La Cour européenne des droits de l’homme soutient Caster Semenya dans son combat contre la World Athletics
Une victoire juridique pour l’athlète sud-africaine hyperandrogène qui refuse de suivre un traitement pour réduire son taux de testostérone
La Cour européenne des droits de l’homme valide la position de Caster Semenya
La décision est tombée : Caster Semenya, l’athlète sud-africaine hyperandrogène, a obtenu une victoire significative devant la Cour européenne des droits de l’homme. Depuis février 2021, elle s’était tournée vers cette instance pour contester la règle de la World Athletics qui exigeait qu’elle suive un traitement afin de réduire son taux de testostérone. La cour a jugé que Semenya était victime de discrimination et a critiqué l’avis des autorités suisses et du Tribunal arbitral du sport concernant cette règle controversée. Il convient de noter cependant que cette décision ne remet pas en question la validité du règlement de la fédération internationale et n’ouvre pas la voie à un retour de Semenya sur les courses de 800 m sans traitement.
La violation des droits de l’homme constatée par la Cour européenne des droits de l’homme
La Cour européenne des droits de l’homme a conclu que la Suisse avait enfreint l’article 14 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme, qui interdit la discrimination, combiné à l’article 8 protégeant le droit au respect de la vie privée. De plus, l’article 13 de la convention, qui garantit le droit à un recours effectif, a également été violé. La cour a souligné que la Suisse avait dépassé la marge d’appréciation dont elle disposait dans ce cas, qui portait sur une discrimination fondée sur le sexe et les caractéristiques sexuelles, et qui ne pouvait être justifiée que par des “considérations très fortes”. La décision de la cour met en évidence l’importance de l’affaire pour Semenya et la nécessité d’un contrôle institutionnel et procédural approfondi, dont elle n’a pas bénéficié dans ce cas.
Un verdict en faveur de Semenya, mais sans compensation financière
La Cour européenne des droits de l’homme n’a accordé aucune compensation financière à Caster Semenya, car elle n’a demandé aucun dédommagement matériel ou moral. Cependant, la cour a décidé, à une majorité de voix, que la Suisse devait verser à la requérante la somme de 60 000 euros pour couvrir les frais et dépenses encourus.
Une étape importante dans la lutte de Semenya
Cette décision représente une petite victoire pour Caster Semenya, qui se bat depuis plus de dix ans contre la Fédération internationale. En avril 2018, la fédération a instauré un seuil maximal de testostérone (5 nanomoles par litre de sang) pour permettre aux femmes de concourir dans les épreuves allant du 400 m au mile (1609 m), incluant ainsi le 800 m, où excelle la Sud-Africaine. Ce verdict marque une étape importante dans le combat de Semenya pour la reconnaissance de son identité et de ses droits en tant qu’athlète.
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