Comme annoncé le 22 septembre, uTrail a décidé de sponsoriser un athlète. C’est une étape importante dans le développement de notre site, qui a été lancé il y a onze ans et qui est devenu au fil des années le média trail n°1. Nous suscitons beaucoup d’intérêt, bousculons les codes, et nous allons continuer. Aujourd’hui TOM FOULARRON se livre à travers une interview. Il nous parle de sa vision du trail et de ses ambitions.
Q – Commençons cette toute première interview avec une question importante. uTrail a été récemment victime de cyberharcèlement. Un influenceur très célèbre avait lancé une fatwa numérique qui n’a d’ailleurs pas aboutie… N’as-tu pas d’appréhension à courir sous les couleurs de uTrail ? Comment envisages-tu gérer une éventuelle confrontation avec un autre athlète ou un détracteur qui ne partage pas notre passion pour uTrail ? Comment ça va se passer si tu tombes nez à nez avec un hater sur un trail ?
Alors, pour être tout à fait honnête, je n’ai absolument aucune appréhension, pour la simple et bonne raison que j’ai toujours vu les influenceurs comme des crocodiles, à savoir des mecs avec une grande bouche et des petits bras. Donc voilà, je n’en ai absolument rien à faire…
Si j’en rencontre sur une course, déjà, j’essaierais de faire des phrases assez courtes pour être sûr qu’ils comprendront. Ensuite, s’ils viennent me vomir leur haine au visage, j’utilise la technique des cinq pourquoi ; dans le meilleur des cas, on entame une discussion de fond ; dans le pire des cas, je suis quelqu’un d’assez grossier et je crie facilement. Et s’il devient agressif, je fais la technique du naked man, je me déshabille et je me frotte jusqu’à ce qu’il se barre.
Finalement, je suis assez convaincu que les haters ne lisent même pas les articles, ils suivent leur héros et obéissent aveuglément ; un peu comme les extrémistes religieux qui ont même pas lu le bouquin qu’ils défendent.
Q- Passons maintenant aux raisons qui t’ont poussé à accepter notre offre. En effet, c’est nous qui avons pris contact avec toi en premier lieu, et ta réactivité à accepter a été impressionnante. Peux-tu nous expliquer ce qui t’a motivé à rejoindre notre équipe sans hésitation ?
C’est pour moi une opportunité qui ne se refuse pas de manière structurelle. C’est un rêve que j’ai et je serais bête de le refuser. Pourquoi Utrail et pas un autre ? Je ne me suis pas trop posé la question. En réalité, je suis le site depuis des années. Je suis en désaccord avec pas mal de choses, en accord avec beaucoup d’autres mais je pars du principe que l’isolement commence quand on s’entoure uniquement de gens avec lesquels on est d’accord. Ce qui m’a plu, c’est que, malgré mon niveau stratosphérique, je ne suis pas obligé de faire l’homme sandwich pour plein de marques.
Q- Pour en savoir un peu plus sur toi, quelques questions pratiques : quel âge as-tu, où resides-tu, quel est ton métier, et où te consacres-tu à ton entraînement ? Tu es marié ? tu as des enfants ?
Alors, j’ai 39 ans, je travaille dans le milieu hospitalier en tant que gynécologue, je réside actuellement en Isère, à Villard de Lans ; je suis divorcé (ma passion pour le trail et mon métier n’ont pas aidé, il faut bien le reconnaître) et j’ai une ado de 13 ans.
Q- Avec notre aide, nous allons compléter ton salaire parce que tu as accepté de passer à mi-temps… tes patientes ne vont pas te manquer ??
Eh bien aussi étonnant que ça puisse paraître, moins que je l’aurais cru ; à la base, je pensais que mes patientes seraient bonnes, et en fait souvent, elles sont vieilles. Et j’ai vu des choses que personne ne voudrait voir.
Q- Prenons du recul pour une question plus générale. Quelle est ta vision actuelle du trail ? Face aux critiques croissantes concernant le côté business du trail et l’empreinte carbone des traileurs, comment envisages-tu contribuer à un trail plus responsable et respectueux de l’environnement ?
J’aurais plusieurs choses à répondre à cela ;
D’abord, je suis content que les élites puissent en vivre sans être des hommes sandwich, ce qui a tendance à m’énerver. Quand un athlète commence à expliquer avec quels produits il court et à quel point ils sont géniaux, ça me sort par tous les trous. Je ne vais pas leur jeter la pierre car ils doivent vivre ; je vais plutôt jeter la pierre aux fédérations qui ne sont pas foutues de leur permettre de vivre de leur métier.
Concernant le côté business, je ne vois pas le problème, et c’est un insoumis qui vous le dit ; il faut vraiment être débile pour ne pas se rendre compte qu’un loisir qui n’a aucun business plan ne sera jamais viable. Après, quand on se balade sur les réseaux, on se rend bien compte que ça ne respire pas toujours l’intelligence, que ce soit chez les élites ou chez les amateurs.
Pour ce qui est de l’empreinte carbone : je crois que les choses vont dans le bon sens ; la stratégie de l’UTMB de multiplier les courses qualificatives autour du monde pour limiter les voyages à un seul sur l’année me semble être la bonne. J’ai bien aimé ce qu’a fait Kilian Jornet, je trouve que Xavier Thévenard commence à être pas mal. Après, est-ce aux élites de donner l’exemple ? J’ai du mal à répondre à la question. Pour moi non, mais quand on voit la manière dont les groupies dansent dès que leurs idoles sifflent, je me dis que c’est peut-être la seule solution…
Q- Enfin, nos lecteurs seront impatients de te suivre sur ta page Facebook et sur uTrail, où nous partagerons régulièrement ton actualité trail. Peux-tu nous en dire un peu plus sur ce qu’ils peuvent attendre de tes publications et de ton partage d’expérience ?
On aura des retours d’entraînement, des coups de cœur et coup de gueule concernant le sport et mon quotidien (vous risquez de subir mes chats), des retours de course, que ce soit sur mes stratégies de course, ce qui aura marché, ce qui aura moins bien marché… Après, il se peut que je sois un peu de mauvaise foi ; mon ex femme me surnommait Emmanuel Macron car quand j’ai foiré mon premier trail, j’ai répondu « ce n’est pas un échec, ça n’a pas marché ». Je trouvais ça cohérent.
Q- D’ailleurs tu as posté sur trail je suis addict que tu pensais gagner le marathon du mont blanc… Nous saluons ta fougue et ton ambition mais n’est ce pas un peu prétentieux ? Tu as déjà gagné quels trails ? tu t’entraines combien de fois par semaine ? Tu es plutôt court ou long ?
Ambitieux, je le suis assurément. Prétentieux, beaucoup moins. Je suis convaincu que je peux le gagner, le marathon du Mont Blanc. Peut-être pas le 42km, où le niveau est assez élevé tant qu’il est dans le GTWS. En revanche, je n’ai pas dit comment je comptais le gagner ; pour cela, j’ai juste prévu de foutre le virus de la gastro dans les eaux de Chamonix et d’avoir mes bouteilles personnelles. En toute honnêteté je ne vois pas d’autre solution pour m’imposer.
En parallèle à cela, j’ai déjà gagné un trail dans les Vosges d’une vingtaine de kilomètres.
Je m’entraîne trois à cinq fois par semaine (selon l’objectif préparé). J’essaie d’alterner course et vélo.
Pour les distances, je suis meilleur sur le format moyen (entre 30 et 50km je dirais), mais ce qui me fait grimper au rideau, c’est à partir du format 100km.
Q- Merci encore de nous avoir rejoints, Tom, et nous sommes impatients de te suivre dans cette nouvelle aventure.
Au plaisir ! Et merci à vous de me donner ma chance.
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