Elle visait un test. Elle a trouvé une victoire. Kaline Osaki, traileuse encore peu connue du grand public, a remporté la mythique 6000D de La Plagne dans des conditions apocalyptiques. Mais derrière la première place, ce sont surtout des larmes qui ont marqué sa course. Celles de la douleur, du froid… et d’une sacrée revanche sur la vie.
Kaline Osaki, une victoire glacée, arrachée au mental
Kaline Osaki ne s’attendait pas à ça. Ni à ces conditions météo extrêmes sur les hauteurs de la Plagne, ni à ce corps encore affaibli par une mononucléose qui l’a tenue loin des sentiers pendant deux mois. À peine remise, la voilà lancée sur les 69 km et 3 400 m de D+ de la 6000D. Autant dire : un chantier.
Au bout de 45 minutes, elle pense jeter l’éponge. Trop mal. Trop tôt. « J’ai failli abandonner », dira-t-elle plus tard. Mais son coach est là, elle serre les dents, elle reste. Bien lui en a pris. Osaki s’accroche, grignote du terrain, remonte, une à une, les concurrentes qui avaient pris le large.
Pleurs sur le glacier, podium dans la vallée
C’est au sommet du parcours, sur le glacier de Bellecôte à plus de 3 000 mètres, que tout bascule. Non pas sur le plan sportif — la victoire est encore loin — mais sur le plan humain. Kaline Osaki fond en larmes. « J’en ai pleuré, j’avais les doigts gelés », lâche-t-elle. Ce n’est pas une image : elle a vraiment pleuré, seule dans le vent, avec les mains tétanisées et le visage fouetté par le grésil.
Ce moment aurait pu casser n’importe qui. Elle, non. Elle s’est redressée, a calé le mental en mode Pommeret — qu’elle admire — et a fini par dominer l’épreuve. Ligne d’arrivée franchie en 7h49, 38e au scratch, première femme avec plus de 15 minutes d’avance. Et sans doute une des victoires les plus émouvantes de la saison.
Une carrière de sportive en renaissance
Ancienne championne de télémark (équipe de France, podiums internationaux), Kaline Osaki n’est pas une inconnue dans le monde de l’endurance. Mais en trail, elle commence tout juste à écrire son histoire. À 30 ans, avec à peine une saison dans les jambes, elle signe là une victoire qui pourrait bien lancer une nouvelle trajectoire. Son objectif ? La CCC de l’UTMB. Et quand on voit ce qu’elle est capable de faire dans la tempête, on se dit qu’elle n’a pas fini de faire pleurer ses adversaires.
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- Illustration inspirée de la gagnante de la 6000D, générée par intelligence artificielle à des fins éditoriales. Cette image ne constitue pas une représentation fidèle ou officielle de la personne concernée et ne vise en aucun cas à lui porter atteinte. Utilisation conforme au droit à l’information et au respect de la dignité.
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