UTMB 2025 : la charte de comportement publiée par les organisateurs en dit long sur l’état du trail.
Elle est affichée en grand. Elle parle de respect, de sourires, d’humilité. La charte de bonne conduite de l’UTMB 2025 semble anodine. Mais elle révèle bien plus qu’il n’y paraît. Derrière son ton bienveillant et ses recommandations polies se cache un constat brutal : le trail a changé, et tout le monde ne suit pas.
Une réponse à un vrai malaise sur le terrain
Quand une organisation comme l’UTMB prend la peine de rédiger et de publier une charte comportementale, ce n’est pas un gadget marketing. C’est une réponse directe à un problème bien réel : la cohabitation devient de plus en plus difficile entre coureurs, bénévoles, habitants et territoire. Des débordements existent. Ils remontent de toutes parts : stationnements anarchiques, insultes envers les bénévoles, déchets jetés sans vergogne sur les sentiers. La montagne n’est pas qu’un décor Instagram : c’est un espace de vie, de travail, de culture. Et la patience des locaux a des limites.
Cette charte n’est donc pas une initiative “sympa”. C’est un signal d’alerte diplomatique. Une manière polie de dire : “Si ça continue comme ça, certains ne vous accueilleront plus”.
Le trail victime de sa popularité
Il faut bien le reconnaître : le trail a changé de visage. Autrefois pratique marginale, il est devenu un phénomène grand public. Résultat : les pelotons s’élargissent, les profils se diversifient, les codes se perdent. À l’UTMB, on croise désormais aussi bien des montagnards barbus que des coureurs sur route venus chercher leur quota de légende, des influenceurs en quête de contenu que des athlètes professionnels ultra-ciblés par leurs sponsors. Et tout ce petit monde ne partage pas forcément la même vision de l’effort, ni le même respect du terrain.
La charte vient tenter de restaurer un socle commun. Elle veut transmettre l’esprit originel du trail : entraide, humilité, autonomie, discrétion. Ce n’est pas gagné, mais au moins, le geste est posé.
Quand il faut redire l’évidence
Le plus troublant dans cette charte, c’est qu’elle doit rappeler ce qui devrait aller de soi. Dire bonjour à un bénévole. Remercier un habitant qui ouvre son jardin pour laisser passer la course. Ne pas se garer comme un goret dans un hameau alpin. Ne pas hurler à trois heures du matin dans une vallée paisible.
Ce sont des règles élémentaires de civilité. Et pourtant, il faut les réécrire noir sur blanc. Comme si certains coureurs, grisés par l’événement ou convaincus que leur dossard vaut passe-droit, oubliaient toute forme de considération humaine ou territoriale.
Ce n’est pas seulement triste. C’est inquiétant.
Un ton (trop) poli face à des comportements brutaux
Sur la forme, la charte de l’UTMB 2025 est soignée. Elle parle de “sourires”, de “transmettre la magie”, de “vivre une aventure humaine”. C’est élégant. Mais peut-être un peu trop. Car la réalité, elle, est parfois bien plus rugueuse : agressivité verbale, mépris des consignes, individualisme forcené.
Un simple sourire ne suffit pas toujours à apaiser une vallée excédée. On aurait aimé un ton un peu plus ferme, voire des exemples concrets. Des rappels simples : “ne coupez pas les lacets”, “n’insultez pas un bénévole qui vous demande de ralentir”, “ne laissez pas vos gels sur le sentier, même si vous êtes cramé”.
Le trail est un sport exigeant. Il mérite une exigence comportementale au même niveau.
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