François d’Haene, une vie façonnée par les sentiers
François D’Haene n’est pas seulement un athlète. Il est un artisan de l’effort, un amoureux des reliefs, un chercheur de sens. Quadruple vainqueur de l’UTMB, champion sur la Diagonale des Fous, il a conquis les courses les plus dures de la planète. Mais c’est loin des podiums qu’il puise aujourd’hui son inspiration : dans les pentes du Beaufortain, au cœur de ses vignes, ou sur des itinéraires sauvages à l’écart des dossards.
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Des Alpes au Beaujolais : François d’Haene a choisi son équilibre
Avant d’être coureur, François D’Haene était kinésithérapeute. Aujourd’hui, il cultive la vigne avec la même rigueur que celle qu’il mettait dans ses entraînements. Installé avec sa famille dans les montagnes, il incarne une autre vision de la performance : celle qui s’ancre dans le quotidien, dans la terre, dans le vivant.
Loin d’un sport devenu parfois trop formaté, il rappelle que l’ultra-trail, à l’origine, est une aventure d’hommes et de femmes qui courent pour découvrir, pas seulement pour gagner.
L’obsession de la préparation, mais pas de la médaille
Ce qui frappe chez lui, c’est cette rigueur presque sacrée qu’il applique à sa préparation. Courir de nuit avec une frontale, s’entraîner dans le silence des crêtes enneigées, tout cela n’est pas un sacrifice. C’est un besoin vital. Car pour lui, une course commence bien avant le coup d’envoi. Elle débute dans la solitude, dans l’effort long et lent, dans la patience.
François D’Haene ne cherche pas à être prêt pour « briller », mais pour vivre l’expérience à fond, avec tous ses imprévus.
L’importance du « off » dans une époque de chiffres
Dans un monde du trail où tout devient chiffre, classement, performance, il reste un fervent défenseur du « off ». Ces traversées personnelles, loin des médias, où l’on part pour soi-même, sans pression extérieure. Son message est clair : ce n’est pas parce qu’on ne met pas un dossard qu’on ne vit pas une aventure digne de ce nom.
« Le trail est devenu un phénomène », dit-il. « Mais le vrai trésor, c’est ce que vous vivez quand personne ne vous regarde. »
Transmettre sans imposer
Père de trois enfants, François ne force pas la passion. Mais il la partage, par l’exemple. En leur montrant ce que signifie partir tôt le matin, préparer ses affaires avec soin, respecter la montagne, revenir avec de la fatigue dans les jambes mais de la lumière dans les yeux. Ce sont ces moments, ces silences, ces regards, qui lui semblent les plus précieux à transmettre.
Des projets vers l’inconnu : l’Himalaya en ligne de mire
Toujours à la recherche de nouveaux sommets à explorer, François regarde désormais vers l’Himalaya. Non pour cocher une case de plus sur un CV déjà mythique, mais pour prolonger cette quête de découverte, intérieure autant que géographique. Il veut encore vivre des expériences fortes, dans des lieux où l’on ne vient pas forcément courir… mais où l’on peut marcher longtemps avec soi-même.
Lire au sujet du projet de François d’Haene sur l’Himalaya nos précédents articles
- Pourquoi on ne peut pas critiquer François d’Haene (même s’il veut aller sur l ‘Himalaya)
- François d’Haene succombe au cliché de l’Himalaya
En résumé, François D’Haene bouscule les codes.
Il montre qu’on peut être un immense champion sans se fondre dans le moule. Qu’on peut aimer le trail tout en refusant sa marchandisation. Qu’on peut gagner les courses les plus dures, et pourtant courir pour autre chose.
C’est peut-être cela, la plus belle leçon de François : remettre de l’humain dans la performance. Courir pour se retrouver, pas pour s’afficher. S’entraîner pour s’émerveiller, pas pour se prouver.






