Ce samedi a eu lieu un grand rendez-vous pour tous les passionnés de trail, ces courses authentiques qui existent depuis bien avant l’avènement des ultra-trails. Ces épreuves mettent en lumière de vrais coureurs, des athlètes, et non des marcheurs, illustrant parfaitement l’essence du trail running. Comme je le dis souvent, dans “trail running”, il y a “running”. La course de Sierre Zinal a été un spectacle fascinant à suivre, avec un suspense incroyable, tant l’issue était incertaine jusqu’à la ligne d’arrivée.
trois choses au sujet du trail à sierre zinal
1– Kilian Jornet a remporté la course, battant son propre record de 7 dixièmes de seconde.
Ce premier fait marquant est d’autant plus impressionnant que le départ de la course a été donné à 11h, au lieu des 9h habituelles, sous un soleil de plomb. À l’exception du départ qui se fait à l’ombre, les trois quarts du parcours sont exposés en plein soleil. Kilian détenait ce record depuis 2019, mais cette année, il a dû puiser dans ses dernières ressources, notamment après un départ fulgurant. Dès la fin de la première grosse montée, l’athlète du team Run2gether, Kiprotich, est revenu sur Kilian et l’a même dépassé. C’est là que Kilian a dû se surpasser pour rattraper son adversaire. Mais c’était sans compter sur le retour du vainqueur de l’année précédente, le Kényan Philemon Kiriago, qui a foncé sur le Catalan, lui mettant une pression énorme et le forçant à un sprint final époustouflant. Kilian signe ainsi sa dixième victoire sur cette course légendaire.
2– Les français absents
Sylvain Cachard termine 7ème, tandis que le Suisse Rémi Bonnet, en qui j’avais beaucoup d’espoir, a une nouvelle fois montré ses difficultés à briller sur cette course. Il finit 9ème, à 8 minutes 22 du vainqueur, bien loin de ses ambitions. Le profil atypique de cette course, avec une montée exigeante, du faux plat, et une descente technique, ne lui est probablement pas favorable.
3– En résumé, une course superbe où les Kenyans ont une nouvelle fois démontré leur puissance, avec une stratégie d’équipe impressionnante.
L’avenir du trail semble définitivement kenyan. Les Français, quant à eux, sont presque absents, Sylvain Cachard étant, comme Thibaut Baronian à son époque, l’arbre qui cache la forêt. C’est regrettable, car bien que nous ayons eu d’excellents coureurs lors des derniers championnats d’Europe, il est dommage qu’ils ne participent pas à cette course mythique.
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