La SaintéLyon est effrayante… mais cool !
Dans quelques jours désormais, la Saintélyon va démarrer. Cette course a quelque chose de spécial, tant par son statut (c’est la doyenne, ce n’est pas vraiment un trail mais ce n’est certainement pas un jogging ; ses organisateurs en parlent comme d’un raid) que par son accessibilité (on reviendra dessus) que par l’atmosphère qui s’en dégage.
Quelles distances faire sur la SaintéLyon ?
L’organisation de la Saintélyon a compris très tôt que l’accessibilité pouvait constituer un frein à la participation à la course. En effet, quand on vous balance « vous allez courir 80km en pleine nuit en décembre entre Saint Etienne et Lyon », ça peut être un peu effrayant. C’est la raison pour laquelle ils ont ajouté d’autres distances afin de pouvoir élargir leur public et de pouvoir rendre la marche vers la grande course un peu moins haute.
Saintétic
Vous avez ainsi la Saintétic (qui fait 13km pour 250m de D+). Elle démarrera le 27 novembre à 22h30 depuis Chaponost. Ce n’est pas rien, mais ce n’est pas tout.
Saintésprint
Vous pourrez également tenter la Saintésprint (23km pour 400m de +). Elle s’élancera à 23h00 depuis Soucieu en Jarrest. Ce n’est pas rien, mais ce n’est pas tout.
Saintexpress
Vous aurez la possibilité de courir la Saintexpress, ses 46km et ses 1000m de D+. Pour cela, vous partirez à 23h depuis Sainte Catherine.
Lyon-Sainté-Lyon
Si vous êtes une tête brûlée, vous pourrez essayer de vous frotter à la Lyon-Sainté-Lyon. Vous courrez la bagatelle de 156km en partant de Lyon pour vous rendre à Saint-Etienne et vous repartirez vers Lyon.
La Saintélyon
Et enfin, last but not Least, la Saintélyon, la mythique, celle pour laquelle on vient de toute la France (voire d’un peu plus). Cette année, elle fera 78km pour 2040m de D+ et 2300m de D- (c’est d’ailleurs la particularité de cette course et c’est pour ça qu’elle peut constituer, un peu comme l’Ecotrail, une première tentative de se frotter à du long avant d’entrer véritablement dans l’ultra). De plus, les barrière horaires sont relativement souples, vous permettant ainsi de bien prendre votre temps, ce qui n’est jamais négligeable.
Le parcours de la SaintéLyon
Comme souvent, les principales difficultés se situeront dans la première moitié de la course, plus précisément jusqu’au 43ème km. Dites-vous que si vous arrivez jusqu’au signal de Saint André la Côte, le plus dur sera derrière vous ; vous n’aurez plus qu’à mordre sur votre chique pour attendre que le jour se lève.
Les 20 premiers km (jusqu’au ravito de Saint Christo) se font encore assez bien, d’une part car il y a pas mal de route et vous aurez encore pas mal de monde à vos côtés, et d’autre part car c’est peut-être ici que, quand vous serez en hauteur et que vous retournerez, vous pourrez voir un énorme serpent lumineux dessiner le parcours. Gardez cette image en tête, elle servira à vous remonter le moral quand vous vous demanderez plus tard ce que vous faites là.
Du 20 au 32 (ravito 2), rien de spécial à signaler, si ce n’est que vous allez voir froid, très froid. Car vous serez sur quelques crêtes qui vont un peu piquer. Notez également que s’il fait aussi dégueu qu’en 2018 et 2019, soyez extrêmement prudents dans la descente qui précèdera Sainte Catherine. Et quand vous serez au ravito, ne restez pas trop longtemps, car vous allez vous les geler.
Du km 32 au 45, on ne va pas se mentir, c’est là le plus gros morceau de la Saintélyon. L’essentiel du dénivelé se trouvera sur cette partie avec deux grosses côtes bien immondes. En soi, elles pourraient ne rien avoir de scandaleux, le seul problème est qu’elles arrivent en fin de nuit, où vous allez commencer à fatiguer. Si vous avez des techniques d’auto hypnose, je vous conseille vivement de les utiliser pour ce moment là. Les pelotons seront en plus un peu plus dispatchés, et vore solitude risque d’être mise à rude épreuve. C’est exactement pour CE moment que vous êtes là et je peux vous garantir que vous ne l’oublierez jamais.
En théorie, après le km 45, il commencera à faire jour. C’est alors une nouvelle course qui commencera. Ne vous croyez pas arrivés, gardez-en sous le pied, mais soyez conscien que si vous avez passé la nuit, vous n’avez plus le droit d’abandonner. La fin n’est pas une balade de santé, mais les sentiers seront plus roulants, vous verrez mieux où vous mettez les pieds et vous aurez moins de côtes (je me souviens surtout d’une à l’entrée de Lyon à côté d’un aqueduc, en fait).
Quelques astuces et conseils équipement pour la SaintéLyon
Vêtements
L’aspect vestimentaire n’est pas à négliger, et n’hésitez pas à prendre de quoi avoir bien chaud. D’une part car la nuit, ça va peler sévère, et d’autre part car en journée, vous aurez la fatigue avec vous et aurez plus de mal à vous réchauffer. N’oubliez pas de prendre des gants et un bonnet au moins pour la nuit (il paraît que si on met des gants de vaisselle sous les gants de trail, ça marche très bien, mais je n’ai jamais essayé).
Chaussures
Au niveau des chaussures, pas à tergiverser, c’est chaussures de trail, quand bien même vous aurez pas mal de portions de bitume.
Santé
Dans les 15 jours qui précèdent la course, faites attention à votre santé, essayez de ne pas tomber malades, car au vu des conditions qui vous attendent et vu comme vous allez pousser votre corps dans ses retranchements, ce serait mieux que votre système immunitaire soit au top de sa forme.
Et surtout, un point sur lequel je tiens à insister (car j’aurais aimé qu’on me le dise avant que je fasse la Saintélyon), c’est de ne pas vous stresser pour la question de la fatigue. C’est normal d’avoir cette appréhension ; la majorité d’entre vous viendra de loin, sera levé tôt le samedi matin et va partir pour une nuit blanche et un énorme effort. Profitez de votre voyage (si vous ne conduisez pas) pour vous reposer un maximum ; dans la halle Tony Garnier, essayez de fermer les yeux dans les gradins, de même que dans le gymnase de Saint Etienne. Mais si vous n’arrivez pas à dormir, pas d’inquiétude ; faites-vous confiance, faites confiance à votre corps et faites confiance à l’adrénaline pour faire le reste !
Les favoris de la SaintéLyon
Elites hommes SaintéLyon
Faisons enfin un petit tour du côté des favoris de la distance reine. Les derniers vainqueurs (Many Meyssat et Cédric Fleureton) seront absents pour blessures, le gros duel devrait donc avoir lieu entre Benoît Cori (qui reste sur une très belle course aux templiers et qui a remporté la Saintélyon deux fois) et Thomas Cardin (qui a remporté les championnats de France de trail court en 2019). On gardera un oeil sur Benjamin Polin, qui a gagné l’Ecotrail de Paris en juillet (le profil des deux courses étant assez similaire, il devrait avoir sa carte à jouer).
Elites femmes SaintéLyon
Chez les dames, on espère assister à une belle bagarre en Sarah Vieuille (dont le domaine d’expertise est plus sur le long, mais elle est d’une polyvalence admirable), Camille Bruyas (qu’on ne présente plus), Isabelle Dragon (qui reste sur une victoire aux Templiers) et Sandrine Fléchet (qui aura à coeur de faire mieux que sa deuxième place en 2019).
Rendez-vous fin novembre, et d’ici là, commencez à lever le pied et à vous reposer !
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