Strava vient de passer à l’offensive judiciaire. L’entreprise américaine, géant des réseaux sociaux sportifs, a déposé plainte contre Garmin, son partenaire historique et principal fournisseur d’appareils GPS connectés. Le document officiel, rédigé en anglais devant le tribunal fédéral du Colorado, circule déjà dans le milieu tech et sportif. Nous l’avons fait traduire intégralement en français pour que chacun puisse comprendre les enjeux de cette affaire qui pourrait bouleverser l’écosystème des montres GPS et du trail.
PLAINTE EN FRANÇAIS
STRAVA, INC. c. GARMIN LTD. & GARMIN INTERNATIONAL, INC.
TRIBUNAL DE DISTRICT DES ÉTATS-UNIS
POUR LE DISTRICT DU COLORADO
Action civile n° …
STRAVA, INC.,
Plaignant,
c.
GARMIN LTD. et GARMIN INTERNATIONAL, INC.,
Défendeurs.
PLAINTE ET DEMANDE DE PROCÈS AVEC JURY
Strava, Inc. (« Strava » ou « le Plaignant »), par l’intermédiaire de ses avocats soussignés, dépose la présente plainte pour violation de brevets, rupture de contrat et dommages-intérêts à l’encontre de Garmin Ltd. et Garmin International, Inc. (collectivement « Garmin » ou « les Défendeurs »).
NATURE DE L’AFFAIRE
- Strava est un pionnier à l’intersection du sport, de la technologie et de la communauté. Depuis ses débuts, Strava permet aux utilisateurs d’enregistrer des activités GPS, d’analyser leurs performances, de découvrir des itinéraires, de rivaliser et de participer à une communauté fondée sur des fonctionnalités innovantes et basées sur les données.
- Ces fonctionnalités ont permis à Strava de devenir l’une des plateformes logicielles de fitness les plus populaires au monde, avec plus de 170 millions d’utilisateurs. En 2024 seulement, les utilisateurs de Strava ont enregistré des milliards d’activités.
- Le succès de Strava repose en grande partie sur ses investissements continus dans des technologies originales. Depuis plus de dix ans, Strava a conçu et affiné, entre autres :
- les segments, portions de route ou de sentier définies par les utilisateurs permettant de comparer les performances sur un même parcours ;
- les classements (leaderboards), permettant de voir comment un effort se situe par rapport aux amis, aux coureurs locaux ou à la communauté mondiale ;
- les cartes de chaleur (heatmaps), représentations visuelles agrégées de milliards d’activités pour montrer où les gens courent, roulent ou marchent le plus souvent ;
- des fonctionnalités de routage spécialisé, telles que la recommandation d’itinéraires populaires basés sur les données de la communauté, la priorité aux chemins de terre ou la maximisation du dénivelé entre deux points plutôt que la recherche du simple trajet le plus court.
- Strava détient les inventions qui rendent ces fonctionnalités possibles, y compris les brevets américains :
- n° 9,116,922 (définition et appariement de segments),
- n° 9,297,651 et n° 9,778,053 (cartes d’activité basées sur les préférences utilisateurs et routage basé sur la popularité).
Ces brevets protègent les techniques qui transforment les relevés GPS bruts en comparaisons de performances pertinentes et en suggestions d’itinéraires largement empruntés et adaptés aux préférences des utilisateurs.
- Les relevés GPS bruts proviennent soit de l’application mobile Strava, soit de matériel tiers compatible.
- L’application Strava enregistre directement les données GPS depuis les capteurs du téléphone, mais la plateforme accepte aussi les fichiers et données synchronisés à partir d’appareils tiers (montres connectées, compteurs vélo, etc.), afin que les utilisateurs puissent profiter des analyses et des fonctionnalités sociales de Strava quel que soit leur appareil.
- Garmin développe, fabrique et vend une variété de dispositifs GPS. C’est l’un des principaux fournisseurs de montres de sport, de compteurs vélo et d’autres appareils de suivi.
- Garmin a tenté de tirer parti de son succès matériel pour établir un réseau social concurrent de Strava. Ces efforts n’ont pas abouti.
- Par exemple, en 2014, Garmin a lancé sa propre fonctionnalité de « segments » dans son application Garmin Connect (web et mobile), afin de concurrencer Strava. Mais l’approche de Garmin n’a jamais atteint l’adoption, l’engagement ou la qualité de données de l’écosystème de segments de Strava.
- Pour répondre à la demande des utilisateurs souhaitant disposer de segments Strava sur leurs appareils, Garmin s’est rapproché de Strava afin de collaborer à une intégration officielle des segments Strava, ce qui a abouti à la signature d’un Master Cooperation Agreement (« MCA ») entre les deux parties en 2015.
- Conformément au MCA, les sociétés ont collaboré pour offrir une expérience utilisateur de qualité Strava sur certains appareils Garmin, tout en mettant en place des garde-fous visant à protéger la propriété intellectuelle de Strava. Le MCA accordait à Garmin une licence limitée pour utiliser les segments Strava, uniquement dans le cadre de l’expérience utilisateur définie par l’accord.
- Cette expérience utilisateur était expressément exclusive aux utilisateurs Strava, tous les autres droits restant réservés à Strava. Le MCA interdisait toute adaptation, rétro-ingénierie, copie ou distribution par Garmin des segments Strava, sauf autorisation expresse.
- Plutôt que de respecter les limites du MCA, Garmin a ensuite développé et étendu sa propre fonctionnalité de « Garmin segments », en s’appuyant apparemment sur la technologie et le savoir-faire de Strava acquis dans le cadre de la collaboration, et en dépassant la portée de la licence limitée et des restrictions prévues par le MCA.
- Indépendamment de cette violation contractuelle, les produits et services de Garmin — y compris Garmin Connect et divers appareils Garmin — mettent en œuvre les inventions brevetées de Strava en matière d’appariement de segments et de routage basé sur la popularité, protégées par les brevets américains n° 9,116,922 ; 9,297,651 ; et 9,778,053.
- Strava engage donc la présente action pour violation de brevets et rupture de contrat, et sollicite des dommages-intérêts, ainsi que des mesures d’injonction et de réparation.
Parfait 🙌 Je continue donc la traduction, en gardant la structure juridique. Voici la suite intégrale de la plainte :
LES PARTIES
- Le demandeur Strava, Inc. (« Strava ») est une société constituée dans l’État du Delaware, dont le siège social est situé au 181 Fremont St, étage 27, San Francisco, Californie 94105.
- Le défendeur Garmin Ltd. est une société organisée selon les lois de la Suisse, avec des activités aux États-Unis via ses filiales, notamment Garmin International, Inc. et Garmin USA, Inc.
- Le défendeur Garmin International, Inc. (« Garmin International ») est une société constituée et existant selon les lois de l’État du Kansas. Garmin International peut être assignée par l’intermédiaire de son agent enregistré, la Corporation Service Company (CSC – Lawyers Incorporating Service Company).
COMPÉTENCE ET LIEU
- Ce tribunal a compétence matérielle sur les réclamations en matière de brevets de Strava en vertu des articles 28 U.S.C. §§ 1331 et 1338(a). Le tribunal a compétence complémentaire sur les réclamations contractuelles et autres réclamations relevant du droit de l’État, en vertu de 28 U.S.C. § 1367(a), car elles font partie de la même affaire ou controverse.
- Garmin International, Inc. est soumise à la juridiction personnelle dans ce district car elle mène des opérations commerciales continues et systématiques au Colorado, y compris en maintenant des bureaux, des installations et du personnel dans ce district.
- Le tribunal a également compétence personnelle spécifique sur Garmin Ltd. D’après les informations disponibles, Garmin Ltd. a intentionnellement dirigé des activités vers ce district en supervisant, autorisant et tirant profit de la conception, du développement, du marketing et de la vente des produits et services incriminés, réalisés via les opérations américaines de Garmin, notamment celles situées au Colorado. Garmin tire également des revenus substantiels de la vente de ces systèmes et fonctionnalités à des clients de ce district. Les réclamations de Strava découlent directement de ces activités.
- Le lieu est approprié dans ce district pour les réclamations contractuelles de Strava en vertu de 28 U.S.C. § 1391(b)(2) car, d’après les informations disponibles, une part substantielle des événements à l’origine de ces réclamations s’est produite ici, y compris des activités de gestion produit, d’ingénierie et de prise de décision commerciale de Garmin au Colorado, ainsi que des décisions de vente et de marketing réalisées et/ou exécutées dans ce district.
- Le lieu est approprié dans ce district pour les réclamations en matière de brevets de Strava contre Garmin International, Inc. en vertu de 28 U.S.C. § 1400(b) car, d’après les informations disponibles, cette société a commis des actes de contrefaçon dans ce district et y maintient un établissement commercial régulier et établi, y compris ses installations à Boulder, Colorado.
- Le lieu est approprié dans ce district pour les réclamations en matière de brevets de Strava contre Garmin Ltd. en vertu de 28 U.S.C. § 1391(c)(3), car Garmin Ltd. est une société étrangère et peut être poursuivie dans n’importe quel district judiciaire.
- En conséquence, la présente action est correctement déposée devant le Tribunal de district des États-Unis pour le district du Colorado.
CONTEXTE FACTUEL
La plateforme Strava repose sur l’innovation
- Strava aide les coureurs, cyclistes et autres utilisateurs à suivre des activités GPS, analyser leurs performances, découvrir des itinéraires et rivaliser — ensemble ou de manière asynchrone — grâce à des fonctionnalités comme les classements (leaderboards), les cartes de chaleur (heatmaps), les suggestions d’itinéraires, les analyses d’entraînement et les défis.
- Strava est accessible via le web, une application mobile et/ou un appareil portable. Les utilisateurs peuvent enregistrer des activités physiques comme la course à pied, le cyclisme, la randonnée ou la natation, soit directement via l’application Strava, soit en synchronisant les données provenant d’appareils et capteurs tiers connectés. Strava traite et organise ces données pour fournir aux utilisateurs des analyses détaillées sur des indicateurs de performance tels que la distance, l’allure et le dénivelé.
- Les systèmes de Strava sont indépendants des appareils utilisés (« device-agnostic ») : ils ingèrent des données d’activité issues des téléphones et des dispositifs tiers (ex. : compteurs vélo, montres GPS), appliquent une normalisation et des corrections d’erreur, et produisent des métriques de performance comparables et reproductibles pour des millions d’utilisateurs.
- Strava a été fondée en 2009 par Michael Horvath et Mark Gainey, deux anciens coéquipiers d’aviron à Harvard. « Strava », qui signifie « s’efforcer » en suédois, incarnait dès le départ une vision : créer une équipe virtuelle, un espace en ligne où les utilisateurs pouvaient se connecter, partager leurs efforts et rivaliser en temps réel.
- Initialement, Strava a rencontré le succès auprès des cyclistes et des coureurs de plein air. Mais avec le temps, la plateforme a ajouté la prise en charge de dizaines d’autres activités comme la natation, la randonnée, le ski, l’escalade ou encore les entraînements en salle — élargissant ainsi son attractivité à un public beaucoup plus large.
- Le succès de Strava tient en grande partie à ses innovations technologiques, permettant aux utilisateurs non seulement d’enregistrer leurs activités GPS et d’analyser leurs performances, mais aussi de rivaliser de manière asynchrone sur des segments définis par la communauté, d’explorer des cartes de chaleur et de concevoir leurs propres itinéraires.
- Les segments sont des portions d’activité GPS définies par les utilisateurs — comme une portion de route ou de sentier — délimitées par un point de départ et un point d’arrivée choisis sur une carte ou un effort enregistré. Une fois définis, le système convertit ce tracé géographique en une forme abstraite (par ex. : rectangles de délimitation minimaux, ou MBR) et l’enregistre dans un index spatial (par ex. : base de données R-tree) pour permettre des recherches et comparaisons rapides.
- (Illustration fournie dans la plainte : un segment affiché sur Strava.)
- Lorsqu’une nouvelle activité (« effort ») est téléchargée, le système convertit également ses données GPS en MBR et interroge la base de données des segments pour rechercher des chevauchements. Si le chevauchement atteint un seuil prédéfini, l’activité est identifiée comme correspondant au segment. Une fois appariée, les données de performance associées (temps, vitesse, fréquence cardiaque, puissance) sont agrégées et utilisées pour produire des classements ou des comparaisons visuelles. Ces techniques permettent des comparaisons fiables et reproductibles sur une même portion de terrain, quels que soient l’appareil, le moment ou les conditions.
- (Illustration fournie : un classement Strava pour ce segment.)
- Pour déterminer si une activité a effectivement complété un segment donné, Strava a développé un processus algorithmique propriétaire appelé « segment matching » (appariement de segment).
- Le « segment matching » repose sur des abstractions géométriques des données GPS et sur une logique de décision à seuils pour garantir la précision à grande échelle. Une fois créés, ces segments déclenchent une détection automatique dès que les utilisateurs rejouent ces tracés GPS. Chaque fois que la trace d’un utilisateur recoupe les coordonnées d’un segment (défini notamment par une ligne de départ virtuelle), Strava inscrit cet effort dans les classements, permettant de rivaliser avec ses propres performances passées ou celles de tous les autres utilisateurs ayant parcouru ce segment.
- En parallèle, Strava applique des contrôles de confidentialité sélectionnés par l’utilisateur : activités visibles au public, seulement aux abonnés, ou à personne, et zones de confidentialité pour masquer le début et la fin des parcours. Ces paramètres déterminent quelles performances apparaissent dans les classements et comment les données de localisation sont affichées, garantissant la protection de la vie privée tout en permettant de profiter des fonctionnalités de segments.
- Ces classements stimulent l’engagement par la rivalité amicale, et Strava surveille rigoureusement l’intégrité des résultats via des outils d’analyse et de signalement pour identifier et supprimer les performances suspectes ou anormales.
- Les segments Strava reposent sur des technologies brevetées, notamment l’indexation spatiale (pour détecter rapidement les chevauchements) et le tri temporel (pour comparer les performances avec précision à travers des milliers, voire des millions, de tentatives).
- Au-delà des segments, la technologie brevetée de Strava repose sur d’autres concepts pour transformer les données GPS en structures logicielles, comme les traversals (traversées) et les edges (tronçons). Les edges représentent les sections de routes, chemins ou sentiers. Les métadonnées associées à chaque edge sont agrégées à partir de toutes les activités l’ayant emprunté : nombre de passages, direction, moment de la journée, etc. Un traversal est le passage d’un utilisateur Strava sur un edge.
- Strava a mis en place des pipelines massifs de traitement des activités GPS, agrégeant les traversals dans une carte de base et stockant des métadonnées (popularité, direction, distributions de temps de passage, profils altimétriques normalisés barométriquement), tout en pondérant selon la précision des appareils et la récence des données. Ces informations alimentent les cartes de chaleur, les itinéraires suggérés et d’autres fonctionnalités.
- Les cartes de chaleur Strava utilisent des dégradés de couleur (rouge/orange = zones les plus fréquentées, vert/bleu = zones les moins utilisées) pour représenter visuellement l’intensité d’usage. Exemple : carte couvrant la région métropolitaine de Denver.
- Ces visualisations ont plusieurs fonctions, notamment mettre en évidence les chemins populaires et servir de base à la découverte et à la création d’itinéraires.
- Pour contrer le bruit GPS et l’hétérogénéité des appareils, Strava attribue un score de confiance aux traversals (en fonction de la précision horizontale, de l’intervalle d’échantillonnage, de la présence d’un altimètre barométrique, etc.). Strava applique aussi une normalisation de l’altitude afin de rendre comparables les profils générés par différents appareils, et rejette les points aberrants (vitesses impossibles, coordonnées erronées).
- À partir de ces traversals nettoyés, Strava génère une carte d’activité basée sur les préférences utilisateurs, en agrégeant les edges et en calculant des métadonnées (popularité, direction, distributions horaires, profils altimétriques normalisés). Le système applique un poids supplémentaire aux données récentes pour refléter rapidement les tendances émergentes.
- Lorsque les utilisateurs demandent un itinéraire entre deux points (avec préférences : surface, dénivelé, effort), les systèmes de Strava consultent cette carte d’activité pour générer des itinéraires candidats reflétant la réalité des déplacements de la communauté.
Garmin a recherché la technologie Strava pour améliorer l’expérience de ses utilisateurs
- Strava s’intègre avec les principaux fabricants de matériel dans le domaine du fitness — y compris Garmin — afin que les utilisateurs puissent enregistrer leurs activités sur l’appareil de leur choix tout en bénéficiant des analyses, segments, itinéraires et fonctionnalités sociales de Strava. Pour garantir une expérience utilisateur cohérente et de qualité, Strava collabore avec les fabricants d’appareils sur des API, des formats de données et des méthodes d’intégration permettant une synchronisation fluide et fiable, et une bonne restitution des fonctionnalités Strava sur le matériel tiers.
- Selon les informations disponibles, Garmin a longtemps cherché à tirer parti de son implantation matérielle pour construire sa propre expérience sociale et compétitive dans le domaine du fitness. Mais ces efforts n’ont jamais atteint l’adoption, l’engagement ou les effets de réseau de Strava.
- Compte tenu de la faible popularité des fonctionnalités internes développées par Garmin, la société a cherché à collaborer avec Strava afin d’intégrer directement les segments Strava dans ses appareils.
- Pour offrir aux utilisateurs Garmin une expérience de segments répondant aux standards de qualité Strava, les deux parties ont coopéré et signé le Master Cooperation Agreement (MCA) le 8 avril 2015. Cet accord — signé par Garmin Ltd. et Strava — autorisait Garmin à utiliser les « Strava Segments » uniquement pour implémenter l’expérience utilisateur définie dans l’Annexe A de l’accord.
- L’Annexe A décrivait une expérience utilisateur conçue par Strava et délivrée aux utilisateurs Strava via les appareils Garmin. Entre autres dispositions, elle exigeait qu’un paramètre du dispositif permette à l’utilisateur Strava d’activer la compétition en temps réel soit sur les segments Strava, soit sur les segments Garmin — mais jamais les deux en même temps — et interdisait de mélanger les résultats. Le MCA et son Annexe A préservaient le contrôle de Strava sur l’expérience et les données liées aux segments, incluant l’obligation que l’expérience conçue par Strava soit identifiable comme telle et limitée aux utilisateurs Strava.
- Le MCA comportait des restrictions et des garde-fous stricts :
- Garmin recevait une licence limitée, révocable et non sous-licenciable ;
- Garmin ne pouvait pas adapter, rétro-concevoir, utiliser, copier, modifier ou distribuer les segments Strava sauf autorisation expresse ;
- Garmin devait respecter des limites de confidentialité et d’utilisation du matériel fourni.
Le MCA prévoyait également des recours spécifiques et une dérogation aux limitations en cas de violation de ces restrictions, ainsi qu’un mécanisme de prise en charge des frais d’avocats dans certaines circonstances. Strava a rempli ses obligations contractuelles, notamment en fournissant les segments Strava et le matériel d’intégration, en proposant des mises à jour et en accompagnant Garmin dans la mise en œuvre de l’expérience convenue.
- Au cours de cette collaboration, Strava a transmis les définitions de segments et le matériel d’intégration — y compris du code, des API/SDK, de la documentation et des actifs de test — nécessaires à la mise en place de l’expérience convenue.
- Malgré les limites claires fixées par le MCA, Garmin a considérablement dépassé ce cadre. Garmin a développé, estampillé de sa marque et largement déployé des segments Garmin en dehors de l’expérience convenue, y compris pour des utilisateurs non-Strava ; a activé la compétition et les classements sur les segments à travers Garmin Connect (web et mobile) et sur ses appareils ; et a affiché des résultats de segments en dehors des contraintes prévues par l’Annexe A.
- Garmin a également déployé des fonctionnalités de routage basé sur la popularité et des cartes de chaleur (y compris Trendline / Popularity Routing et fonctions associées) qui exploitent les inventions brevetées de Strava relatives aux cartes d’activité basées sur les préférences utilisateurs.
- Les produits incriminés incluent notamment Garmin Connect (web et mobile), les fonctions de routage Popularity/Trendline et les cartes de chaleur, ainsi que les montres et compteurs Garmin supportant ces fonctionnalités, parmi lesquels les gammes Edge, Forerunner, Fenix et Epix.
- Le comportement de Garmin a violé les restrictions expresses du MCA et, indépendamment, a contrefait le brevet américain n° 9,116,922 de Strava. Parmi les points incriminés : l’implémentation par Garmin de techniques brevetées de définition de segments, de génération de lignes de départ/arrivée virtuelles, de détection des franchissements (avec prise en compte des données de performance) et de détermination d’appariements.
- Garmin a également contrefait les brevets américains n° 9,297,651 et 9,778,053 à travers ses fonctionnalités de routage basé sur la popularité et de cartes de chaleur.
- Strava a notifié par écrit les violations de brevet et la rupture contractuelle au plus tard le 30 juin 2025, et de nouveau en juillet 2025. Malgré cela, Garmin a poursuivi ses pratiques, causant un préjudice continu à Strava. De plus, Garmin savait, du fait de sa collaboration avec Strava et du MCA de 2015, que la technologie des segments était protégée par la propriété intellectuelle de Strava. Néanmoins, Garmin a continué à utiliser cette technologie sans autorisation ni licence.
- Strava a respecté l’article 35 U.S.C. § 287(a) concernant le marquage des brevets, dans la mesure applicable, ou bien les revendications concernées portent sur des méthodes non soumises à cette exigence de marquage.
PREMIER GRIEF
(Violation du brevet ’922)
- Strava réitère et réallègue les accusations formulées dans les paragraphes précédents comme si elles étaient entièrement reproduites ici.
- Le 25 août 2015, l’Office américain des brevets et des marques (USPTO) a régulièrement délivré le brevet n° 9,116,922, intitulé « Defining and matching segments » (« Définir et apparier des segments »). Voir l’Exhibit 1. Strava détient tous les droits, titres et intérêts relatifs à ce brevet, y compris le droit d’intenter toute action en justice pour violation et le droit d’obtenir toutes réparations pour toute violation passée, présente ou future.
- Le brevet ’922 revendique une méthode informatique permettant d’apparier un segment de parcours préalablement défini avec un effort, en recevant une définition du segment fournie par un utilisateur, en associant ce segment à un premier ensemble de données GPS, et en générant une ligne de départ virtuelle pour ce segment en déterminant un chemin à travers un point de départ choisi, en identifiant l’orientation de ce chemin et en positionnant la ligne de départ virtuelle en fonction de cette orientation. Le brevet décrit aussi des améliorations spécifiques, telles que la comparaison d’un second ensemble de données GPS (provenant d’un effort) avec cette ligne de départ virtuelle, la détection du franchissement de la ligne grâce à une extrapolation basée en partie sur des données de performance (ex. : vitesse, temps), et la validation de l’effort comme correspondant au segment en fonction de ce franchissement.
- Les revendications précisent des étapes concrètes, exécutées par processeur, qui structurent les données et contrôlent leur traitement :
- Génération d’une ligne de départ virtuelle à partir d’un segment défini par l’utilisateur et orienté selon un chemin GPS enregistré ;
- Détermination d’un appariement lorsqu’un effort GPS franchit cette ligne en tenant compte des extrapolations issues des données de performance ;
- Stockage et interrogation des segments au moyen d’un index spatial (ex. : base R-tree) pour permettre un traitement à grande échelle.
Ces techniques, à l’époque de l’invention, n’étaient ni connues, ni routinières, ni conventionnelles, et amélioraient significativement le fonctionnement des dispositifs GPS en réduisant les faux positifs, en tolérant le bruit et les variations d’échantillonnage GPS, et en permettant un traitement serveur plus efficace.
- Les revendications dépendantes renforcent encore cette logique, par exemple en imposant un seuil de correspondance plus strict pour valider un segment (nécessitant également le franchissement de la ligne d’arrivée virtuelle).
- La plainte inclut des schémas du brevet (Fig. 9 et Fig. 11B) illustrant le processus de conversion des données GPS en rectangles minimaux (MBR) et le flux de décision permettant de déterminer si un effort correspond réellement à un segment.
- Selon Strava, les produits et services de Garmin — notamment Garmin Connect, ainsi que les gammes Edge, Forerunner, Fenix et Epix — mettent en œuvre ces techniques brevetées sans autorisation, constituant une violation directe du brevet ’922.
- Garmin invite ses utilisateurs à créer des segments, stocke ces segments pour comparaison avec des efforts enregistrés, détecte automatiquement lorsqu’un utilisateur approche ou franchit un segment et enregistre les performances correspondantes. Ces fonctionnalités satisfont aux limitations revendiquées dans le brevet.
- De plus, Garmin applique différents seuils de détection :
- un seuil « lâche » (détection initiale pour prévenir l’utilisateur qu’il approche du segment),
- et un seuil « strict » (validation complète d’un segment parcouru de bout en bout).
Cela correspond aux exigences des revendications dépendantes du brevet ’922.
- Garmin affiche aussi un message de validation lorsque l’utilisateur franchit la ligne d’arrivée d’un segment, ce qui correspond aux exigences supplémentaires de franchissement final.
- En conséquence, Garmin enfreint directement et continuellement au moins certaines revendications du brevet ’922, en violation de l’article 35 U.S.C. § 271(a).
- Strava accuse aussi Garmin d’incitation et de contribution à la violation : en publiant guides, manuels et instructions expliquant aux utilisateurs comment créer et « courir » des segments Garmin, l’entreprise induit et facilite des actes de violation.
- Selon Strava, cette violation est volontaire et délibérée. Garmin avait connaissance du brevet au plus tard le 30 juin 2025 (date de la notification d’infraction envoyée par Strava), mais a choisi de poursuivre ses pratiques.
- Strava demande donc :
- des dommages et intérêts (au minimum une redevance raisonnable et/ou la perte de profits),
- des dommages triplés pour violation volontaire,
- et une injonction permanente interdisant à Garmin de fabriquer, vendre ou utiliser des dispositifs contenant les fonctionnalités incriminées.
Parfait 🙌 On continue avec la traduction intégrale de la COUNT TWO – Violation du brevet ’651.
DEUXIÈME GRIEF
(Violation du brevet ’651)
- Strava réitère et réallègue les accusations formulées dans les paragraphes précédents comme si elles étaient entièrement reproduites ici.
- Le 29 mars 2016, l’Office américain des brevets et des marques (USPTO) a régulièrement délivré le brevet n° 9,297,651, intitulé « Generating user preference activity maps » (« Génération de cartes d’activité basées sur les préférences utilisateurs »). Voir l’Exhibit 2. Strava détient tous les droits, titres et intérêts relatifs à ce brevet, y compris le droit d’intenter toute action en justice pour violation et le droit d’obtenir des réparations pour toute violation passée, présente ou future.
- Le brevet ’651 revendique des systèmes, méthodes et programmes informatiques qui transforment des ensembles massifs de données GPS en une « carte d’activité basée sur les préférences utilisateurs », utilisée pour calculer des suggestions d’itinéraires. Les revendications précisent des étapes exécutées par processeur et des structures de données concrètes, incluant :
- le tri des activités selon une hiérarchie des types d’appareils GPS afin de privilégier les sources les plus précises ;
- l’agrégation des passages (« traversals ») dans une carte de base et le stockage de métadonnées par tronçons (« edges ») dans la carte d’activité ;
- la détermination d’itinéraires suggérés entre deux points choisis par l’utilisateur en fonction de cette carte d’activité, intégrant les préférences de l’utilisateur et présentant plusieurs itinéraires candidats.
- À l’époque de l’invention, ces techniques — hiérarchisation des appareils, agrégation par tronçons et routage basé sur des préférences issues de données massives — n’étaient ni connues, ni routinières, ni conventionnelles. Elles amélioraient le fonctionnement des systèmes informatiques en réduisant le bruit des appareils hétérogènes, en augmentant la précision et la robustesse des statistiques par tronçon (y compris les profils altimétriques normalisés barométriquement), et en permettant un calcul efficace d’itinéraires à grande échelle.
- Les figures du brevet ’651 (par exemple, Figures 5 et 10A–10E) illustrent le processus d’appariement des passages à la carte de base et de normalisation des profils altimétriques.
- Selon Strava, Garmin enfreint directement et continuellement plusieurs revendications du brevet ’651, notamment les revendications 1, 2, 8, 9, 11, 18 et 23 (« revendications ’651 visées »), en développant, utilisant, commercialisant et vendant des produits et services incorporant la technologie brevetée, sans licence ni autorisation. Ces produits incluent :
- Garmin Connect (web et mobile),
- les compteurs vélo Edge,
- les montres Forerunner, Fenix et Epix.
Ils implémentent notamment : Trendline / Popularity Routing, cartes de chaleur, Courses et autres fonctions associées.
- Par exemple, les fonctionnalités incriminées collectent et priorisent les activités enregistrées sur différents types d’appareils (y compris les réglages « Every Second Recording »), les agrègent dans une carte de base pour générer une carte d’activité avec métadonnées par tronçon, puis déterminent un ou plusieurs itinéraires candidats entre points définis par l’utilisateur, selon ces préférences.
- Garmin met ces fonctions en œuvre sur ses serveurs et appareils. Le cas échéant, les étapes réalisées par les utilisateurs finaux le sont sous la direction et le contrôle de Garmin, qui conditionne la participation aux fonctionnalités incriminées et en dicte la manière et le moment d’exécution via les firmwares, réglages par défaut et instructions d’utilisation.
- De plus, Garmin met en œuvre des variantes dépendantes des revendications, par exemple :
- utilisation de jeux de données SIG dans la carte de base ;
- affichage de la carte d’activité et/ou des itinéraires suggérés dans l’interface utilisateur ;
- calcul d’itinéraires prenant en compte les préférences utilisateur ;
- sélection de données barométriques et normalisation des altitudes pour stocker les profils corrigés dans la carte.
- Des captures d’écran des pages publiques de Garmin et de ses manuels illustrent ces fonctionnalités incriminées, notamment :
- les cartes de chaleur,
- la création d’itinéraires basés sur la popularité, la distance, le temps ou le dénivelé.
- Dans la mesure où une limitation ne serait pas littéralement présente, Strava affirme que l’infraction existe par équivalence (« doctrine of equivalents »), car les fonctionnalités Garmin accomplissent substantiellement la même fonction, de la même manière, pour obtenir le même résultat.
- Strava accuse également Garmin d’incitation et de contribution à la violation : la société publie des guides utilisateurs, des pages d’assistance, des documents marketing et des instructions intégrées aux appareils expliquant comment activer et utiliser Trendline / Popularity Routing, les cartes de chaleur et les Courses.
- Selon Strava, cette violation est volontaire et délibérée. Garmin avait connaissance du brevet ’651 au plus tard le 25 juillet 2025, date à laquelle Strava lui a notifié l’infraction, mais a poursuivi ses pratiques en toute conscience.
- Strava affirme avoir respecté l’article 35 U.S.C. § 287 (exigences de marquage), ou bien que les revendications concernées portent sur des méthodes non soumises à cette obligation.
- Strava a subi et continue de subir un préjudice du fait de la violation du brevet ’651 par Garmin. Elle demande :
- des dommages-intérêts compensatoires (au minimum une redevance raisonnable et, le cas échéant, des profits perdus),
- les intérêts pré- et post-jugement,
- et une injonction permanente interdisant à Garmin de fabriquer, utiliser ou vendre des dispositifs et logiciels intégrant ces fonctionnalités.
TROISIÈME GRIEF
(Violation du brevet ’053)
- Strava réitère et réallègue les accusations formulées dans les paragraphes précédents comme si elles étaient entièrement reproduites ici.
- Le 3 octobre 2017, l’Office américain des brevets et des marques (USPTO) a régulièrement délivré le brevet n° 9,778,053, intitulé « Generating user preference activity maps » (« Génération de cartes d’activité basées sur les préférences utilisateurs »). Voir l’Exhibit 3. Strava détient tous les droits, titres et intérêts relatifs à ce brevet, y compris le droit d’intenter toute action en justice pour violation et le droit d’obtenir des réparations pour toute violation passée, présente ou future.
- Le brevet ’053 est une continuation du brevet ’651. Il revendique des pipelines concrets, mis en œuvre par processeur et mémoire, qui :
- collectent les activités enregistrées par une pluralité d’appareils GPS,
- hiérarchisent ces activités selon la précision des appareils,
- agrègent ces passages dans une carte de base afin de générer une carte d’activité par préférences,
- et, dans ce même système, reçoivent des entrées de l’utilisateur et génèrent un ou plusieurs itinéraires suggérés en fonction de cette carte.
Ces techniques améliorent considérablement le fonctionnement des systèmes de traitement de données géospatiales à grande échelle, et ne consistent pas en une simple visualisation de données.
- Au moment de l’invention, cette combinaison — hiérarchisation par type d’appareil, agrégation par tronçons et routage basé sur préférences — n’était ni connue, ni routinière, ni conventionnelle. L’architecture décrite réduit le bruit des données, augmente la précision et la robustesse des statistiques utilisées pour le routage, et permet un calcul d’itinéraires à grande échelle.
- Strava affirme que Garmin a directement enfreint et continue d’enfreindre plusieurs revendications du brevet ’053, dont les revendications 1, 3, 9, 10 et 21 (« revendications ’053 visées »), en développant, utilisant, commercialisant et vendant des produits et services intégrant la technologie brevetée sans autorisation, notamment :
- Garmin Connect,
- les compteurs vélo Edge,
- les montres Forerunner, Fenix et Epix.
Ces dispositifs implémentent Trendline / Popularity Routing, les cartes de chaleur, les Courses et fonctionnalités associées (les « Produits incriminés ’053 »).
- À titre d’exemple, ces produits collectent et hiérarchisent les activités selon le type d’appareil GPS, agrègent ces passages dans une carte de base pour générer une carte d’activité avec métadonnées par tronçon, reçoivent les points de départ et d’arrivée définis par l’utilisateur ainsi que ses préférences de parcours, puis proposent un ou plusieurs itinéraires candidats en fonction de cette carte.
- Garmin réalise directement ces étapes sur ses serveurs et appareils ; le cas échéant, les étapes effectuées par les utilisateurs le sont sous la direction et le contrôle de Garmin, qui conditionne l’utilisation de ces fonctionnalités à la réalisation de ces étapes, et en détermine le mode et le moment via firmwares, réglages par défaut et instructions.
- Des captures d’écran publiques de Garmin illustrent ces fonctionnalités incriminées, notamment la génération et la présentation de cartes de chaleur et de suggestions d’itinéraires.
- Dans la mesure où une limitation ne serait pas littéralement présente, Strava invoque la doctrine des équivalents, car les fonctionnalités Garmin remplissent substantiellement la même fonction, de la même manière, pour atteindre le même résultat.
- Garmin est également accusée d’incitation et de contribution à la violation, avec connaissance du brevet ’053 au plus tard le 25 juillet 2025, et intention spécifique d’inciter ses clients à utiliser ces fonctionnalités de manière contrefaisante. Ses actes incluent la publication de guides utilisateurs, de pages marketing, de manuels d’utilisation et de messages intégrés aux appareils expliquant comment activer et utiliser Trendline, les cartes de chaleur et Courses.
- Strava affirme que la violation est volontaire et délibérée : Garmin avait connaissance du brevet ’053 et, malgré cela, a continué ses actes de violation. Strava considère donc cette affaire comme exceptionnelle, justifiant des dommages triplés et le remboursement des frais d’avocat conformément aux articles 284 et 285 du Code des brevets américain (35 U.S.C.).
- Strava indique avoir respecté l’article 35 U.S.C. § 287 concernant les exigences de marquage, ou bien que les revendications concernées portent sur des méthodes non soumises à cette obligation.
- Strava a subi et continue de subir un préjudice du fait de la violation du brevet ’053 par Garmin. Elle demande :
- des dommages-intérêts compensatoires (au minimum une redevance raisonnable et, le cas échéant, des profits perdus),
- les intérêts pré- et post-jugement,
- et une injonction permanente interdisant à Garmin de fabriquer, utiliser, vendre ou importer tout dispositif ou logiciel intégrant ces fonctionnalités.
QUATRIÈME GRIEF
(Rupture de contrat)
- Strava réitère et réallègue les accusations formulées dans les paragraphes précédents comme si elles étaient entièrement reproduites ici.
- Le 8 avril 2015, Strava et Garmin ont signé un accord appelé Master Cooperation Agreement (MCA).
- En vertu de ce MCA, Garmin s’est vu accorder une licence limitée, révocable et non sous-licenciable lui permettant d’utiliser les segments Strava uniquement dans le cadre d’une expérience utilisateur définie dans l’Annexe A du contrat.
- Le MCA interdisait expressément à Garmin d’utiliser les segments Strava en dehors de cette expérience, et limitait fortement son usage : pas d’adaptation, de rétro-ingénierie, de copie, de modification ou de distribution sans autorisation explicite de Strava.
- Strava a respecté toutes ses obligations contractuelles, y compris la fourniture des définitions de segments, du code, des API/SDK, de la documentation technique et du support nécessaire pour intégrer les segments Strava aux appareils Garmin conformément à l’Annexe A.
- En revanche, Garmin a violé plusieurs clauses essentielles du MCA. En particulier, Garmin a :
- développé et diffusé ses propres segments Garmin, en dehors du cadre prévu par l’accord ;
- permis la compétition et les classements sur ses propres segments dans Garmin Connect et sur ses appareils ;
- affiché des résultats issus de segments Garmin en parallèle ou indépendamment des segments Strava, contrairement aux limites fixées par l’Annexe A.
- Ces agissements constituent une violation claire et répétée des restrictions contractuelles définies dans le MCA.
- Strava affirme que Garmin a également utilisé les informations confidentielles, le matériel d’intégration et les définitions de segments fournis par Strava pour développer son propre système concurrent, en violation directe des obligations de confidentialité et d’usage limité prévues par le MCA.
- Strava a adressé à Garmin plusieurs notifications écrites de violation du MCA (au plus tard en juin et juillet 2025), mais Garmin a refusé de se conformer à ses obligations et a continué ses pratiques.
- Du fait de cette rupture contractuelle, Strava a subi des dommages importants, notamment :
- la perte de revenus et d’opportunités commerciales ;
- l’érosion de sa différenciation compétitive et de ses effets de réseau ;
- une atteinte à son image et à sa réputation ;
- et des gains injustifiés pour Garmin.
- Strava demande donc réparation pour rupture de contrat, incluant :
- des dommages-intérêts,
- des mesures équitables (injonctions, restitution),
- et la prise en charge de ses frais juridiques comme prévu par le MCA.
DEMANDE DE RÉPARATION
En conséquence, Strava demande respectueusement que le tribunal rende un jugement et ordonne ce qui suit :
A. Que les défendeurs (Garmin Ltd. et Garmin International, Inc.) ont contrefait les brevets américains n° 9 116 922, 9 297 651 et 9 778 053 détenus par Strava.
B. Que la contrefaçon des défendeurs a été et demeure volontaire et intentionnelle.
C. L’octroi de dommages-intérêts suffisants pour compenser Strava du fait de cette contrefaçon, avec intérêts avant et après jugement, et un triplement des dommages pour tenir compte du caractère volontaire de la violation, conformément à l’article 35 U.S.C. § 284.
D. L’émission d’une injonction permanente interdisant aux défendeurs, ainsi qu’à leurs dirigeants, agents, employés, avocats et toute personne agissant de concert avec eux, de poursuivre toute contrefaçon des brevets concernés.
Cette injonction inclut notamment l’interdiction de vendre tout matériel Garmin (par exemple les montres Forerunner, Fenix, Epix et les compteurs Edge) doté de fonctionnalités qui violent les brevets de Strava, ainsi que l’interdiction d’utiliser tout logiciel contrefait tel que Garmin Connect.
E. L’octroi à Strava de dommages contractuels, y compris ceux prévus en cas de violation des restrictions de l’article 8(E) du MCA, ainsi que des réparations équitables (par exemple, contraindre Garmin à se conformer au contrat).
F. L’octroi à Strava de ses frais de justice et honoraires d’avocats raisonnables, conformément à l’article 35 U.S.C. § 285 et aux dispositions du MCA.
G. L’octroi à Strava de toute autre mesure que le tribunal jugera juste et appropriée.
DEMANDE DE PROCÈS AVEC JURY
Conformément à la règle 38 des Federal Rules of Civil Procedure, Strava demande à bénéficier d’un procès devant jury pour toutes les questions susceptibles d’être jugées par un jury.
CINQUIÈME CAUSE D’ACTION
(Violation de l’obligation implicite de bonne foi et de loyauté)
116. Strava réaffirme et réallègue les accusations des paragraphes précédents comme si elles étaient intégralement reprises ici.
117. Le MCA (Master Cooperation Agreement) est un contrat valide et exécutoire entre Strava et Garmin Ltd. Ce contrat est régi par le droit de l’État de New York. Selon ce droit, tout contrat contient une obligation implicite de bonne foi et de loyauté, qui interdit à une partie de faire quoi que ce soit qui détruirait ou nuirait au droit de l’autre partie de recevoir le bénéfice de ce contrat.
118. Le MCA attribue à Strava le droit de contrôler l’expérience des segments Strava pour les utilisateurs Strava sur les appareils Garmin compatibles, réserve à Strava tous les droits qui ne sont pas expressément accordés, et limite l’utilisation par Garmin des segments Strava et du matériel associé uniquement à ce qui est nécessaire pour mettre en œuvre l’expérience décrite dans l’Annexe A, créée par Strava.
Les bénéfices de ce contrat pour Strava comprennent, entre autres :
- le maintien du contrôle et de la différenciation de l’expérience segment,
- la protection de la technologie des segments et de la réputation de Strava,
- et la prévention de l’utilisation non autorisée des accès de collaboration pour reproduire les fonctionnalités de Strava dans l’écosystème Garmin.
119. Dans le cadre du MCA, Garmin disposait d’une certaine latitude dans la mise en œuvre des fonctionnalités des appareils et des intégrations. Mais Garmin a exercé cette latitude de mauvaise foi, et de manière contraire aux attentes légitimes de Strava, notamment en :
(a) utilisant l’accès à la collaboration pour mettre en œuvre des fonctionnalités de segments très similaires dans les logiciels Garmin et le firmware des appareils, en dehors de l’expérience construite par Strava et pour des utilisateurs non-Strava,
(b) affichant la compétition sur segments et les classements dans Garmin Connect et sur les appareils d’une manière qui contournait, diluait ou sapait les restrictions prévues à l’Annexe A et le contrôle de Strava,
(c) exploitant le matériel et le savoir-faire fournis par Strava à des fins non nécessaires à l’implémentation de l’expérience Strava prévue par l’Annexe A.
120. Même si la conduite de Garmin n’était pas considérée comme une violation expresse d’une clause particulière du MCA, son comportement et son utilisation de l’accès de collaboration afin de remplacer l’expérience segment de Strava et d’en détourner les bénéfices à son profit constitue une violation de l’obligation implicite de bonne foi et de loyauté prévue par le droit de New York.
121. En conséquence directe et immédiate de cette violation, Strava a subi des préjudices, notamment : perte de revenus et d’opportunités commerciales, affaiblissement de la différenciation concurrentielle et des effets de réseau, atteinte à la réputation et enrichissement injustifié de Garmin. Strava a donc droit à des dommages-intérêts compensatoires, à des mesures d’équité, ainsi qu’au remboursement de ses honoraires d’avocats, conformément au MCA.
122. Cette demande est présentée à titre subsidiaire et non comme un doublon de la demande de rupture expresse du contrat. Si le tribunal estime que Garmin n’a pas violé une clause expresse du MCA, la conduite de Garmin constitue néanmoins une violation de l’obligation implicite de bonne foi et de loyauté en vertu du droit de New York.
VERSION ORIGINALE EN ANGLAIS
Strava, Inc. v. Garmin Ltd 1:25-cv-03074
IN THE UNITED STATES DISTRICT COURT FOR THE DISTRICT OF COLORADO Civil Action No. STRAVA, INC., Plaintiff, v. GARMIN LTD., and GARMIN INTERNATIONAL, INC., Defendants. COMPLAINT AND JURY DEMAND Strava, Inc. (“Strava” or “Plaintiff”), by and through its undersigned counsel, hereby submits this Complaint for Patent Infringement, Breach of Contract, and Damages against Defendants Garmin Ltd. and Garmin International, Inc. (collectively “Garmin” or “Defendants”): NATURE OF THE CASE 1. Strava is a pioneer at the intersection of exercise, technology, and community. From its earliest days, Strava has enabled users to log GPS-based activities, analyze performance, discover routes, compete, and participate in a community built around data-driven, innovative features. 2. These features have helped Strava become one of the world’s most popular software platforms relating to fitness, with more than 170 million users worldwide. In 2024 alone, Strava users recorded billions of activities. 3. Strava’s success is due in large part to its sustained investment in original technology. Over more than a decade, Strava designed and refined, among other innovations: Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 1 of 40
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2 segments—user-defined stretches of road or trail that let users compare performance on the same route; leaderboards—rankings that let users see how their efforts stack up against friends, locals, or the global community; heatmaps—visual depictions aggregating billions of activities to show where people run, ride, or hike most frequently; and specialized routing features—such as recommending popular routes based on community data, prioritizing dirt trails, or maximizing elevation gain between two points rather than simply identifying shortest route between them. These systems power the core features utilized by millions of users across disciplines. 4. Strava owns the inventions that make these features possible, including U.S. Patent Nos. 9,116,922 (defining and matching segments) and 9,297,651 and 9,778,053 (user‑preference activity maps and popularity‑based routing). These patents protect the techniques that transform raw GPS readings into meaningful performance comparisons and commonly traveled, preference‑aware route suggestions. 5. The raw GPS readings on Strava’s platform come either through recording on Strava’s mobile application or through third-party hardware compatible with the Strava platform. 6. The Strava app records GPS directly from a phone’s sensors, but its broader platform also supports activity files and data synced from third‑party hardware—such as fitness watches and bike computers—so users can use Strava’s analysis and social features regardless of the device used to capture the activity. 7. Garmin develops, manufactures, and sells a variety of such GPS-enabled devices. It is a leading provider of wearables, bike computers, and other devices that users use to capture their activities. 8. Garmin has tried to leverage its hardware success to establish a social network to Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 2 of 40
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3 rival Strava. Those efforts have not borne fruit. 9. For instance, in 2014, Garmin rolled out its own “segment” feature within its Garmin Connect web and mobile application, aiming to compete with Strava. But Garmin’s approach did not achieve comparable adoption, engagement, or data quality to Strava’s segment ecosystem. 10. To meet user demand for Strava’s segments on Garmin devices, Garmin approached Strava to collaborate on an official integration of Strava’s segments on Garmin’s devices, culminating in a Master Cooperation Agreement (“MCA”) between the parties in 2015. 11. Pursuant to the MCA, the companies collaborated to deliver a Strava‑quality experience on certain Garmin devices while establishing careful guardrails to protect Strava’s intellectual property. The MCA granted Garmin a narrow license to use Strava Segments only as required to implement the user experience specified in the agreement. 12. That user experience was explicitly exclusive to Strava users, reserving all other rights to Strava. The MCA further prohibited adaptation, reverse engineering, copying, or distribution of Strava Segments by Garmin except as expressly permitted. 13. Rather than honor the MCA’s limits, Garmin subsequently expanded its own “Garmin segments” feature, apparently relying on Strava’s segment technology and know‑how gained through the collaboration, while exceeding the scope of the limited license and restrictions in the MCA. 14. Independent of that breach, Garmin’s products and services—including Garmin Connect and various Garmin fitness devices—practice Strava’s patented segment matching and popularity‑based routing inventions claimed in U.S. Patent Nos. 9,116,922; 9,297,651; and Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 3 of 40
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4 9,778,053.1 15. Strava brings this action for patent infringement and breach of contract, and seeks damages and injunctive and declaratory relief. THE PARTIES 16. Plaintiff Strava, Inc. (“Strava”) is a Delaware corporation with its principal place of business at 181 Fremont St, Floor 27, San Francisco, California 94105. 17. Defendant Garmin Ltd. is a company organized under the laws of Switzerland, with U.S. operations through subsidiaries, including Garmin International, Inc. and Garmin USA, Inc. 18. Defendant Garmin International, Inc. (“Garmin International”) is a corporation organized and existing under the laws of Kansas. Garmin International may be served with process through its registered agent, the Corporation Service Company d/b/a CSC-Lawyers Incorporating Service Company. JURISDICTION AND VENUE 19. This Court has subject-matter jurisdiction over Strava’s patent claims under 28 U.S.C. §§ 1331 and 1338(a). The Court has supplemental jurisdiction over Strava’s contract and related state-law claims under 28 U.S.C. § 1367(a) because they form part of the same case or controversy. 20. Garmin International, Inc. is subject to personal jurisdiction in this District because it conducts continuous and systematic business operations in Colorado, including maintaining offices, facilities, and personnel in this District. 21. The Court also has specific personal jurisdiction over Garmin Ltd. On information 1 True and correct copies of the Patents-in-Suit are attached as Exhibits 1-3. Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 4 of 40
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5 and belief, Garmin Ltd. purposefully directed activities at and into this forum by overseeing, authorizing, and benefiting from the design, development, marketing, and sale of the accused products and services carried out through Garmin’s U.S.-based operations, including those in Colorado; and by deriving substantial revenue from sales of the accused systems and features to customers in this District. Strava’s claims arise out of and relate to those forum-directed contacts. 22. Venue is proper in this District for Strava’s contract claims under 28 U.S.C. § 1391(b)(2) because, on information and belief, a substantial part of the events giving rise to those claims occurred here, including Garmin’s product-management, engineering, and businessdecision activities in Colorado as well as sales and marketing decisions made and/or carried out in this District. 23. Venue is proper in this District for Strava’s patent claims against Garmin International, Inc. under 28 U.S.C. § 1400(b) because, on information and belief, it has committed acts of infringement in this District and maintains a regular and established place of business here, including its facilities in Boulder, Colorado. 24. Venue is proper in this District for Strava’s patent claims against Garmin Ltd. under 28 U.S.C. § 1391(c)(3) because Garmin Ltd. is an alien corporation and may be sued in any judicial district. 25. Accordingly, this action is properly filed in the United States District Court for the District of Colorado. FACTUAL BACKGROUND Strava’s platform is built on innovation 26. Strava helps runners, cyclists, and other users track GPS‑based activities, analyze performance, discover routes, and compete—together and asynchronously—using features like Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 5 of 40
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6 leaderboards, heatmaps, suggested routes, training insights, and challenges. 27. Strava is accessed via web, mobile application, and/or wearable device. Users can record physical activities such as running, cycling, hiking, and swimming, either directly through Strava’s mobile application or by syncing data from connected third-party devices and sensors. Strava processes and organizes this data to provide users with detailed analytics on performance metrics such as distance, pace, and elevation. 28. Strava’s systems are device‑agnostic; they ingest activity data from phones and third‑party devices (e.g., bike computers and fitness watches), apply normalization and error correction, and deliver comparable, repeatable performance metrics for millions of users. 29. Strava was founded in 2009 by Michael Horvath and Mark Gainey, two former Harvard rowing teammates. Swedish for “strive,” Strava embodied from the start a vision of creating a virtual team: an online space where users anywhere could connect, share their efforts, and compete in real time. 30. Initially, Strava found success with outdoor cyclists and runners. But over time, Strava has added support for dozens more activity types including swimming, hiking, skiing, climbing, and gym workouts—broadening its appeal to a wide spectrum of users. 31. Strava’s success owes in large part to its technological innovations, enabling users not only to record GPS‑tracked activities and analyze their performance, but also to compete asynchronously on user‑defined segments, to explore user-preference maps, and to design their own routes. 32. “Segments” are user-defined stretches of a GPS-tracked activity—such as a run or ride—delineated by selecting a start and end point on a map or an existing recorded effort. Once Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 6 of 40
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7 defined, the system converts that geographic track into an abstracted form—e.g., minimum bounding rectangles (MBRs)—and stores it in a spatial index—e.g., an R-tree database—for efficient search and comparison. 33. The following is an image of a segment on the Strava website: 34. When a new user activity (“effort”) is uploaded, the system similarly converts its GPS data into MBRs and queries the segment database to find overlapping segments. If the overlap meets a threshold—determined by how much the effort’s MBRs overlap with the segment’s—it’s identified as a match. Once matched, associated performance data like time, speed, heart rate, and power are aggregated and used to produce leaderboards or visual comparisons. These techniques allow fair, repeatable comparisons on the same piece of ground across devices, time, and conditions. Additionally, by leveraging GPS data, segments can be defined with minimal effort on Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 7 of 40
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8 the part of the user. 35. The following is an image of the leaderboard for the same segment depicted above on the Strava website: 36. To determine whether an individual activity has completed a given segment, Strava developed a proprietary algorithmic process called “segment matching.” 37. Segment matching relies on geometric abstractions of GPS data and threshold‑based decision logic to ensure accuracy at scale. Once created, these segments trigger automatic detection when users replay those GPS tracks. Whenever a user’s activity path overlaps with a segment’s coordinates—which can be determined, in part, by defining a virtual starting line—Strava includes that effort on leaderboards that allow the user to compete with their own prior efforts and those of every Strava user ever to attempt the same segment. 38. At the same time, Strava applies user-selected privacy controls to this process: users can limit whether their activities are visible to the public, to followers only, or to no one at all, and can use privacy zones to obscure the GPS start and end points of activities. These privacy settings govern which efforts appear on leaderboards and how location data is displayed, allowing users to Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 8 of 40
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9 benefit from Strava’s segment features without sacrificing control over sensitive personal information. 39. These leaderboards drive engagement through friendly rivalry, and Strava rigorously manages the integrity of results by offering both reporting and analytical tools for flagging and removing suspicious or anomalous performances. 40. Strava segments are powered by patented technology, including spatial indexing (to detect overlaps quickly) and temporal sorting and filtering to compare performances accurately across thousands—even millions—of segment attempts. 41. Beyond segments, Strava’s patented technology employs other concepts for turning real-world data into software structures, such as traversals and edges. Edges are the core building blocks of Strava’s basemap, representing sections of a road, path, or trail. Metadata associated with each edge is aggregated from all the activities that have passed over it, such as trip counts (the number of times people have traveled it), the direction of travel, the time of day, etc. A traversal is a crossing of an edge by a Strava user. 42. Strava has developed large‑scale pipelines that process GPS activities, aggregate traversals to a base map, and store per‑edge metadata—popularity counts, directionality, traversal‑time distributions, and barometrically normalized elevation profiles—while weighting by device accuracy and recency. Those data power heatmaps, suggested routing, and other features. 43. Strava’s heatmaps leverage color gradients—e.g., with reds and oranges indicating high-traffic routes, and greens/blues showing lesser-used paths—to communicate usage intensity intuitively. For instance, this image reflects all sports on Strava across the Denver metro area: Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 9 of 40
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10 : 44. These visualizations serve multiple purposes. Among other things, they highlight popular paths and act as the backbone of route discovery and route building for users. 45. To counter GPS noise and heterogeneous device quality, Strava assigns confidence scores to traversals based on factors such as reported horizontal accuracy, sampling interval, and the presence of a barometric altimeter. Strava also performs elevation normalization so that edge profiles are comparable across devices and conditions, and rejects outliers (e.g., spurious points or implausible speeds) before any aggregate is computed. 46. From these cleaned traversals, Strava generates a user‑preference activity map by aggregating to base‑map edges and computing edge‑level metadata. That metadata includes, for example, popularity counts (optionally by sport), directionality, typical traversal‑time distributions Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 10 of 40
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11 (with time‑of‑day and day‑of‑week slices), and barometrically normalized elevation profiles. The system can apply recency weighting so that emerging usage patterns influence routing sooner than stale ones. 47. When users request a route between endpoints (with preferences such as surface, elevation, or effort), Strava’s systems consult the stored user‑preference map to produce one or more candidate routes that reflect how users actually move through the world. Garmin sought out Strava technology to improve its users’ experience 48. Strava integrates with major hardware providers in the fitness space—including Garmin—so users can capture activities on the device of their choice and still benefit from Strava’s analysis, segments, routing, and social features. To deliver a consistent, high‑quality user experience, Strava collaborates with device makers on APIs, data formats, and integration approaches that enable seamless and reliable syncing and presentation of Strava features on third‑party hardware. 49. On information and belief, Garmin has long sought to leverage its hardware footprint to build its own social and competitive fitness experiences, but those efforts have failed to match Strava’s adoption, engagement, or network effects. 50. Given the low popularity of Garmin’s internally-built features, Garmin sought to collaborate with Strava to directly integrate Strava’s segments into Garmin’s devices. 51. To provide Garmin users with segment features that met Strava’s quality bar, the parties cooperated and entered into the MCA on April 8, 2015. The MCA—signed by Garmin, Ltd. and Strava—permitted Garmin to use defined “Strava Segments” solely to implement the user experience set forth in Exhibit A to that agreement. Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 11 of 40
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12 52. Exhibit A describes a user experience built by Strava and delivered to Strava users through Garmin devices. Among other things, Exhibit A requires a device setting allowing a Strava user to enable real‑time competition on either Strava Segments or Garmin segments—not both at once—and forbids commingling results. The MCA and Exhibit A preserve Strava’s control over the segment experience and data, including requirements that the Strava‑built experience be identifiable as such and limited to Strava users. 53. The MCA includes strict restrictions and safeguards: Garmin receives a limited, revocable, non‑sublicensable license; may not adapt, reverse engineer, use, copy, modify, or distribute Strava Segments except as expressly licensed; and must comply with confidentiality and use‑of‑materials limits. The MCA also contains remedies and a carve‑out from limitations for breaches of these restrictions, along with fee‑shifting in specified circumstances. Strava performed under the MCA, including by delivering Strava Segments and integration materials, providing updates, and supporting Garmin’s implementation of the agreed user experience. 54. During the parties’ collaboration, Strava supplied segment definitions and integration materials—including code artifacts, APIs/SDKs, documentation, and test assets— necessary to implement the agreed Strava‑built experience. 55. Despite the MCA’s clear limits, Garmin expanded well beyond that agreement’s scope. Garmin built, branded, and widely deployed Garmin‑branded segments outside the Strava‑built experience and to non‑Strava users; enabled segment competition and leaderboards across Garmin Connect (web and mobile) and on devices; and surfaced segment results independent of the Exhibit A constraints. 56. Garmin has also rolled out popularity‑based routing and heatmap features Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 12 of 40
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13 (including Trendline/Popularity Routing and related functionality) that practice Strava’s patented user‑preference map inventions. 57. Representative accused instrumentalities include Garmin Connect (web and mobile); Garmin’s Popularity/Trendline routing and heatmaps; and Garmin wearables and bike computers that support segments and popularity routing, including but not limited to the Edge, Forerunner, Fenix, and Epix product lines. 58. Garmin’s conduct breached the MCA’s express restrictions and, independently, infringed Strava’s U.S. Patent No. 9,116,922. Among other things, Garmin’s segment implementation performs the claimed techniques for defining segments, generating virtual start/finish lines based on path and orientation, detecting crossings (including via associated performance data), and determining matches. 59. Garmin also infringes Strava’s U.S. Patent Nos. 9,297,651 and 9,778,053 through its popularity‑based routing and heatmap features. 60. Strava provided written notice of infringement and breach at least by June 30, 2025, and again in July 2025, yet Garmin has continued its conduct, causing ongoing harm to Strava. Additionally, Garmin was on notice, as a result of its collaboration with Strava and the 2015 MCA, that at least Strava’s segment technology was protected by Strava’s intellectual property rights. Nevertheless, Garmin continued to use Strava’s technology in ways that Strava has never authorized or licensed. 61. Strava has complied with 35 U.S.C. § 287(a) with respect to the Asserted Patents, to the extent applicable, or the asserted claims are directed to methods not subject to marking. Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 13 of 40
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14 COUNT ONE (Infringement of the ’922 Patent) 62. Strava repeats and re-alleges the allegations in the preceding paragraphs as if fully set forth herein. 63. On August 25, 2015, the United States Patent and Trademark Office duly and legally issued the ’922 Patent entitled “Defining and matching segments.” See Exhibit 1. Strava owns all right, title, and interest in and to the ’922 Patent, including the right to assert all causes of action under the ’922 Patent and the right to sue and obtain any remedies for past, present, or future infringement. 64. The ’922 Patent claims a computer-implemented method for matching a previously defined route segment to an effort by receiving a user-submitted definition of the segment, associating the segment with a first set of GPS data, and generating a virtual start line for the segment by determining a path through a user-selected segment start point, determining an orientation of the path, and setting the virtual start line in relation to the orientation. The patent claims specific improvements that include comparing a second set of GPS data associated with an effort to the virtual start line, determining that the second set crosses the virtual start line— including generating an extrapolation from at least a portion of the second set based at least in part on associated data comprising one or more types of performance metrics—determining that the extrapolation crosses the virtual start line, determining that the effort matches the segment based at least in part on the crossing, and accessing information associated with the matched segment. 65. The asserted claims of the ’922 Patent recite concrete data-structuring and control logic. For example, the claims require generating a virtual start line for a user-defined segment by deriving a path through the user-selected start point from recorded GPS data, determining the Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 14 of 40
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15 path’s orientation, and setting the start line in relation to that orientation; they then require determining a match by comparing the effort’s GPS data to that start line and finding a crossing using an extrapolation computed from associated performance metrics (e.g., speed/time). Those are claim-level, processor-executed steps that constrain how the data is processed and when a match is recorded. 66. The asserted dependent claims further tighten that logic with threshold matching— including a higher second (tight-match) threshold than the first (looser) threshold—and with a finish-line crossing requirement before a tight match is recorded; and the asserted system claim requires performing the matching using a spatially indexed query (e.g., an R-tree) to scale lookups over stored segments. At the time of the invention, these claim-recited techniques—individually and in their ordered combination—were not well-understood, routine, or conventional, and they significantly improve the functioning of GPS devices and matching systems by reducing false positives, tolerating GPS jitter and sampling variability, and scaling server-side processing. 67. Figure 9 of the ’922 Patent, reproduced below, is a flow diagram showing an illustrative embodiment of converting a series of GPS information into a set of minimum bounding rectangles (“MBRs”) in accordance with some embodiments. As shown in FIG. 9, the system maps a series of GPS points to tiles, optionally fills gaps to ensure a contiguous path, optionally expands the set of tiles, and then groups the tiles into minimum bounding rectangles, which are stored and queried against an R-Tree–indexed segment database to identify overlaps for matching: Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 15 of 40
p 16
16 ’922 Patent, Fig. 9. 68. Figure 11B of the ’922 Patent, reproduced below, is a flow diagram showing an illustrative embodiment of the segment-matching decision process. The system first determines whether an effort’s overlap with a stored segment exceeds a first threshold; if so, it records a loose match. When the overlap exceeds a higher threshold and the effort crosses the segment’s virtual start and finish lines, the system records a tight match, operationalizing when a user truly completed the segment. Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 16 of 40
p 17
17 ’922 Patent, Fig. 11B. 69. Defendants have directly infringed and continue to directly infringe one or more claims of the ’922 Patent, including at least Claims 1, 11, 12, and 15 (“Asserted ’922 Claims”), by making, using, offering to sell, selling, and importing products and services that perform the patented methods and/or employ the patented systems in the United States, without license or authority, including but not limited to Garmin Connect and Garmin devices—including Edge bike Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 17 of 40
p 18
18 computers, Forerunner, Fenix, and Epix watches—that support segments (the “’922 Accused Instrumentalities”). 70. Defendants have directly infringed and continue to directly infringe at least one claim of the ’922 Patent, including the Asserted ’922 Claims, in violation of 35 U.S.C. § 271(a). 71. For instance, Defendants’ Garmin Connect platform and Garmin devices practice the steps of the claimed method of defining and matching user-created segments. In particular, Garmin invites users to create segment definitions and stores them for later comparison against users’ recorded efforts. When a user’s path approaches a stored segment, Garmin devices detect the segment start and present a segment screen; when the user’s path crosses the segment start and proceeds along the segment, the device records and reports the result, including automatically signaling completion at the finish. These functionalities satisfy the limitations of Claim 1, including receiving a user-defined segment, generating and using a segment start line aligned to the path, and determining a match by comparing activity GPS data to that start line using performance data the device tracks during the effort. The ’922 Patent describes this method, including generating a virtual start line from the user-selected start and the segment path orientation and then determining a match when the extrapolated effort crosses that start line. The following screenshots from Garmin’s website are illustrative: Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 18 of 40
p 19
19 Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 19 of 40
p 20
20 72. Defendants directly infringe by performing one or more steps of the asserted methods on their servers and devices; alternatively, any steps performed by end users are performed under Defendants’ direction or control and/or as part of a joint enterprise, including because Defendants condition participation in and benefits from Garmin Segments on performance of those steps and dictate the manner or timing of such performance through device firmware, defaults, and instructions. 73. On information and belief, Defendants also practice the additional limitations of dependent claims addressing matching thresholds. In particular, Garmin employs distinct tolerances for (i) initial/looser detection used to alert on segment approach and (ii) tighter detection used to record a completed match—satisfying the two-threshold scheme and the requirement that the second threshold exceed the first in Claim 11. Device behavior and documentation reflect this separation between approach alerts and completed-segment determinations. 74. Defendants further practice the additional “finish-line” requirement of Claim 12: Garmin devices determine that a tight match occurs only when the user’s recorded GPS data traverses the segment from start to finish, and they display a completion message when the finish is crossed. The following screenshot from Garmin’s website is illustrative: Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 20 of 40
p 21
21 75. Defendants also infringe the asserted system claim. Garmin’s servers and devices comprise a system with processors and memory configured to perform the foregoing matching operations at scale, including storing large numbers of segments and efficiently querying them against uploaded activities to determine matches and populate leaderboards. On information and belief, Garmin implements these queries using a spatial index (e.g., an R-tree or equivalent) as recited in Claim 15, which the ’922 Patent discloses for scalable segment matching; Garmin’s own materials confirm segment storage and leaderboard operations integral to these queries. 76. To the extent any limitation is not literally present, infringement occurs under the doctrine of equivalents because the Accused Products perform substantially the same function, in Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 21 of 40
p 22
22 substantially the same way, to achieve substantially the same result. 77. Garmin also indirectly infringes by inducing and contributing to users’ infringement, with knowledge of the ’922 Patent at least as of June 30, 2025, and specific intent that customers use the ’922 Accused Instrumentalities in an infringing manner. Defendants’ affirmative acts include, by way of example, providing detailed instructions on their website and in product manuals, showing users how to create and “race” infringing Garmin Segments. Such acts have induced and continue to induce direct infringement of the Asserted Claims. 78. Defendants’ infringement has been and continues to be willful. Despite their knowledge of the ’922 Patent and their infringement since at least June 30, 2025, Defendants have intentionally or recklessly continued their infringing acts, making this an exceptional case, warranting enhanced damages and reasonable attorneys’ fees under 35 U.S.C. §§ 284-285. 79. Plaintiff has complied with 35 U.S.C. § 287. The Asserted ’922 Claims include method claims that are not subject to § 287’s marking requirement. To the extent § 287 applies to the asserted system claim, Plaintiff has not made, sold, or authorized the sale of any patented articles practicing that claim in the United States prior to suit, or, alternatively, Defendants had actual notice of the ’922 Patent and the basis for infringement no later than June 30, 2025; therefore, § 287 does not bar recovery of pre-suit damages. 80. Plaintiff has been damaged by Defendant’s infringement in an amount to be proven at trial and is entitled to no less than a reasonable royalty and/or lost profits pursuant to 35 U.S.C. § 284. 81. Monetary relief alone is inadequate. Garmin’s continued infringement of the ’922 Patent causes irreparable harm to Strava, including loss of network effects, erosion of platform Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 22 of 40
p 23
23 differentiation and goodwill, and brand loyalty that cannot be fully measured or compensated in money. There is a causal nexus between the accused segment-identification, matching, and ranking and consumer demand for Garmin’s devices and services. Strava is therefore entitled to a permanent injunction prohibiting Garmin from making, using, offering to sell, selling, or importing the accused implementations (and any colorable variations) of the patented technology, and Strava has no adequate remedy at law; the balance of hardships and the public interest favor injunctive relief. COUNT TWO (Infringement of the ’651 Patent) 82. Strava repeats and re-alleges the allegations in the preceding paragraphs as if fully set forth herein. 83. On March 29, 2016, the United States Patent and Trademark Office duly and legally issued the ’651 Patent entitled “Generating user preference activity maps.” See Exhibit 2. Strava owns all right, title, and interest in and to the ’651 Patent, including the right to assert all causes of action under the ’651 Patent and the right to sue and obtain any remedies for past, present, or future infringement. 84. The ’651 Patent claims computer-implemented systems, methods, and computer program products that transform massive GPS activity datasets into a “user‑preference map” and use that map to compute route suggestions. The asserted claims recite concrete, processor‑executed steps and data structures including (i) mining user activities according to an ordered hierarchy of GPS recording device types to prioritize higher‑accuracy sources; (ii) aggregating traversals to edges of a base map and storing edge‑level metadata in the user‑preference map; and (iii) determining one or more suggested routes between user‑input endpoints based at least in part on Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 23 of 40
p 24
24 the user‑preference map, including by receiving user‑input route preferences and presenting route candidates. These are claim‑recited mechanisms that improve the way computer systems process and query geospatial data at scale, not mere data display. 85. At the time of the invention, the ordered‑device mining and edge‑level aggregation used to generate and query the user‑preference map—individually and in their ordered combination—were not well‑understood, routine, or conventional. Implementing the claimed pipelines materially improves functionality by reducing noise from heterogeneous devices, increasing the accuracy and robustness of edge statistics (including barometrically normalized elevation profiles), and enabling efficient server‑side route computation across large activity corpora. 86. Figures of the ’651 Patent (e.g., Figs. 5 and 10A–10E) depict exemplary flows that match traversals to base‑map edges and normalize barometric elevation profiles for storage as edge metadata in the user‑preference map; those disclosures support and illustrate, but do not limit, the asserted claims: Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 24 of 40
p 25
25 ’651 Patent, Fig. 5. Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 25 of 40
p 26
26 ’651 Patent, Fig. 10E. 87. Defendants have directly infringed and continue to directly infringe one or more claims of the ’651 Patent, including at least Claims 1, 2, 8, 9, 11, 18, and 23 (the “Asserted ’651 Claims”), by making, using, offering to sell, selling, and importing products and services that practice the patented technology in the United States, without license or authority, including Garmin Connect and Garmin devices—such as Edge cycling computers and Forerunner, Fenix, and Epix watches—that implement Trendline/Popularity routing, heatmaps, Courses, and related features (the “’651 Accused Instrumentalities”). 88. By way of non‑limiting example, the ’651 Accused Instrumentalities collect and prioritize activities recorded on different device types (including settings such as Every‑Second Recording), aggregate those activities to a base map to generate a user‑preference map (e.g., popularity/heatmap datasets) with edge‑level metadata, and determine one or more suggested Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 26 of 40
p 27
27 routes between user inputs, identifying endpoints based at least in part on that user‑preference map—while also receiving user route preferences and presenting route candidates to the user. These implementations satisfy the limitations of at least the Asserted ’651 Claims. 89. Defendants directly infringe by performing one or more steps of the asserted methods on their servers and devices; alternatively, any steps performed by end users are performed under Defendants’ direction or control and/or as part of a joint enterprise, including because Defendants condition participation in and benefits from the accused features on performance of those steps and dictate the manner or timing of such performance through device firmware, defaults, and instructions. 90. On information and belief, Defendants further practice dependent limitations requiring, for example, that the base map comprise GIS datasets; that the system present a user‑preference map and/or the suggested routes at a user interface; that route computation incorporate user‑provided preferences; and that the system select barometric‑data candidate activities for edges and normalize recorded elevations based on obtained edge elevation data, storing the normalized profile as edge metadata—all as recited in the Asserted ’651 Claims. 91. The following screenshots from Defendants’ publicly available pages and manuals are illustrative of the accused functionality, including a user-preference map, and allowing users to create routes prioritizing popularity, distance, time, or elevation based on user datasets: Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 27 of 40
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28 Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 28 of 40
p 29
29 92. To the extent any limitation is not literally present, infringement occurs under the doctrine of equivalents because the ’651 Accused Instrumentalities perform substantially the same function, in substantially the same way, to achieve substantially the same result. 93. Defendants also induce and contribute to infringement of the Asserted ’651 Claims, with knowledge of the ’651 Patent at least as of July 25, 2025, and specific intent that customers use the ’651 Accused Instrumentalities in an infringing manner. Defendants’ affirmative acts include, by way of example, publishing user guides, support articles, marketing pages, and in‑device prompts instructing users how to enable and use Trendline/Popularity routing, heatmaps, Courses, and related features. 94. Defendants’ infringement has been and continues to be willful. Despite their knowledge of the ’651 Patent and their infringement since at least July 25, 2025, Defendants have intentionally or recklessly continued their infringing acts, making this an exceptional case and Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 29 of 40
p 30
30 warranting enhanced damages and reasonable attorneys’ fees under 35 U.S.C. §§ 284–285. 95. Plaintiff has complied with 35 U.S.C. § 287. The Asserted ’651 Claims include method claims that are not subject to § 287’s marking requirement. To the extent § 287 applies to any asserted system or computer‑readable‑medium claims, Plaintiff has not made, sold, or authorized the sale of any patented articles practicing those claims in the United States prior to suit, or, alternatively, Defendants had actual notice of the ’651 Patent and the basis for infringement no later than July 25, 2025; therefore, § 287 does not bar recovery of pre‑suit damages. 96. Strava has suffered and will continue to suffer damages as a result of Defendants’ infringement of the ’651 Patent. Strava is entitled to recover damages adequate to compensate for such infringement, including no less than a reasonable royalty and, where proven, lost profits, together with pre‑ and post‑judgment interest and costs. Monetary relief alone is inadequate; Garmin’s continued infringement causes irreparable harm, including loss of network effects, erosion of platform differentiation and goodwill, and brand loyalty. There is a causal nexus between the accused mapping/routing implementations and consumer demand for Garmin’s products and services. Strava is therefore entitled to a permanent injunction prohibiting Defendants from making, using, offering to sell, selling, or importing the accused implementations (and any colorable variations) of the patented technology. COUNT THREE (Infringement of the ’053 Patent) 97. Strava repeats and re-alleges the allegations in the preceding paragraphs as if fully set forth herein. 98. On October 3, 2017, the United States Patent and Trademark Office duly and Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 30 of 40
p 31
31 legally issued the ’053 Patent entitled “Generating user preference activity maps.” See Exhibit 3. Strava owns all right, title, and interest in and to the ’053 Patent, including the right to assert all causes of action under the ’053 Patent and the right to sue and obtain any remedies for past, present, or future infringement. 99. The ’053 Patent is a continuation of the ’651 Patent and claims concrete, computer‑implemented pipelines executed by a processor and memory. The asserted claims require collecting activities recorded by a plurality of GPS devices; mining those activities according to an order associated with device‑type accuracy; aggregating the activities to a base map to generate a user‑preference map; and, in the same claimed system, receiving user inputs and generating one or more suggested routes between user‑specified endpoints based on that user‑preference map. These claim‑recited techniques significantly improve the functioning of computer systems that process and route over large‑scale geospatial datasets, and they are not directed to mere data display. 100. At the time of the invention, the combination of device‑type‑ordered mining with edge‑based aggregation and user‑preference‑driven routing—implemented as a processor‑configured pipeline with memory storing instructions—was not well‑understood, routine, or conventional. The claimed architecture reduces noise, increases the accuracy and robustness of the map‑derived statistics used for routing, and scales computation of route candidates across large activity corpora. Any contrary contention raises fact issues that cannot be resolved on the pleadings. 101. Defendants have directly infringed and continue to directly infringe one or more claims of the ’053 Patent, including at least Claims 1, 3, 9, 10, and 21 (the “Asserted ’053 Claims”), Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 31 of 40
p 32
32 by making, using, offering to sell, selling, and importing products and services that practice the patented technology in the United States, without license or authority, including Garmin Connect and Garmin devices—such as Edge cycling computers and Forerunner, Fenix, and Epix watches— that implement Trendline/Popularity routing, heatmaps, Courses, and related features (the “’053 Accused Instrumentalities”). 102. By way of non‑limiting example, the ’053 Accused Instrumentalities collect and prioritize activities recorded on different device types; aggregate those traversals to a base map to generate a user‑preference map with edge‑level metadata; receive user inputs specifying endpoints and route preferences; and generate one or more suggested routes between those endpoints based at least in part on the user‑preference map, presenting the route candidates to the user. These implementations satisfy the limitations of at least the Asserted ’053 Claims. 103. Defendants directly infringe by performing one or more steps of the asserted methods on their servers and devices; alternatively, any steps performed by end users are performed under Defendants’ direction or control and/or as part of a joint enterprise, including because Defendants condition participation in and benefits from the accused features on performance of those steps and dictate the manner or timing of such performance through device firmware, defaults, and instructions. 104. The following screenshots from Defendants’ publicly available pages and manuals are illustrative of the accused functionality: Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 32 of 40
p 33
33 Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 33 of 40
p 34
34 105. To the extent any limitation is not literally present, infringement occurs under the doctrine of equivalents because the ’053 Accused Instrumentalities perform substantially the same function, in substantially the same way, to achieve substantially the same result. 106. Defendants also induce and contribute to infringement of the Asserted ’053 Claims, with knowledge of the ’053 Patent at least as of July 25, 2025, and specific intent that customers use the ’053 Accused Instrumentalities in an infringing manner. Defendants’ affirmative acts include, by way of example, publishing user guides, support articles, marketing pages, and in‑device prompts instructing users how to enable and use Trendline/Popularity routing, heatmaps, Courses, and related features. 107. Defendants’ infringement has been and continues to be willful. Despite their knowledge of the ’053 Patent and their infringement since at least July 25, 2025, Defendants have intentionally or recklessly continued their infringing acts, making this an exceptional case and Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 34 of 40
p 35
35 warranting enhanced damages and reasonable attorneys’ fees under 35 U.S.C. §§ 284–285. 108. Plaintiff has complied with 35 U.S.C. § 287. The Asserted ’053 Claims include method claims that are not subject to § 287’s marking requirement. To the extent § 287 applies to any asserted system or computer‑readable‑medium claims, Plaintiff has not made, sold, or authorized the sale of any patented articles practicing those claims in the United States prior to suit, or, alternatively, Defendants had actual notice of the ’053 Patent and the basis for infringement no later than July 25, 2025; therefore, § 287 does not bar recovery of pre‑suit damages. 109. Strava has suffered and will continue to suffer damages as a result of Defendants’ infringement of the ’053 Patent. Strava is entitled to recover damages adequate to compensate for such infringement, including no less than a reasonable royalty and, where proven, lost profits, together with pre‑ and post‑judgment interest and costs. Monetary relief alone is inadequate; Garmin’s continued infringement causes irreparable harm, including loss of network effects, erosion of platform differentiation and goodwill, and brand loyalty. There is a causal nexus between the accused mapping/routing implementations and consumer demand for Garmin’s products and services. Strava is therefore entitled to a permanent injunction prohibiting Defendants from making, using, offering to sell, selling, or importing the accused implementations (and any colorable variations) of the patented technology. COUNT FOUR (Breach of Contract) 110. Strava repeats and re-alleges the allegations in the preceding paragraphs as if fully set forth herein. 111. The MCA is a valid, enforceable contract between Strava and Garmin Ltd. Strava Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 35 of 40
p 36
36 performed or was excused from performing all obligations. 112. The MCA grants Garmin a limited, revocable, non‑sublicensable license to Strava Segments “solely” to incorporate Strava Segment functionality into compatible Garmin devices and “solely” as required to fulfill the Strava‑built user experience described in Exhibit A for Strava users. All other rights were reserved to Strava and the MCA explicitly stated that Garmin could not “modify, adapt, translate, create derivative works of, reverse engineer, decompile, or disassemble” Strava Segments. 113. Garmin breached the MCA by, among other things: (a) building, branding, marketing, and distributing Garmin segments beyond the Strava‑built user experience and to non‑Strava users; (b) adapting and using Strava Segments and related know‑how to develop and deploy Garmin Segments; (c) copying, modifying, and distributing Strava Segments or portions thereof outside the scope of the limited license; and (d) failing to comply with Exhibit A’s constraints on user‑choice and non‑commingling. 114. Garmin’s breaches caused Strava harm, including lost revenue and market opportunities, erosion of Strava’s competitive differentiation, and unjust gains to Garmin. The MCA provides a carve‑out from damages limitations for breaches of the Section 8(E) restrictions, and provides for prevailing‑party attorneys’ fees. Strava seeks the full measure of contractual damages and equitable relief, including injunctive relief compelling Garmin’s compliance with the MCA. 115. Garmin’s breaches also conferred unjust benefits on Garmin, including accelerated development and deployment of Garmin Segments and popularity-based routing built on Stravaprovided materials and know-how, warranting disgorgement as permitted by law and equity. Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 36 of 40
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37 COUNT FIVE (Breach of the Implied Covenant of Fair Dealing) 116. Strava repeats and re-alleges the allegations in the preceding paragraphs as if fully set forth herein. 117. The MCA is a valid and enforceable contract that governs the parties’ collaboration and is subject to New York law. Under New York law, every contract includes an implied covenant of good faith and fair dealing that prohibits a party from doing anything that would destroy or injure the other party’s right to receive the benefits of the contract. 118. The MCA allocates to Strava the right to control the Strava‑built segment experience for Strava users on compatible Garmin devices, reserves to Strava all rights not expressly granted, and restricts Garmin’s use of Strava Segments and related materials to what is required to implement the Exhibit A, Strava‑built user experience. The benefits of this bargain to Strava include, among other things, maintaining Strava’s control and differentiation of the segment experience; protecting Strava’s segment technology and goodwill; and avoiding the unauthorized use of collaboration access to replicate Strava functionality in Garmin’s own stack. 119. Under the MCA, Garmin possessed some degree of discretion in implementing device features and integrations. However, Garmin exercised that discretion in bad faith and contrary to Strava’s justified expectations by, among other things: (a) using collaboration access to implement substantially similar segment functionality in Garmin‑branded software and device firmware outside the Strava‑built experience and for non‑Strava users; (b) surfacing segment competition and leaderboards in Garmin Connect and on devices in ways that bypass, dilute, or undermine the Exhibit A constraints and Strava’s control; and (c) leveraging Strava‑provided materials and know‑how for purposes not required to implement the Exhibit A experience. Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 37 of 40
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38 120. Even if Garmin’s conduct were found not to violate any single express provision of the MCA, Garmin’s course of dealing and use of the collaboration access to supplant Strava’s segment experience and divert the benefits of the bargain to itself breached the implied covenant by depriving Strava of its fruits under the MCA. 121. As a direct and proximate result of Garmin’s breach of the implied covenant, Strava has suffered damages, including lost revenue and business opportunities, erosion of competitive differentiation and network effects, harm to goodwill, and unjust gains to Garmin. Strava is entitled to compensatory damages, equitable relief, and attorneys’ fees pursuant to the MCA. 122. This claim is pled in the alternative to, and not as a duplication of, Strava’s express breach claim. To the extent the trier of fact concludes that Garmin did not breach any express provision of the MCA, Garmin’s conduct nonetheless breached the implied covenant under New York law. FEES AND COSTS 123. To the extent that Defendants’ willful and deliberate infringement or litigation conduct supports a finding that this is an “exceptional case,” an award of attorney’s fees and costs to Strava is justified pursuant to 35 U.S.C. § 285. PRAYER FOR RELIEF WHEREFORE, Strava respectfully requests that the Court enter judgment and order: A. that Defendants have infringed the ’922, ’651, and ’053 Patents; B. that Defendants’ infringement has been and is willful; C. awarding damages adequate to compensate Strava for Defendants’ infringement, with pre‑ and post‑judgment interest, and trebling for willfulness under 35 U.S.C. § 284; Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 38 of 40
p 39
39 D. permanently enjoining Defendants, their officers, agents, servants, employees, attorneys, and those in active concert or participation with them, from further infringement of the Asserted Patents, including but not limited to permanently enjoining any and all sales of Garmin hardware with functionality that infringes on the Asserted Patents, including but not limited to permanently enjoining any and all sales of Garmin hardware with functionality that infringes on the Asserted Patents and the use of infringing software (e.g., Garmin Connect); E. awarding Strava its contract damages, including those available for breaches of the MCA’s Section 8(E) restrictions, and equitable relief; F. awarding Strava its costs and reasonable attorneys’ fees under 35 U.S.C. § 285 and the MCA; and G. awarding such other and further relief as the Court deems just and proper. DEMAND FOR JURY TRIAL Pursuant to Rule 38 of the Federal Rules of Civil Procedure, Plaintiff hereby demands a jury trial on all issues triable by jury. Dated: September 30, 2025 Respectfully submitted, /s/ Joel D. Sayres Joel D. Sayres (#41926) Faegre Drinker Biddle & Reath LLP 1144 15th Street, Suite 3400 Denver. CO 80202 Tel.: (303) 607-3500 Fax: (303) 607-3600 joel.sayres@faegredrinker.com Attorneys for Plaintiff Strava, Inc. Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 39 of 40
p 40
40 Of Counsel: Ryan Wong Andrew Bruns J.D. Schneider Keker, Van Nest, & Peters LLP 633 Battery Street San Francisco, CA 94111-1809 Tel: (415) 391-5400 Fax: (415) 397-7188 rwong@keker.com abruns@keker.com jschneider@keker.com Plaintiff’s Address: 181 Fremont Street San Francisco, CA 94105 Case No. 1:25-cv-03074-DDD-CYC Document 1 filed 09/30/25 USDC Colorado pg 40 of 40