Alors que les JO d’hiver approchent à grands pas, des voix commencent à s’élever contre leur organisation en Chine. Rien de neuf sous le soleil (on se souvient du bazar général que ça avait été en 2008).
Le biathlète suédois Sébastian Samuelsson a par exemple déclaré souhaiter que son pays boycotte les jeux.
Pour reprendre ses termes, « ce n’est pas à eux (le CIO) de changer la politique chinoise mais ils ont obtenu les JO grâce à eux et ce n’est pas possible de continuer comme cela ; On peut pas attribuer un tel événement à une dictature. Je souhaite que nous restions à la maison en février et j’espère que mon pays boycottera ces Jo car ce pays ne respecte pas les valeurs olympiques. »
En parallèle, on se souvient qu’en mai dernier, Nancy Pelosi (la Présidente démocrate de la Chambre aux USA) avait appelé à un boycott diplomatique des JO.
Dans un sens, je trouve très bien que des athlètes s’élèvent contre ça, car d’un point de vue assez pragmatique, je suis d’accord avec cette idée. Ce que je trouve plus dommage, c’est d’attendre quelques mois avant pour s’offusquer.
Le problème également, c’est que les dictatures qui utilisent des événements sportifs pour effacer leurs divers crimes, c’est vieux comme le monde et c’est toujours d’actualité (coucou le Qatar).
En 1948, l’URSS n’a envoyé personne à Londres. En 1956, l’Egypte, l’Irak, l’Iran, les Pays Bas, l’Espagne, la Suisse et la Chine ont boycotté pour diverses raisons les JO de Melbourne. En 1980, les USA ne vont pas à Moscou, accompagnés d’une soixantaine de nations. Forcément, en 1984 à Los Angeles, c’est l’URSS avec 14 alliés qui boycottent. L’Iran et la Lybie n’y vont pas non plus. Bref, ce n’est pas nouveau, et finalement, ça n’a jamais servi à grand-chose…
Ça n’empêche que ça me met mal à l’aise d’offrir à ces états une vitrine de respectabilité que je trouve difficilement supportable.
Alors oui, on va me dire que certaines démocraties ne font pas mieux, et ce n’est pas faux. Cependant, être incapable de faire la part des choses traduit soit une idiotie fondamentale, soit une malhonnêteté intellectuelle absolument déconcertante.
Autre souci, c’est que boycotter va induire une sorte de prise en otage des sportifs, dont les JO constituent pour beaucoup une fin en soi et une occasion unique de faire connaître son sport. Et là, j’avoue ne pas trop savoir me positionner.
En conclusion, faut-il boycotter les JO ? Je n’ai pas d’avis tranché ; je serais plutôt pour un oui, et ce oui est conforté quand je vois le type de personnes qui sont contre le boycott.
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