Mathieu Blanchard : quand le froid extrême met ses poumons à l’épreuve
Dans une interview* accordée à nos confrères du Parisien le 20 février, Mathieu Blanchard est revenu sur un moment critique vécu lors de la Yukon Arctic Ultra. Vainqueur de cette course de 630 km dans le grand nord canadien, l’ultra-traileur français a frôlé l’abandon lorsqu’il a perdu l’usage de ses poumons pendant plusieurs heures. Une situation terrifiante qui aurait pu lui coûter bien plus que la victoire, et qui met en lumière les dangers méconnus du froid extrême sur l’organisme.
Participer à la Yukon Arctic Ultra, c’est affronter l’un des environnements les plus hostiles de la planète. Pour Mathieu Blanchard, vainqueur de l’édition 2024, cette course a pris une tournure particulièrement inquiétante lorsqu’il a perdu l’usage de ses poumons pendant plusieurs heures. Une situation critique qui aurait pu lui coûter bien plus que la victoire.
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Alors qu’il avançait dans le froid polaire, avec des températures proches de -50°C, Mathieu Blanchard a ressenti une gêne respiratoire soudaine.
Ce qui semblait être une simple difficulté à respirer s’est rapidement transformé en une incapacité totale à inspirer profondément. Il décrit cette sensation comme si on lui avait retiré un poumon et demi, ne lui laissant qu’une fraction de capacité respiratoire.
Privé d’oxygène, il s’est retrouvé à lutter pour chaque pas, suffoquant au moindre effort. « J’avais l’impression qu’on m’avait mis un sac plastique sur la tête », raconte-t-il, évoquant un sentiment de panique grandissant à mesure que son corps refusait d’absorber l’air nécessaire à l’effort.
Les effets du froid sur les poumons : un danger méconnu
Les températures extrêmes peuvent avoir des effets redoutables sur l’organisme, et les poumons ne font pas exception. À -40°C, l’air glacé pénètre directement dans les voies respiratoires, irritant les bronches et réduisant l’élasticité pulmonaire. Lors d’efforts prolongés, l’inhalation de cet air sec et glacial peut provoquer un bronchospasme sévère, un rétrécissement des voies respiratoires qui empêche une oxygénation correcte du sang.
Dans certains cas, ce phénomène peut conduire à une hypoxie, une baisse critique de l’apport en oxygène dans les muscles et le cerveau. Pour un ultra-traileur, cela signifie une perte immédiate de puissance, une désorientation, voire un risque de perte de connaissance.
Une décision cruciale : abandonner ou continuer ?
Arrivé au checkpoint suivant, Blanchard était à deux doigts d’abandonner. Son état inquiétait le staff médical, qui lui a imposé huit heures de repos forcé pour surveiller son état. Après cet arrêt, il a tenté de reprendre la course pour évaluer si ses poumons pouvaient supporter l’effort.
Miraculeusement, sa respiration s’est stabilisée, lui permettant de terminer l’épreuve et de décrocher la victoire. Un véritable exploit, compte tenu de la gravité du problème respiratoire qu’il avait affronté quelques heures auparavant.
Peut-on s’entraîner à respirer dans le froid extrême ?
L’expérience de Mathieu Blanchard pose une question essentielle : peut-on préparer ses poumons à de telles conditions ? Certains athlètes utilisent des techniques spécifiques pour renforcer leur capacité à respirer dans le froid, notamment :
L’acclimatation progressive : s’exposer progressivement à des températures froides pour habituer les bronches.
La respiration contrôlée : des techniques comme la respiration diaphragmatique pour optimiser l’apport en oxygène malgré le stress thermique.
L’hydratation et la protection des voies respiratoires : respirer à travers un buff ou un masque pour humidifier et réchauffer l’air avant qu’il n’entre dans les poumons.
Mathieu Blanchard, un exploit marqué par la résilience
Ce moment critique a transformé la Yukon Arctic Ultra en une véritable épreuve de survie pour Mathieu Blanchard. Alors qu’il aurait pu être contraint à l’abandon, il a su écouter son corps, gérer la crise et repartir vers la victoire. Cette expérience met en lumière les dangers du froid sur le système respiratoire et rappelle que même les athlètes les plus aguerris ne sont pas à l’abri des caprices de la nature.
Un exploit qui confirme une chose : repousser ses limites, c’est aussi apprendre à les comprendre et à les respecter.
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