Depuis quelques jours, Garmin est au cœur d’un véritable séisme judiciaire. Deux procédures distinctes viennent d’être lancées contre elle : l’une par Strava, l’autre par Suunto. On pourrait croire que les deux marques reprochent la même chose au géant américain. En réalité, pas du tout. Si les plaintes convergent dans le temps, leurs motifs sont très différents.
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Strava vise le logiciel et l’écosystème communautaire
La plainte déposée par Strava au Colorado ne porte pas sur du matériel, mais sur le cœur logiciel et communautaire de l’expérience Garmin. La plateforme accuse son partenaire historique d’avoir enfreint plusieurs brevets liés aux segments et aux cartes de chaleur (heatmaps).
Pour Strava, Garmin aurait dépassé les limites d’un accord de coopération signé en 2015, en continuant à développer ses propres segments et en utilisant ses données pour créer un système concurrent. La bataille est donc avant tout sur le terrain des fonctionnalités sociales, des algorithmes et des données partagées.
Suunto attaque le matériel et les capteurs
De son côté, Suunto a choisi un tout autre angle. La marque finlandaise (désormais sous pavillon chinois) a porté plainte au Texas pour violation de cinq brevets matériels. Là, il est question de technologies intégrées directement dans les montres :
- Détection automatique des coups de golf.
- Suivi respiratoire basé sur la variabilité cardiaque.
- Conception et positionnement d’antennes dans des boîtiers en métal.
En clair, Suunto reproche à Garmin d’avoir intégré des innovations techniques qui touchent au hardware et aux capteurs dans une large partie de sa gamme : Fenix, Epix, Venu, Forerunner, MARQ et même les accessoires de golf Approach.
Deux procès, deux champs de bataille
C’est là toute la différence :
- Strava conteste l’usage de ses inventions logicielles et communautaires.
- Suunto défend ses brevets de conception matérielle.
Pour Garmin, c’est une double menace : le logiciel d’un côté, le matériel de l’autre. Si Strava l’emporte, c’est la compatibilité avec la plateforme qui est en jeu. Si Suunto gagne, c’est la conception même des montres Garmin qui pourrait être remise en cause.
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Les deux procès n’ont donc rien à voir juridiquement, mais ils convergent dans leurs conséquences : un risque de voir Garmin forcée de désactiver certaines fonctions ou de modifier ses produits en profondeur. Pour les traileurs, cyclistes et coureurs qui utilisent une Garmin au quotidien, cela pourrait signifier des montres bridées, des services amputés… ou des prix encore plus élevés pour compenser les indemnisations.
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