autres envisagent des partenariats avec des fédérations alternatives ou des assurances privées pour encadrer leurs événements.
Le Marathon de la Liberté n’est pas seul dans cette réflexion. Un collectif d’organisateurs se structure actuellement pour peser dans le débat. Leur but n’est pas de renverser l’ordre établi, mais de s’affranchir d’une fédération jugée déconnectée des réalités du terrain.
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Cet article repose sur des déclarations publiques et des propos rapportés dans les médias spécialisés et sur les réseaux sociaux. Il ne vise en aucun cas à nuire à la Fédération française d’athlétisme ni à ses représentants. Il s’agit d’une analyse journalistique réalisée de bonne foi sur la base d’informations disponibles à la date de






