Un célèbre joueur de tennis qui tombe malade du covid en pratiquant son sport et en jouant le troisième mi-temps… ce n’est pas très malin et rend difficile de militer pour la reprise du sport et du trail. Il aurait pu s’abstenir !
Novak Djokovic a fait parler de lui ces dernières heures. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ce n’était pas forcément en bien. Et pour cause, l’Adria Tour, tournoi d’exhibition qui devait rassembler des joueurs et du public a fini légèrement en eau de boudin, et a tout d’un potentiel cluster. Pour le moment, Dimitrov, Troicki Coric, et donc Djokovic ont été contrôlés positifs. Il a eu beau se confondre en excuse, là, c’est chaud pour lui. Déjà, après le craquage de son père sur Federer (le père a dit que Federer continuait à jouer juste pour que Djokovic ne batte pas ses records), le numéro un mondial n’avait clairement pas besoin de ça.
Pour autant, cette expérience malheureuse doit-elle nous inquiéter pour la reprise du trail ?
– Toute une frange de personne vous dira que oui, que c’est l’apocalypse, qu’on va tous mourir… Bref, des gens qui, depuis mi avril, promettent une deuxième vague (et seraient presque déçus qu’elle n’arrive pas).
– Une autre frange dira que non, qu’il ne va rien se passer et qu’on peut vivre normalement.
Comme souvent, la réalité est souvent entre les deux. Il ne tient qu’à nous que la deuxième vague ne reprenne pas, et ce risque ne doit pas nous empêcher de reprendre le trail (pour la course sur route, je ne serais pas aussi catégorique).
Pourquoi ça ne doit pas inquiéter le trail ?
En premier lieu, les gestes barrières et distances physiques étaient complètement mis de côté. En soi, ce n’est pas illogique, Djokovic étant plus sur la lignée de Trump et Bolsonaro dans son appréhension du virus. Il a donc fait tout ce qui n’était pas recommandé. Alors que dans le trail, dans quellequ’organisation que ce soit, tout ne sera possible que si les gestes et distances sont respectés.
Il y a donc une inversion des priorités ; d’abord respect des règles, puis déroulement, alors que pour l’Adria tour, ce fut l’inverse.
La catastrophe n’a pas vraiment eu lieu pendant le tournoi, mais en marge
De ce qui est sorti comme infos, ce n’est pas tant le tournoi en lui-même qui aurait posé le plus grand nombre de problèmes (même si ce n’était pas top, sachant qu’il n’y avait pas de gel hydroalcoolique), mais plutôt une fête en parallèle. Ce n’est cependant pas la question ; car comme je le disais plus haut, les événements ne pourront se tenir que si un minimum de sécurité sanitaire est assuré. Donc a priori, aucun trail ne pourrait se retrouver dans une situation comme celle de l’Adria Tour. De plus, les trails d’été et en début d’automne pourront se dérouler dehors, ce qui ne fut pas le cas pour le tennis.
Djokovic s’est pris pour Babel
C’est le directeur de l’Open 13 de Marseille, Jean-François Caujolle le directeur de l’Open 13 de Marseille, qui a fait ce rapprochement. Dans cette parabole, les peuples veulent s’élever aussi haut que les dieux, et créent pour cela la tour du même nom. Et effectivement, à croire que le vaccin est inutile et que des plantes accompagnées de pensées positives peut suffire à l’éradiquer, on finit par avoir l’air malin. Et avec ce fiasco, Djokovic est retombé sur terre assez durement.
Dans le trail, les plus grosses élites, ceux qui, dans leur discipline peuvent avoir une aura digne de celle de Djokovic en tennis, ce sont D’haene, Jornet et Walmsley (Krupicka dans une moindre mesure), et eux ne sont pas du tout partis dans ce délire.
Ceux dont la voix compte ont eu un discours et une attitude très responsables. Même son de cloche du côté des organisateurs, du moins pour le moment.