Le Trail des Templiers a décrété une interdiction de l’ibuprofène qui ne mène nulle part car l’ibuprofène est légal… c’est la raison pour laquelle ils ne peuvent communiquer le nom des testés positifs et donner des sanctions.
ibuprofène légal – Le Grand Trail des Templiers, un rendez-vous incontournable du trail en France, a fait parler de lui cette année avec une politique de santé ambitieuse, incluant des tests pour détecter l’usage de l’ibuprofène. Bien que cette initiative semble motivée par de nobles intentions, elle suscite des interrogations sur sa pertinence. En interdisant un produit autorisé par l’Agence mondiale antidopage (AMA) et l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), et en menant des tests sans réelle possibilité de sanction, l’organisation a peut-être créé un problème là où il n’y en avait pas.
“Le Trail des Templiers a interdit l’ibuprofène dans le cadre de sa politique interne, une interdiction qui semble sans issue. Pourquoi ? Parce que l’ibuprofène reste un produit légal au regard des réglementations officielles, ce qui empêche l’organisation de communiquer les noms des coureurs concernés ou de prendre des sanctions.”
L’ibuprofène est légal
Une interdiction qui va au-delà des règles officielles
L’ibuprofène n’est pas une substance dopante selon les instances officielles, mais les organisateurs des Templiers ont choisi de l’interdire dans leur politique interne de santé. Cette liberté contractuelle est légale : lorsqu’un coureur s’inscrit, il accepte les règles spécifiques de l’événement, y compris des restrictions supplémentaires comme celle-ci. Cependant, ces interdictions doivent être claires et bien séparées des normes officielles pour éviter toute confusion.
En imposant cette règle, les Templiers s’appuient sur des motifs de santé légitimes, car l’ibuprofène, pris avant ou pendant une course, peut masquer des douleurs et augmenter les risques de complications rénales. Cependant, cette interdiction n’a aucune valeur réglementaire au-delà du cadre de l’événement, et les organisateurs ne peuvent donc appliquer que des sanctions internes, telles qu’une disqualification.
Des tests inutiles sans sanctions
Les résultats des contrôles réalisés lors de l’édition 2024 posent la question de l’utilité réelle de cette initiative. Sur les dix tests effectués à l’arrivée, cinq ont révélé des traces d’ibuprofène. Pourtant, aucune sanction n’a été prise, les organisateurs invoquant une première mise en œuvre de la politique et le fait que l’ibuprofène avait été consommé en dehors de la course.
Pourquoi alors avoir mené ces contrôles et communiqué avec autant de fermeté ? Si aucune sanction n’est envisageable, la démarche perd son sens. Pire encore, elle crée un climat de suspicion qui ternit l’image de l’événement et jette le doute sur tous les coureurs testés, même ceux qui respectent les règles.
Une communication maladroite et contre-productive
En annonçant avant la course des contrôles pour “laver plus blanc que blanc”, les Templiers ont laissé entendre qu’ils allaient renforcer la lutte contre le dopage. Or, l’interdiction de l’ibuprofène relève uniquement de leur règlement interne, et non des standards officiels. Cette ambiguïté a semé la confusion, laissant croire que les athlètes concernés avaient enfreint des règles internationales.
De plus, en communiquant des résultats de “tests positifs” sans prendre de mesures concrètes, l’organisation a créé une polémique inutile. Certains observateurs n’ont pas hésité à critiquer une démarche perçue comme un coup d’éclat sans réelle portée, et les coureurs concernés se retrouvent au centre d’une controverse injustifiée.
Le problème de la suspicion généralisée
L’effet principal de cette initiative a été de jeter un doute généralisé sur les élites présentes, alors que seuls cinq athlètes ont été concernés par les résultats. Cette suspicion, accentuée par l’absence de noms ou de sanctions, nuit à l’intégrité des compétitions et à la confiance des coureurs et spectateurs.
Chez uTrail, nous ne cautionnons pas l’utilisation de l’ibuprofène ou de toute autre substance, même autorisée, lors des compétitions sportives. Préserver sa santé et respecter l’esprit du sport sont des priorités qui ne doivent jamais être compromises. Cependant, nous nous interrogeons sur la démarche du Trail des Templiers de créer une polémique autour d’une substance légale. Si la sensibilisation à des pratiques plus saines est une intention louable, la méthode employée – à savoir des contrôles sur une substance non interdite par les autorités officielles – pourrait brouiller le message et nuire à la crédibilité de l’événement. Une approche plus pédagogique et moins orientée vers le buzz médiatique aurait sans doute été plus constructive.
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