Quatre chiens l’ont mordu sur tout le corps alors qu’il marchait sur un sentier balisé, loin de la bergerie. Les secours ont dû intervenir en urgence par hélicoptère.
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Attaque de chien de troupeau & trail : ce fait divers relance la question de la cohabitation en montagne
Ce dimanche 6 octobre 2025, dans les Hautes-Alpes, un jeune randonneur de 20 ans a été victime d’une attaque d’une rare violence. Il marchait sur un sentier balisé aux abords du pic du Morgon, dans la commune de Crots, lorsqu’il a été pris pour cible par quatre chiens de troupeau, dont des bergers d’Anatolie. D’après les premiers éléments, les chiens se seraient échappés de leur enclos et auraient encerclé le randonneur à environ 400 mètres de la bergerie, près du petit lac situé sur l’itinéraire en boucle.
Privé de réseau, le jeune homme a tenté de fuir et de trouver une zone où contacter les secours. Les morsures ont duré près d’une heure, selon le PGHM de Briançon.
À leur arrivée en hélicoptère, les secouristes ont eux-mêmes été menacés par les chiens, toujours présents sur les lieux et particulièrement agressifs.
« En dix secondes, on a dû descendre de l’hélico pour le sortir de là. C’était tendu », rapporte un membre du PGHM.
Gravement blessé, il a été opéré en urgence
La victime présentait de nombreuses morsures sur l’ensemble du corps. Elle a été transportée dans un état grave au centre hospitalier des Escartons, puis opérée en urgence. Son pronostic vital n’est pas engagé, mais les blessures sont sévères. Les gendarmes, pourtant habitués à intervenir pour des attaques canines en montagne, décrivent un épisode d’une violence exceptionnelle. « Des interventions à cause de chiens de protection, on en a régulièrement. Mais là, une attaque aussi féroce, c’est très rare », souligne un secouriste.
Le randonneur n’évoluait pas dans une zone d’estive ou au sein d’un troupeau.
Il suivait un sentier classique, balisé, qui mène au sommet du pic du Morgon. L’endroit est très fréquenté par les marcheurs, traileurs et familles. L’attaque a eu lieu à une distance significative de la bergerie (environ 400 mètres), ce qui renforce l’idée que les chiens n’étaient pas sous contrôle.
Une enquête a été ouverte par la brigade d’Embrun. Le berger a été identifié, la victime a porté plainte. Les responsabilités devront être établies, notamment sur les conditions de divagation des chiens.
Sécurité en montagne : la tension monte
Avec la recrudescence des conflits d’usage en montagne, les cas d’attaques de chiens de troupeau sont de plus en plus médiatisés. Dressés pour faire face au loup, ces animaux sont parfois très agressifs avec les humains. Mais la loi est claire : le propriétaire d’un chien reste responsable de ses actes, même en zone pastorale.
Certaines associations réclament aujourd’hui une clarification des règles : meilleure signalisation des zones sensibles, protocoles d’alerte, formations croisées entre bergers et usagers de la montagne. Car cette fois, la victime n’avait pas enfreint de consigne, ni pénétré dans un enclos. Il randonnait sur un itinéraire balisé, accessible à tous.
Et pour les traileurs ? Une inquiétude légitime
La communauté trail est directement concernée par ce type d’incident. De nombreux coureurs évoluent seuls, tôt le matin ou en fin de journée, parfois sans réseau, sur ces mêmes sentiers. La présence de chiens de protection représente une crainte grandissante. Faut-il modifier les parcours ? Baliser différemment ? Ou simplement rappeler que l’accès à la nature ne peut se faire sans garantie de sécurité ?
L’affaire du pic du Morgon ne doit pas être minimisée. Elle illustre un malaise grandissant sur la cohabitation en montagne. Si les bergers ont besoin de protéger leurs bêtes, cela ne peut se faire au détriment de la sécurité des autres usagers. Et surtout pas dans des zones hors pâturage.
Le jeune homme aurait pu y laisser la vie. Il faudra désormais tirer les conséquences de cette attaque pour éviter qu’un drame ne se reproduise. Sentiers partagés, mais responsabilités claires.
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Mention éditoriale
Cet article se base sur des faits rapportés par des témoins, les secours et les autorités locales. Il a pour but d’informer sur un événement grave survenu en montagne, et de sensibiliser à la question de la sécurité sur les sentiers. Il ne vise pas à porter atteinte à l’image d’une profession ni à stigmatiser l’usage des chiens de protection.
Les personnes citées ou concernées disposent d’un droit de réponse. Pour toute demande, merci de nous contacter.