Obligation de laisser tout le temps deux mètres entre chaque traileur et interdiction de doubler… est-ce encore du trail ?
A force de travail et grâce à la ténacité des organisateurs, un peu à contre courant, l’EDF Cenis Tour a pu se dérouler en Savoie. Le 60km notamment s’est déroulé dimanche matin à 6h00, avec un départ masqué pour chaque participant. Le port du masque était obligatoire durant les 500 premiers mètres de la course (donc pour ceux qui râlent, ça fait juste 59,5km à courir sans masque…) Afin de limiter les risques de contamination et de ne pas faire de l’EDF Cenis Tour un cluster en puissance (on a vu à quel point le règlement était tatillon à ce niveau il y a quelques jours), l’organisation a demandé aux coureurs de laisser en permanence deux mètres d’écart entre eux au minimum, mais aussi de ne pas se doubler dans les single tracks. On peut avoir l’impression que ça change quelque chose. Dans les faits, beaucoup moins.
Sur le 82km, on notera la victoire de Claire Bernard chez les dames et Steeve Dobert chez les hommes (à noter la deuxième place d’Ugo Ferrari, qui fait son deuxième podium depuis la reprise). Sur le 72km, Pauline Schmitz l’a emporté pour les dames et Jonathan Berville pour les hommes. Sur le 59 km, Benjamin Roubiol s’impose chez les hommes et Charlotte Dauchot chez les dames (on notera ici une belle deuxième place pour Caroline Chaverot pour sa reprise, à une dizaine de minutes de la gagnante ; ça peut être de bon augure pour la suite, si les blessures la laissent enfin tranquille).
Au niveau des ravitaillements, à chaque entrée, un bénévole distribuait du gel hydro-alcoolique et rappelait aux participants de porter leurs masques dans les zones prévues à cet effet. Egalement, seuls les bénévoles (portant des masques, mais aussi des gants) apportaient à manger et à boire. Mais comme l’explique un participant à l’équipe, « au bout du compte, ça n’a pas beaucoup d’impact sur l’expérience de course ». En soi, c’est assez rassurant de lire ça. Et quand bien ça aurait eu un impact, la joie de participer à un trail aurait sûrement pris le pas sur tout le reste.
Dans le parc national de la Vanoise, tout se passe pratiquement comme si de rien n’était, comme si le temps de la crise sanitaire s’était mis en pause pendant quelques heures.
Quel effet « covid » sur les inscriptions ?
Interrogée par l’Equipe, Annabel Lascar-Kam, de l’organisation, explique que
« effectivement, nous avons vu un effet covid sur les inscriptions. Nous avait fait le plein assez rapidement, au moment du déconfinement. Avant cela et jusqu’à l’avis formel des autorités, nous avons fait le choix de ne pas beaucoup communiquer sur notre événement, tant que nous n’étions pas certains d’avoir d’abord le protocole des autorités sanitaires et ensuite les autorisations de la préfecture. Certaines épreuves se sont un peu avancées et ont dû annuler derrière. Nous ne voulions surtout pas donner de faux espoirs ; Nous avons juste laissé les inscriptions ouvertes et nous répondions aux coureurs au cas par cas. Puis, nous avons communiqué une fois les autorisations reçues et nous avons fini de remplir les places restantes en une semaines seulement. »
C’est d’ailleurs pour être sûr de pouvoir s’organiser que les inscriptions ont été limitées à 1400 coureurs sur les 7 courses (alors qu’en théorie il peut y avoir sans souci jusqu’à 4000 participants).
Une autre chose qui a pu permettre le déroulement de l’épreuve, c’est son positionnement dans le calendrier. On avait évoqué cette piste il y a quelques mois, mais on avait supposé que les trails entre fin juillet et fin août allaient pouvoir potentiellement mieux se dérouler que ceux en automne, car on était à la fin de la première vague et pas encore au début de la deuxième (sachant que la première vague aurait mis un à deux mois avant d’arriver). On verra ce qui adviendra à partir de la mi-septembre, mais août devrait continuer de nous permettre de voir quelques trails.