Dernier du classement après 7 jours de course
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Sept jours après le départ du Havre, le constat est brutal pour MSIG Europe : l’IMOCA de Mathieu Blanchard et Conrad Colman accuse un retard de 892 milles nautiques sur la tête de course.
Et pour cause : depuis la nuit du 1er au 2 novembre, les deux hommes sont littéralement piégés dans une bulle anticyclonique, sans vent.
Pas une panne. Pas une avarie. Juste un piège météo. Une dorsale. Un vide d’air. Et, comme le dit Conrad lui-même : « Certaines prisons n’ont pas de murs, mais un grand ciel bleu. »
La vidéo officielle publiée ce dimanche matin par l’équipage est sans appel : « We’re stuck. We’re completely stuck. » (« On est coincés. Complètement coincés. »).
Depuis des heures, MSIG Europe stagne dans une zone sans vent, prise en sandwich entre la dépression de l’Atlantique nord et les alizés encore trop au sud.
Selon Conrad, la bulle anticyclonique s’est formée juste devant eux et a grossi plus vite que prévu. Ils n’ont pas pu s’en extraire à temps et se retrouvent littéralement « scotchés » sur place.
Dans une séquence enregistrée à bord, Mathieu Blanchard confie avoir « enfin réussi à remanger correctement », mais décrit un moral en dents de scie : « Le temps est super long… ».
Il raconte notamment avoir bénéficié brièvement d’un vent portant : « La navigation est beaucoup plus confortable avec ce genre de vent. »
Mais cet espoir n’a duré que quelques heures : une nouvelle dorsale est venue couper leur progression.
« J’en peux plus de ces dorsales. », confie l’ultra-traileur. « C’est une bulle météo qui te scotche, avec un vent qui tourne en rond. »
Dans la vidéo la plus marquante du jour, Conrad Colman décrit ce moment où la beauté de la mer entre en conflit avec la réalité sportive : « On a eu des dauphins, un lever de soleil magnifique, mais c’est presque un cauchemar. »
« Sur un bateau, on passe d’un rêve à un cauchemar en quelques secondes. » ajoute-t-il, avant de conclure avec une phrase désarmante : « Je ne sais même plus si on est encore en course ou juste en train de traverser l’océan. »
Pour autant, le duo ne baisse pas les bras. Conrad explique que ce blocage forcé leur permet de réaliser un peu de maintenance, de récupérer, et même de prendre leur première douche depuis une semaine.
Mathieu Blanchard l’affirme : « On avait prévu de passer les Canaries aujourd’hui. C’est mort. On est encore très loin. » Selon lui, ils n’y parviendront pas avant lundi au plus tôt.
Ce retard s’explique par une météo complexe et très variable sur leur route. Si certaines zones de la flotte IMOCA profitent d’un retour du vent, la trajectoire extrême Est de MSIG Europe les expose plus longtemps à ces dorsales météo sans issue.
Conrad espère toutefois que l’approche de Madère leur permettra de se raccrocher à un flux plus stable et de relancer enfin la machine.
Ce dimanche 2 novembre à 20 h 45, selon les données officielles de la Transat Jacques Vabre, MSIG Europe pointe à la 18e et dernière place de la flotte IMOCA.
Le bateau navigue à une vitesse de 10,4 nœuds sur un cap 170°, avec encore 3 124 milles nautiques à parcourir jusqu’à la Martinique. L’écart avec le leader est abyssal : 892 milles.
Mais l’important n’est plus là. Pour Mathieu Blanchard, c’est une expérience, une immersion dans un monde nouveau, brutal, imprévisible, et peut-être plus dur que n’importe quel ultra-trail.
Oui, le titre de cet article est fort. Mais il est justifié : ce dimanche, Conrad Colman l’a dit, les images l’ont montré, et les positions le confirment. MSIG Europe était bel et bien bloqué en mer.
L’aventure continue, avec ses hauts et ses bas, ses mirages et ses miracles. Dans cette course folle, où tout peut changer en 24 heures, le vent pourrait encore offrir à Mathieu Blanchard une vraie revanche.
Dans cette immobilisation forcée au milieu de l’Atlantique, les deux marins en profitent pour faire ce qu’ils n’ont pas pu faire depuis une semaine : maintenance, récupération… et enfin, une vraie douche.
Mathieu le dit avec un mélange de lassitude et de soulagement : « je vais pouvoir prendre ma première douche.
(0:06) Nous sommes bloqués. (0:08) Nous ne bougeons pas. (0:09) Nous sommes complètement bloqués.
(0:00) Ça allait beaucoup mieux ce matin, j’ai enfin réussi à remanger correctement (0:04) et ça m’a redonné de l’énergie, il était temps.
(0:07) En plus, on a enfin eu pour la première fois du vent portant. (0:10) Ça veut dire un vent qui vient de derrière et qui nous pousse (0:13) et la navigation est beaucoup plus confortable avec ce genre de vent.
(0:17) Mais bon, de toute façon, ça n’a pas duré longtemps. (0:19) Encore une grosse dorsale de merde dans la gueule, j’en peux plus de ces dorsales. (0:23) C’est une genre de bulle météo qui te scotche tes keblos complets (0:27) avec un vent qui ne fait que tourner, ça te rend vraiment barjo.
(0:30) Dans les prévisions du tout début qu’on avait, (0:33) on avait prévu de passer les Canaries aujourd’hui, (0:35) mais là c’est mort, on est encore très loin, (0:37) alors on n’en verra pas le nez de ces îles avant au moins lundi. (0:40) Je dois vous avouer que le temps est quand même super long, (0:43) parfois sur un bateau, on apprend vraiment la patience ici. (0:48) Mais bon, j’ai envie de dire que cette ennuie, (0:50) ça permet aussi aux Serbois de se mettre en mode créativité (0:53) et ça c’est vraiment cool.
(0:54) Demain ça fera une semaine qu’on est parti, (0:56) et une semaine sans douche aussi, (0:58) alors voilà, ciao ciao le con.
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