France Travail innove encore. Après les formations pour devenir testeur de matelas, dégustateur de croquettes ou vendeur de selfies de pieds sur Internet, voici désormais une opportunité en or pour tous ceux qui ont une Fenix 8 et des S/Lab qui prennent la poussière : la formation “Devenir influenceur trail”.
Pensée pour “redynamiser les vallées désertées et offrir des perspectives aux sportifs précaires”, cette nouvelle formation publique entend professionnaliser une vocation trop longtemps laissée au hasard : courir (ou marcher vite), se prendre en photo, et simuler l’extase spirituelle avec sortie de Born to Run.
“On n’a jamais eu autant de demandes” explique Serge, responsable du pôle formation. “Le planning est plein jusqu’en décembre. On pense même ouvrir une antenne mobile au ravito du 65e kilomètre de l’EcoTrail Paris au printemps prochain.”
Le programme est dense et très sérieux
Sur trois semaines, les stagiaires apprennent à maîtriser les fondamentaux :
– Filmer son vomi de façon esthétique
– Crier “non mais c’est la vie ça” OU « la vie est dure mais pas pour moi » au sommet d’un col même par brouillard
– Écrire un post de 700 mots pour raconter un abandon sans dire “j’ai abandonné”
– Booster l’engagement en simulant une tendinite tibiale antérieure
Des modules optionnels sont également proposés :
– “Filmer ses pieds en descente sans se tuer”
– “Partenariat et gel énergétique : comment faire croire qu’on adore ça sans dire que c’est un partenariat ?”
– “Business model du dossard offert à vie”
– “Business model du régime sans jamais perdre de poids”
– “Apprendre l’orthographe et consigner tout ça dans un bouquin”
– “Se doper pour pas finir dernier sans jamais se faire chopper”
– “Comment faire passer un échec pour une réussite”
Témoignages : “Grâce à cette formation, j’ai enfin pu vendre ma vie”
Océane, ex-étudiante en philosophie, fait partie des premières inscrites :
“À la fin de mon master, j’ai compris que vendre des photos de mes pieds ne suffirait plus. Aujourd’hui, je peux faire la même chose mais au sommet, pleurer en live sur Insta, et décrocher un code promo pour des chaussettes en mérinos.”
Pensée sur le long terme, la formation donne aux apprenants “les clés pour évoluer durablement dans l’écosystème de l’authenticité sponsorisée”. Un bilan carbone très lourd, mais un taux de clics élevé.
Le trail, avenir du chômage rural ?
Pour le gouvernement, il s’agit surtout d’adapter l’emploi à la passion des Français pour l’effort inutile.
“On a essayé avec la formation d’auxiliaire de crèche ou de comptable, mais ça n’intéresse plus personne. Aujourd’hui, les jeunes veulent transpirer avec du style, pas faire des tableaux Excel.”
Et demain ? Une extension vers d’autres disciplines est à l’étude, comme “influenceur gravel minimaliste”, “ambassadeur de paddle introspectif” ou “YouTubeur spécialisé en jeûne post-compétition”.
Résumé
Cet article est une satire humoristique imaginant que France Travail aurait lancé une formation pour devenir influenceur trail. À travers ce récit fictif, il critique avec ironie la professionnalisation croissante de l’influence sur les réseaux sociaux, y compris dans le domaine du trail. Il évoque également, de manière détournée, la réalité du métier d’influenceur, aujourd’hui reconnu juridiquement, encadré par des lois, mais encore peu structuré. L’article s’appuie sur des références réelles comme l’encadrement légal de l’influence commerciale ou la précarité économique d’une majorité de créateurs de contenu dans le spo
FAQ
Est-ce que cette formation existe vraiment ?
Non. L’article est une satire, un Goratrail, donc totalement fictif. France Travail ne propose à ce jour aucune formation officielle pour devenir influenceur trail. Par contre, il existe des formations privées au marketing d’influence, parfois financées par le CPF, ce qui en dit long.
Combien y a-t-il de chômeurs en France ?
Selon les derniers chiffres (source : INSEE ou France Travail), le taux de chômage est d’environ 7,5 %, ce qui représente plus de 2 millions de personnes inscrites à France Travail en catégorie A. Assez pour justifier toutes sortes de reconversions… même imaginaires.
Le métier d’influenceur existe-t-il vraiment ?
Oui. Depuis 2021, le métier d’influenceur est officiellement reconnu dans certaines nomenclatures professionnelles, même s’il reste très flou juridiquement. On parle désormais :
- d’“acteur du marketing d’influence”,
- d’“entrepreneur du numérique”
- ou tout simplement de “créateur de contenu”.
Certaines écoles privées et agences proposent des formations, et des statuts juridiques sont de plus en plus adoptés (auto-entrepreneur, société, etc.).
Est-ce encadré par une loi ?
Oui, de plus en plus. Depuis juin 2023, une loi française encadre les activités des influenceurs sur les réseaux sociaux, notamment :
- l’obligation de signaler les partenariats et les retouches photo,
- l’interdiction de faire la promotion de certains produits (médicaments, chirurgie esthétique, paris sportifs),
- et l’immatriculation obligatoire pour exercer une activité rémunérée.
Bref, l’époque du “je cours avec mon gel et mon code promo” sans rien déclarer est (en théorie) révolue.
Peut-on vraiment gagner sa vie en étant influenceur trail ?
Techniquement, oui. Mais la majorité des influenceurs outdoor gagnent très peu, ou uniquement des produits gratuits (chaussures, sacs, dossards). Il faut un gros volume d’audience (et/ou un bon storytelling) pour dégager un revenu stable.
Pour 1 traileur qui vit bien d’Instagram, il y en a 999 qui courent pour une gourde offerte.
Est-ce que l’État finance des formations pour devenir influenceur ?
Pas directement. Mais certaines formations en marketing digital ou création de contenu sont finançables via le CPF. En 2022, cela a même donné lieu à des fraudes massives, avec des pseudo-formations à “devenir influenceur sur Instagram” qui ont coûté des millions à l’État.
France Travail, pour l’instant, n’a pas de programme officiel lié au métier d’influenceur.
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- source : legorafi