Durant toute la crise du Coronavirus (on ne dit pas qu’elle est finie, loin de là, mais on a l’optimisme de penser que le plus dur est derrière nous), on a souvent dit que ce qui a été le plus catastrophique pour les organisateurs fut le manque de communication. D’ailleurs, on le voit assez bien ; ceux qui ont cristallisé le plus haut degré de véhémence ont été de loin ASO et l’UTMB. D’une part car ils ont fait partie de ceux qui ont le moins remboursé les coureurs, d’autre part car ils ont eu une communication dont la qualité avoisinait le zéro absolu.
En parallèle, des organisations comme la Montagnhard, le trail des Passerelles du Monteynard, l’Ecotrail de Paris ou le Nord trail du Mont des Flandres (qui ont été à mon avis au-dessus de tout le monde), voire l’Ultra Tour Des Sources (qui, pour une première édition, ont eu une communication bien rodée) ont réussi à embarquer les participants avec eux, et pas contre eux. Et ça a toute son importance.
Pire qu’une mauvaise communication, il y a la mauvaise communication. Le monde du trail ne déroge pas à ce principe.
Il y a bien un organe dont l’absence de communication constitue une bonne nouvelle… La FFA, bien sûr !
FFA & coronavirus : en se taisant, ils sont sûrs de pas raconter d’âneries
La FFA nous a étonné plus d’une fois avec des velléités de légiférer notre pratique sportive de manière assez surprenante. Il y a eu par exemple :
– l’ impôt sur le trail
– l’interdiction des bâtons de trail
– l’interdiction de la musique en course
– l’interdiction des portes dossards
– nouvelle classification avec le km/effort
A chaque fois qu’on voit que la FFA communique sur le monde du trail, on pense donc inexorablement à la citation d’un des paysans dans Kaamelott à propos de Perceval : « lui, on comprend ni ce qu’il dit, ni ce qu’il fait ! C’est rare ! ». Pour la fédération c’est pareil. D’ailleurs, pour rester dans l’esprit de la meilleure série française de tous les temps, on peut se rappeler des mots du roi Arthur qui, parlant toujours à Perceval (et Karadoc) à propos de leurs initiatives : « C’est systématiquement débile, c’est toujours inattendu ».
Inattendu, débile, incompréhensible… C’est un assez bon tryptique pour définir la qualité de la communication de la FFA quand il s’agit de parler de trail. Vous comprendrez alors aisément que, exceptionnellement, on se réjouisse de leur silence. Déjà que la ministre des sports a réussi à prouver qu’en France, on n’aimait pas les sportifs, la fédération n’aurait fait qu’enfoncer le clou dans le cercueil de nos espoirs d’un retour rapide à la vie normale.
FFA : qu’est-ce qu’ils ont raconté pendant la crise ?
1. Nous avons eu droit à une mise à jour du calendrier des épreuves.
Là-dessus, pas grand chose à dire, à part que c’est fort condensé, mais bon…
En revanche, on aura toujours du mal à comprendre la multiplication des championnats de trail. En général, vu que c’est assez éloigné, ça passe, mais ici… On a ;
– le 27 septembre les championnats de France de course en montagne à Dévoluy ;
– le week-end d’après, les championnats de France de trail à Gap…
C’est un sacré nivellement par le bas, car plus on multipliera les championnats, moins les stars de la discipline s’affronteront (poussés par leurs sponsors, ils préféreront moins de concurrence pour être sûrs de se retrouver sur le podium).
Enfin, la FFA :
2- a exprimé son scepticisme quant à une réouverture des clubs le 11 mai (c’était le 8 mai)
3- tout en demandant le soutien des maires pour la réouverture des stades (ça, c’était le 13 mai).
Bref, on ne les a que modérément entendus pendant la crise, et vu qu’en ces temps difficiles, il faut aller chercher les bonnes nouvelles partout où elles peuvent se trouver, ne boudons pas notre plaisir et savourons ce silence.