Mathieu Blanchard avant la Hardrock 100 : l’appel de l’aventure
Arrivé à Silverton, dans le Colorado, Mathieu Blanchard aborde avec humilité et enthousiasme sa première participation à la Hardrock 100. Après des années à rêver de cette course mythique, il tient enfin son dossard sur l’un des ultra-trails les plus sélectifs du monde. « C’est mon année pour courir la Hardrock », résume-t-il avec simplicité.
Plus qu’une compétition, c’est une plongée dans l’inconnu qui l’attend. Blanchard le reconnaît : ce qu’il avait vu en images ne correspondait pas à la rudesse du terrain qu’il a découvert sur place. « On ne montre que les départs et arrivées. Mais le vrai Hardrock, c’est Little Giant, Pole Creek, Handies Peak… C’est sauvage, c’est brut, c’est ce que j’aime. »
Mathieu Blanchard : son acclimatation à l’altitude, un vrai défi
Conscient que son organisme ne réagit pas bien à l’altitude, il s’est installé trois semaines en amont dans la région pour s’acclimater. Les débuts ont été rudes : saignements de nez, nuits hachées, fatigue anormale. Mais après quelques jours et une ascension de Handies Peak « en mode pique-nique », les sensations sont revenues. « Je ne ressens plus l’altitude, je dors bien. Je pense que je suis prêt. »
Le poids de l’UTMB, l’envie de retrouver le plaisir
L’an dernier, le coureur français avait abandonné l’UTMB. Une décision difficile, qu’il relie aujourd’hui à une surcharge mentale. « J’étais usé par la pression des médias, des réseaux, des sponsors. Mon corps a dit stop à travers une douleur au tendon d’Achille. » Il a depuis revu sa manière de courir, en s’entourant notamment d’un préparateur mental. Résultat : un rebond éclatant à la Diagonale des Fous un mois plus tard. Sa priorité est désormais claire : courir pour vivre une aventure, pas pour la gagne.
Pacers : une logique de survie
Pour cette course, il aura un pacer. Un changement de culture qu’il assume pleinement. « En France, on critique les pacers, mais ici c’est vital. On est hors réseau, parfois en pleine tempête. Le pacer, ce n’est pas juste un lièvre, c’est un partenaire de sécurité. »
Il insiste : en haute altitude, la lucidité disparaît. « Ton cerveau fonctionne comme celui d’un enfant de trois ans. Le pacer pense à ta place, t’aide à garder le cap. » Pour lui, c’est même dans l’esprit du trail : entraide, intelligence collective, adaptation à l’environnement.
Une belle équipe française… et un peu de dérision
Cette édition 2025 verra la présence de plusieurs Français de haut niveau, dont Ludovic Pommeret et Germain Grangier. Dans une touche d’humour, Blanchard explique qu’ils ont prévu de « manger l’énergie de Zach Miller pendant la course », façon de dire que l’Américain sera leur principal adversaire… et source d’inspiration.
Pour Blanchard, la Hardrock 100 est la course parfaite : technique, imprévisible, avec des orages, du froid, de la chaleur, des animaux sauvages… Bref, tout ce qui fait de l’ultra un vrai défi. Et si tout va bien, ce sera peut-être plus qu’une aventure : un vrai retour au sommet.
Résumé
À la veille de la Hardrock 100, Mathieu Blanchard se présente dans le Colorado avec une approche résolument tournée vers l’aventure. Loin de l’objectif de victoire, il affirme vouloir vivre une expérience humaine et sauvage, fidèle à l’esprit originel du trail. Après un abandon à l’UTMB 2024 causé par la pression médiatique et mentale, il a recentré sa pratique sur le plaisir et la découverte. Il s’est acclimaté trois semaines à l’altitude, conscient de ses fragilités physiologiques. Il souligne aussi le rôle crucial du pacer aux États-Unis, perçu comme un soutien logistique et sécuritaire plus qu’un simple lièvre. Entouré d’autres Français de haut niveau, Blanchard aborde la course avec sérieux, mais sans pression : « Je ne suis pas là pour gagner, mais pour vivre l’aventure. »
FAQ
Pourquoi Mathieu Blanchard veut-il courir la Hardrock 100 ?
Parce qu’il considère cette course comme l’une des plus mythiques au monde. Il la voit comme une aventure totale.
Comment s’est-il préparé à l’altitude ?
Il s’est installé dans le Colorado trois semaines avant la course pour habituer son corps. Il a également effectué des tests en France, qui ont révélé une sensibilité particulière à l’altitude.
Quel est son état d’esprit après l’UTMB 2024 ?
Il a tiré les leçons de son abandon à Chamonix. Il veut désormais courir pour l’expérience, pas pour la pression du résultat.
Pourquoi aura-t-il un pacer à la Hardrock ?
Contrairement aux idées reçues, le pacer n’est pas un luxe ici, mais une nécessité sécuritaire. Il aide à gérer les passages critiques dans une course extrême.
Qui sont les autres Français engagés ?
Au moins deux autres élites tricolores : Ludovic Pommeret et Germain Grangier. Ensemble, ils forment une équipe de choc… avec une bonne dose d’humour.
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