Trail : quand les élites finissent par avoir la grosse tête
On a souvent tendance à faire une assimilation entre un athlète élite et un athlète professionnel. Et pour cause, en général, il n’y en a pas. Je dis en général, car si selon toute vraisemblance, tous les pros sont des élites, il peut arriver que des élites ne soient pas pros.
Pro # Élites trail
Ce qui les différencie notamment, c’est la maturité et l’humilité. Car le plus souvent les pros ont la tête sur les épaules et gèrent leur communication sur les réseaux sociaux avec parcimonie (et quand ils sont pas contents ils demandent à leur agent de vous menacer) ; et quand ils sont blessés, ils sont bien accompagnés et savent que ça fait partie intégrante de leur métier. Les élites qui ne sont pas pros ne bénéficient pas du même accompagnement, et fatalement, au moindre grain de sable dans l’engrenage ils partent en cacahuète.
Plus précisément, ils vont avoir tendance à attraper plus facilement la grosse tête, car ils se trouvent entre le peloton (car c’est de là qu’ils viennent) et les pros (car ils ont le niveau pour se frotter à eux). Le problème de grosse tête, c’est quand ils vont avoir tendance à se prendre pour des pros alors qu’ils ne le sont pas.
Prendre les gens de haut sur les réseaux sociaux et se croire au-dessus du game juste parce qu’on court plus vite et plus longtemps que la moyenne, c’est avoir la grosse tête
En soi, ça n’a rien de grave d’avoir un peu la grosse tête (avoir des milliers de followers et de groupies, ça peut griser si on ne se prépare pas à ça), sauf à partir du moment où les pieds ne touchent plus terre à tel point que le concept d’humilité devient quelque chose de carrément abstrait.
Prendre les gens de haut sur les réseaux sociaux et se croire au-dessus du game juste parce qu’on court plus vite et plus longtemps que la moyenne, c’est avoir la grosse tête ; ne pas être capable de reconnaitre des erreurs qu’on a faites ou écrites, c’est ça avoir la grosse tête. Ne plus être capable de faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux, c’est avoir la grosse tête.
Quand on voit l’intelligence dont font preuve des Yoann Stuck ou Thibaut Baronian (bon, après, je suis dingue d’eux, donc forcément je suis pas objectif), on peut trouver dommage que des gens moins bons ne s’en inspirent pas. Quand je vois le quotidien qu’ils partagent sur leurs réseaux sociaux, j’ai beau savoir qu’ils ne font pas le même sport que moi, j’arrive à m’identifier en partie à eux. Alors qu’en parallèle, il y a en a beaucoup qui ont un boulard tel qu’on dirait qu’ils ont gagné l’UTMB, alors qu’ils ont juste rien fait.
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crédit photo : je sais plus et ça vous regarde pas