Ce n’est pas la grâce présidentielle qui l’a surpris. C’est sa propre réaction.
Michelino Sunseri n’a pas pleuré, n’a pas sauté de joie. Il a simplement explosé de rire. Un rire nerveux, absurde, presque libérateur, au terme d’une année passée à se défendre pour un raccourci pris sur une montagne.
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Le 2 septembre 2024, Michelino Sunseri s’élance pour tenter de battre le record aller-retour sur le Grand Teton, sommet emblématique du Wyoming.
Il grimpe les 2 100 mètres de dénivelé, atteint le sommet, redescend, et boucle les 21 kilomètres en 2 h 50. Un chrono exceptionnel, fruit de quatre années d’entraînement sur ce massif.
Mais la joie est de courte durée. Le site Fastest Known Time refuse d’homologuer son exploit. En cause ? Un virage « coupé » à la descente. Sunseri avait utilisé un sentier secondaire appelé Old Climber’s Trail, un itinéraire historique mais non reconnu par l’administration du parc.
L’affaire prend alors une tournure kafkaïenne. Le Parc National du Grand Teton engage des poursuites.
Selon le code fédéral, sortir d’un sentier officiel pour rejoindre une autre portion du même tracé est interdit. Michelino, pourtant habitué des lieux et persuadé de respecter l’éthique des records en montagne, se retrouve accusé de délit de classe B.
Les autorités lui proposent un accord : pas de procès, mais une interdiction de cinq ans de fréquenter le parc. Refus catégorique de l’athlète : « Je vis ici. Je m’entraîne ici. Me bannir, c’est m’exiler. » Il choisit de se défendre au tribunal.
Le verdict tombe un an plus tard, le 2 septembre 2025. Coupable.
Pas de prison, mais une lourde amende et la possibilité d’un bannissement à vie du parc national. Tout ça pour avoir emprunté un vieux chemin utilisé depuis des décennies par les alpinistes. L’histoire dépasse l’entendement.
C’est dans ce contexte que l’ancien président Donald Trump décide, en novembre 2025, de lui accorder une grâce présidentielle.
Quand Michelino l’apprend, sa réaction est immédiate : il se met à rire. Et ce n’est pas une figure de style : dans une interview télévisée, il raconte ce moment précisément.
« On a explosé de rire. Cette histoire n’a eu aucun sens depuis le début. Alors qu’elle se termine ainsi… c’est presque logique. »
Ce rire, c’est celui d’un homme qui a tout traversé : l’incompréhension, la médiatisation, la procédure judiciaire, le risque d’exclusion de son propre terrain de jeu. Ce rire, c’est celui de quelqu’un qui ne sait plus très bien s’il doit pleurer ou en rire — alors il rit. Pour exorciser. Pour avancer.
Le documentaire Racing the Grand Teton, actuellement en post-production, racontera toute cette histoire.
Il reviendra aussi sur les poursuites engagées contre les vidéastes, eux aussi inquiétés pour ne pas avoir obtenu de permis de tournage — avant d’être blanchis grâce à une loi signée par Joe Biden.
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